6500 hommes et femmes ont déjà signé le Manifeste AAFA- Tunnel des 50 qui réclame que les femmes de plus de 50 ans soient mieux représentées sur les écrans. Mais, il lui en faut plus! Soutenez-les en signant ici.
« A partir de 50 ans, les femmes développent un super pouvoir : elles deviennent invisibles. Surtout à l’écran !»
Avec humour et enthousiasme, les comédiennes Marina Tomé et Véronique Ataly défendent une initiative vitale : que la représentation des femmes sur les écrans ne s’arrête pas passé le seuil fatidique de 50 ans ! Le 14 septembre 2018, la comédienne Blandine Métayer, accompagnée de Catherine Piffaretti et de Marina Tomé, en parlera à la Première Université d’été du féminisme organisée par le secrétariat d’état de Marlène Schiappa (chargée, auprès du Premier Ministre, de l’égalité entre les femmes et les hommes). « C’est un enjeu de société, explique Marina Tomé. Qu’est-ce que cela veut dire une société qui ne montre pas les femmes dans leur épanouissement professionnel ? Quels sont les miroirs ? Où sont les modèles ? ». Car, qui n’est pas représenté.e n’existe pas.
Briser cette omerta nécessite bien sûr une prise de conscience. Les actrices le savent, le constatent sinon, tout comme certains agents ou producteurs qui leur conseillent souvent de gommer leur âge pour décrocher des rôles. Mais, briser ce silence a été un parcours d’obstacles. « Au départ les attaques ont été violentes, se souviennent, Véronique Ataly et Marina Tomé. Débrouillez-vous! nous a-t-on rétorqué. Jusqu’à ce que, lors d’un colloque, des sociologues, des chercheurs démontrent que ce n’était pas un problème de notre profession mais un enjeu de société. Les lignes ont alors commencé à bouger ».
Compter pour agir
Depuis, 6500 personnes ont signé le Manifeste AAFA- Tunnel de 50 qui a vocation à rendre visible les femmes de plus de 50 ans à l’écran. Mais, c’est encore insuffisant pour que les choses changent.
Les chiffres sont cruels. Selon les premières données récoltées par la commission AAFA (Acteurs et Actrices de France Associés) – Tunnel de la comédienne de 50 ans, en 2015, les femmes quinqas ne représentaient que 8% des rôles au cinéma. 6% en 2016. Alors qu’une française majeure sur deux a plus de 50 ans.
« Nous souhaitons que les pouvoirs publics commandent et réalisent une étude par sexe et par âge sur notre profession. Les comédien.ne.s sont un des seuls métiers de la culture à ne pas être ainsi sondé. Or, nous avons besoin de ces chiffres pour mesurer le problème et au final, pour pouvoir agir et ne plus être exclues du marché du travail pour de mauvaises raisons », réclament-elles. Là encore, ce qu’on ne mesure n’existe pas ! « Nos professions ne bougeront que si la société civile s’en mêle, et massivement ».
Un enjeu de société
Plusieurs syndicats* ont déjà rejoint le Manifeste AAFA-Tunnel des 50. Une séance de signature officielle devrait être organisée en octobre ou novembre prochain.
Mais, le combat ne s’arrête pas là.Le Tunnel des 50 prépare aussi une étude médico-sociologique qui analyse précisément les conséquences des conditions d’exercices de leur métier sur leur état physique et psychologique (les pathologies développées par la précarité de leur emploi par exemple) . Là encore, une étude par âge et par sexe qui n’attend que l’aval du conseil de gestion des intermittents (CGI) pour être lancée.
Enfin, et puisque le problème dépasse les frontières françaises, le Tunnel des 50 rêve des études similaires menées au niveau européen, voire d’un colloque pour échanger et avancer sur le sujet.