Jazz-woman
Connaissez-vous Monica Zetterlund ? Une chanteuse de jazz suédoise à la voix en or et au physique très avantageux qui a chanté avec les plus grands jazzmen américains, avant de devenir actrice et de disparaître tragiquement à l’âge de 67 ans.
Jazzy Sixties
Ce biopic touchant revient sur deux années déterminantes de sa vie, au début des années 1960, quand elle quitte son village provincial d’Hagfors pour conquérir la scène internationale.
Très douée, elle est vite repérée par un chasseur de talents. Mais, sa première scène newyorkaise lui laisse peu d’espoir. Rentrée en Suède, elle poursuit sa carrière et innove en chantant du jazz en suédois.
Jazz en suédois
Son succès est immédiat et lui vaudra une future consécration aux Etats-Unis, où elle est une des rares chanteuses à enregistrer un album avec Bill Evans, une reprise de « Waltz pour Debby » qui donne son titre au film.
Sa carrière est successivement riche de coups d’éclat et d’échecs cuisants ( à l’Eurovision par exemple), à l’image de sa vie personnelle chaotique. La garde de sa fille lui est souvent confisquée par son propre père, un homme tyrannique duquel elle a dû mal à se faire aimer.
Telle un Phoenix
Très populaire auprès du public et de la gente masculine, elle multiplie les aventures, devient vite ingérable à cause de son alcoolisme… mais renaît actrice.
Même si ce film se concentre à priori sur deux années de sa vie, il aborde beaucoup plus : ses débuts, sa percée, ses échecs, son épanouissement personnel jusqu’à son mariage avec la bassiste de jazz, Sture Akerberg, ses démons et même ses premiers pas d’actrice.
Son pire ennemi : elle-même
Ca fait beaucoup, mais le réalisateur danois Per Fly avait sans doute une double mission en faisant ce film : satisfaire ceux qui la connaissaient bien (le public scandinave où elle reste populaire) et la faire connaître aux autres.
Du coup, le film est un peu conciliant avec certaines périodes de sa vie qu’on aurait aimé traitées plus brièvement. Mais, il n’élude aucun problème et reste très explicite sur la complexité, pour ne pas dire la dualité du personnage.
Magnifique Edda Mgnason
Intéressant d’autant que du film ressortent deux très belles découvertes : celle de la vraie Monica Zetterlund et celle, encore plus impressionnante, de la très belle et très talentueuse Edda Magnason, qui irradie littéralement ici, en interprétant elle-même la plupart des chansons du film. Une actrice et chanteuse à suivre absolument.
De Per Fly, avec Adda Magnason, Sverrir Gudnason, Vera Vitali…
2013 – Suède – 1h51