Comment réussir à trouver l’amour ? Pas facile, répondent Claire Denis et sa scénariste Christine Angot, si l’on n’a pas un beau soleil intérieur.
En quête d’amour
Isabelle (Juliette Binoche) ne tombe que sur des tocards. En plus, elle a le don pour les choisir ! Mais, les choisit-elle seulement ? En tous cas, elle enchaîne les coups foireux elle qui voudrait tant tomber amoureuse d’un homme, un vrai.
En l’état, elle en est incapable. Elle enchaîne une relation avec un banquier marié et particulièrement grossier. Une autre avec un acteur de théâtre perturbé, marié lui aussi. Un type croisé en boîte de nuit etc etc etc. Elle revoit son ex aussi et pleure sur ses échecs. Mais elle regrimpe inlassablement sur ses talons de 15 cm et repart à la chasse.
Savoir ce qu’elle veut
Le problème, comme elle le reconnaît un peu plus tard, c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut. A part séduire sans doute et conquérir. L’autre problème, c’est qu’elle est très influençable. elle n’a aucun discernement, ne sait pas ce et ceux qu’elle veut. Elle s’égare et sa quête sera sans doute infinie.
Le film de Claire Denis ne donne aucune clé pour expliquer son comportement. Isabelle est comme ça, Point. Peut-être parce qu’Isabelle, c’est beaucoup l’écrivain Christine Angot. Elle parle Angot, réagit Angot. Et comme Angot s’est beaucoup confiée et dans ses livres et dans ses interviews, on la reconnait, on la ressent très bien. C’est une des limites du film, une de ses forces aussi.
Un beau soleil intérieur ou rester open
L’autre force d’Isabelle est d’être interprétée par Juliette Binoche. Elle se régale dans ce rôle de femme urbaine en souffrance affective. Un peu cheap, parfois chic, toujours séduisante, elle s’éclate à jouer cette immature de l’amour, cette naïve incapable de comprendre et d’exprimer ce qu’elle veut et ce qui lui convient. une proie idéale pour n’importe quel profiteur.
Le film très féminin a été présenté comme une comédie. Ce n’est pas vraiment le cas même si certaines situations et certains dialogues sont à mourir de rire. Sauf qu’on rit tout de même soit au dépens d’Isabelle, soit des hommes qui la draguent… de tous sauf d’un. Mais, ne serait-ce que pour la scène finale, Un beau soleil intérieur mérite le déplacement.
De Claire Simon, avec Juliette Binoche, Grégoire Beauvois, Nicolas Duvauchelle, Bruno Podalydès…
2017 – France – 1h34
Un beau soleil intérieur de Claire Denis a été présenté à l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, le jeudi 18 mai 2017.