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Whitney Houston, sa voix, sa beauté, la drogue et une carrière fauchée sur l’autel de la célébrité américaine. Voilà ce que raconte avec précision et méthode Whitney, le documentaire de Kevin Macdonald. En salle le 5 septembre.

Grandeur et décadence d’une icône pop

Dans les années 1980, une chanteuse à la voix extraordinaire va se hisser au sommet des tops.

Whitney Houston, icône pop des années 1980 et 1990

La carrière, le succès de Whitney Houston ne doit rien au hasard. Sa mère, Cissy Houston, est chanteuse, ses cousines, Dee Dee et surtout Dionne Warwick aussi. Son père, un fonctionnaire véreux, est ambitieux. Sa voix magnifique est entretenue, travaillée par sa mère, dans les chœurs de l’église puis dans une sorte de cabaret où elle la piège pour enfin la mettre sur le devant de la scène.

Whitney : une affaire de famille

À 17 ans, en 1983, Whitney fait sa première télévision et enregistre son premier disque qui est sept fois disque de platine. Son succès devient vient mondial, sur scène, sur disque et sur pellicule. Sa carrière atteint son zénith avec le film Bodyguard de Mick Jackson.

Whitney Houston, l jour de son mariage avec Bobby Brown, entourée de son père John et de sa mère, Cissy.

Mais, ses démons et ceux de son entourage sont trop forts. La drogue est une obsession, une addiction féroce. Un entourage malsain – son mari est jaloux de son succès, son père de son argent… -, un traumatisme d’enfant, des secrets de famille … auront raison de cette réussite exemplaire à laquelle s’identifie la communauté noire américaine. Jusqu’à la chute, prématurée, minable quand Whitney meurt noyée dans sa baignoire.

Un travail de fourmi…

Ce documentaire fort bien renseignée et riche de nombreux témoignages – plus de soixante-dix personnes ont été interviewées- est intéressant et évite aisément le piège de l’hagiographie post-mortem.

Whitney Houston à son zénith

Figure de la communauté noire construite pour réussir, à condition qu’elle soit lisse -ce qu’elle n’était manifestement pas assez- Whitney Houston semble avoir tenu autant qu’elle ait pu. Mais s’éloigner autant de son identité a un prix qu’elle paiera au prix fort, malgré ses talents. Elle incarne à la perfection les héros que l’Amérique adore construire et regarder s’enfoncer, mais auxquels nous sommes moins sensibles de ce côté de l’Atlantique. Ceux dotés d’un don hors norme, envoyé par Dieu comme ils le croient, qui parviennent au zénith avant d’être rattrapés par leurs démons.

 … sans cigale !

Mais, si le travail du cinéaste, Kevin Macdonald,  est sérieux, appliqué, méthodique, il ne s’intéresse qu’à la personne et à son mystère. Il se passionne aussi (ce qui est un parti pris intéressant) à l’emblème de la communauté afro-américaine qu’elle a été.  Jamais à sa musique.

Whitney Houston (à droite) avec sa mère Cissy et sa fille Bobbi Kristina

Reste alors en suspens une question fondamentale, pas du tout abordée. Comment, avec une voix et un talent d’interprète pareils, Whitney Houston n’a-t-elle chanté que de la daube pop? Pourquoi aucun grand compositeur ne s’est intéressée à elle ? D’ailleurs, qui composait ses chansons et qui les écrivait? On n’en sait strictement rien et c’est bien dommage.

Documentaire de Kevin Macdonald, avec Whitney Houston, sa mère, ses frères, son père, son ex-mari, ses amies etc…

2018 – Angleterre – 2h

Whitney de Kevin Macdonald a été présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes 2018, en séance de minuit.

©WH-Estate clean
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