Depuis 2011, Cynthia-Laure Etom préside Women in Film France. C’est la branche française de Women in Film (WIF), la puissante association américaine qui regroupe les femmes du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias. Le lab des auteures et le premier gala, en décembre, sont une bonne occasion de présenter ses actions.
Des femmes et des films
A priori, rien ne prédestinait Cynthia-Laure Etom à fonder puis à présider Women in Film France. Ou plutôt si. Tout ! Et surtout son goût du défi. Formée à l’Efap Lille, elle a travaillé dans plusieurs festivals de cinéma (Amiens, Lille, Londres…). Alors qu’elle officie au Pavillon des cinémas du monde au Festival de Cannes 2005, elle rencontre une productrice américaine qui lui parle de Women in Film.
Women in Film, Los Angeles
Women in Film, kezako? Il s’agit d’une puissante association américaine, née à Los Angeles en 1973. Son but : donner aux femmes la place qui devrait être la leur dans les métiers du cinéma, de la TV et désormais des nouveaux médias. Son crédo : « promouvoir l’égalité des chances, encourager les projets créatifs des femmes, améliorer leur visibilité. Les femmes représentent 50% de la population. Le but ultime de WIF est de parvenir à la même parité à l’écran et en dehors ».
Comment? En offrant des bourses et des subventions, en développant des collaborations, en montrant le patri/matrimoine, en organisant des remises de prix – les Crystal + Lucy awards – et en mettant en place un vaste réseau de femmes, d’initiatives et d’associations qui défendent la même cause aux Etats-Unis et dans le monde. Aujourd’hui, WIF compte plus de 13 000 membres
Women in Film, France
La cellule française est beaucoup plus récente – elle date de 2011 donc – mais peut déjà se vanter de compter plus de 150 membres et plusieurs belles actions :
- des apéros mensuels de networking pour favoriser les échanges et collaborations,
- les Women in shorts, des projections trimestriels de courts-métrages de réalisatrices,
- des conférences et des études sur la place des femmes dans ces secteurs,
- la mise en avant de films réalisés par des femmes lors de leur sortie en salle ou de leur diffusion à la télévision,
- un annuaire répertoriant ses membres…
Le lab des auteures
L’adhésion à la fédération internationale Women in Film est à la fois très libre et inspirante. Aucune charte graphique, aucun périmètre précis n’est défini. En revanche, elle met à disposition toute la batterie debourses mais aussi d’initiatives déjà montées dans les autres cellules et dont chacune peut s’inspirer à sa guise.
C’est ainsi que Women in Film France a décidé d’organiser en 2016 le Lab des auteures, dont la première édition a été lancée au printemps 2016. Il s’agit d’un vaste appel à projets de scénarios européens de courts ou de longs métrages, pour le cinéma et la TV ou de séries, sous la forme documentaire, animée ou fictionnelle. Selon le cahier des charges, chaque projet devait respecter deux principes :
- que le personnage principal soit une femme, clairement identifiée par un nom,
- qu’elle parle d’autre chose que d’un homme.
« Le Lab des auteures est le seul dispositif d’accompagnement en France à destination des femmes scénaristes et auteures-réalisatrices, précise Cynthia-Laure Etom. Sa vocation est d’aider à développer des projets qui mettent en lumière les femmes sous un jour dynamique et moderne ». Les scénarios primés par le jury – à 80% féminin – bénéficieront de deux journées d’encadrement par des professionnels au sein de la maison des auteurs de la SACD. Et pourquoi pas de la collaboration d’un autre membre du WIF.
Work in progress
Pour cette première édition, près de 300 dossiers ont été déposés, dont beaucoup pour le cinéma. Les gagnantes seront dévoilées le 5 décembre lors de la première édition du gala. Notons aussi que WIF France est déjà représentée dans 11 villes françaises en plus de Paris.
Débordée par ce succès et par toutes les actions à mettre en place, Cynthia-Laure Etom n’a plus le temps de poursuivre le documentaire consacré aux féministes qu’elle était en train de réaliser. Un projet on ne peut plus WIF, pourtant.