Les femmes et le 7ème art, c’est une longue histoire mal connue. Pour l’honorer, Cine-Woman demande à tou(te)s les 5 films de femmes et les 5 rôles féminins qui les ont marqués. La réalisatrice Anne Villacèque nous a confié sa liste.
Les choix d’Anne Villacèque
Evidemment, demander à Anne Villacèque ses tops 5 alors qu’elle est en pleine écriture de son prochain long métrage était périlleux. Mais, elle a joué le jeu. Elle a même poussé la réflexion très loin. « Me questionner ainsi sur le genre, c’est finalement reconnaître que je peux m’identifier à un homme parfois plus qu’à une femme », avoue cette philosophe de formation, grande lecture de Proust, formée au cinéma à la Femis. « Dans le scénario original que j’écris et qui traite de la famille, le personnage dans lequel je me projette le plus est un homme ».
Ce nouveau film qu’elle devrait tourner en 2017, s’inscrit dans la suite logique de son parcours de cinéaste. Documentariste à ses débuts, Anne Villacèque a vite son imposer son talent avec Petite chérie, Riviera puis Week-ends, qui traitaient de la rencontre, puis du couple, thématiques qu’elle aussi exploré à la télévision avec E-love et Deux, adapté d’Irène Némirovsky.
« A part les oeuvres de Jane Campion qui est une immense cinéaste, ce sont pas des films de femmes qui m’ont constituée en tant que réalisatrice. Et je préfère largement Marguerite Duras comme écrivain », s’explique Anne Villacèque. « Impossible d’aller plus loin dans cette réflexion sans citer deux films qui auraient pu être des films de femmes ou qui mériteraient de l’être, par leur violence, leur douceur et leur cruauté. Deux films à part pour moi, comme des fétiches, à la fois très sexuels, et profondément ambigus : La nuit du chasseur de Charles Laughton et Les tueurs de la lune de miel de Léonard Kastle. Deux cinéastes qui n’ont fait qu’un seul film… »
Mes 5 films de femmes préférés
1 – Sweetie de Jane Campion. J’aurais pu citer tous les films de Jane Campion, mais je mets tout en haut de ma liste le miraculeux Sweetie.
2 – Wanda de Barbara Loden, que j’ai offert un jour à Miou-Miou en lui demandant de se faire teindre les cheveux en blond platine. Ça n’a pas marché.
3- Sans toi ni loi d’Agnès Varda, pour Sandrine Bonnaire d’abord, mais aussi pour ses plans de Nîmes, sa gare en hiver, les bidasses le vendredi soir, des paysages de vignes et d’autoroutes tout droit sortis de mon adolescence.
4 – Le Marin masqué de Sophie Letourneur, que j’ai regardé trois fois d’affilée avec le même étonnement incrédule.
5- Lost in translation de Sofia Coppola, qui m’avait fait forte impression au moment de sa sortie.
Les 5 prestations d’actrices inoubliables
1 – Setsuko Hara dans Printemps tardif de Yasujiro Ozu
2 – Kati Outinen dans La fille aux allumettes d’Aki Kaurismaki
3 – Joan Crawford dans Johnny Guitar de Nicholas Ray
4 – Annie Girardot dans Rocco et ses frères de Luchino Visconti
5 – Marilyn Monroe dans Les désaxés de John Huston
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