Bette Midler est et restera à jamais The Rose, cette chanteuse rock en bout de course et en quête d’amour et elle est époustouflante!
Rock’n roll suicide
La chanson du générique de fin (eh oui ! elle n’est pas dans le film !) est sans doute encore plus connue que la prestation pourtant inoubliable de Bette Midler. The Rose ressort sur les écrans et il faut aller le voir.
Le rock, la gloire…
Le film raconte les derniers mois d’une chanteuse rock à succès. Au début du film et alors qu’elle est au sommet de sa gloire, elle tente de négocier un break avec son manager.
Elle est au bout du rouleau, enchaînant sans relâche les concerts, usée par les abus. Elle prétend vouloir se poser, se trouver un homme, respirer une petite année… Son manager refuse net, au prétexte que c’est un risque trop important pour sa carrière.
… et ses démons
Cahin caha de concert en crise aigüe, d’accalmie joyeuse en chantage pesant, The Rose boucle sa tournée par un concert dans sa ville natale, là où tout a commencé, là où ses démons vont la retrouver… Concert qui lui sera fatal.
Jamais le rock et l’énergie qu’il dégage n’ont été filmés avec autant de tact et d’intensité – le chef op Vilmos Zsigmond a d’ailleurs droit à une rétrospective prochainement à la Cinémathèque -. C’est à la fois très efficace d’autant que tout semble réel.
Extraordinaire Bette Midler
Il faut dire que les scènes de concerts ont été tournés durant des shows mis en place pour le film pour lequel Bette Midler, alors jeune chanteuse pas vraiment connue attire de plus en plus de curieux (les figurants).
Car, évidemment, ce film ne serait pas grand chose sans l’extraordinaire, l’époustouflante Bette Midler. Plus star déjantée que nature, insupportable et exubérante, Bette Midler occupe l’écran dans chaque scène : en chanteuse rock qui interpelle sans manière un public médusé – « J’ai le blues depuis que je suis née… car je suis née femme » – en diva déchirée et capricieuse à la voix éraillée, en créature fragile en quête d’amour et en fille presque indigne, en figure égocentrique ou en attachante compagne de soirée dans un club de travestis qui l’imite.
The Rose : Quelle femme ? !
Elle enrichit son personnage de femme à la fois forte et blessée de dimensions complexes sidérantes. Est-elle The Rose par manque d’amour, pour se venger des humiliations de sa jeunesse, par pure revanche ou par pur talent ? Bette Midler fait de son personnage pourtant fictif un être à multifacettes. Elle a d’ailleurs été vigilante sur l’ensemble du projet, le refusant un premier temps, puis faisant retirer du scénario toutes les allusions trop directes à Janis Joplin, à laquelle le film fait évidemment penser.
Bouleversante, omniprésente, on prétend souvent qu’un film n’est rien sans ses acteurs. Là, Bette Midler est le film. Sans contestation possible et rien que pour elle (et même si l’image comme la musique sont top !), pour voir ce qu’est une prestation hors du commun, il faut voir The Rose… « Some say love it is a river that drows the tendre reed…
De Mark Rydell, avec Bette Midler, Alan Bates, Frederic Forrest, Harry Dean Stanton…
1979 – USA – 2h14