Perversion so 80’s
Hollywood. Sexe. Pouvoir. Le tout emmené par Paul Schrader, Bret Easton Illis et Lindsay Lohan. Ca devrait donc dépoter, briser les conventions, déranger les esprits, sentir le vénéneux et la perversité à mille lieux à la ronde…
Sans souffle, sans soufre
Mais non ! Rangez vos illusions. Non pas que « The canyons » soient un modèle d’angélisme, mais c’est un peu comme-ci le vénéneux des années 1980, vu et archi revu depuis, avait vraiment perdu tout son soufre aujourd’hui.
A Hollywood, derrière la baie vitrée d’une magnifique villa des collines, vit un couple, Christian et Tara. Il est producteur, elle est actrice. Il est jaloux, elle ne lui a pas tout dit mais le tient plus ou moins en acceptant ses jeux sexuels assez pervers. Devenu fou quand il découvre qu’elle connaît l‘acteur qu’il vient d’engager, Christian fait n’importe quoi… Sans limites.
La fin d’une époque
Sexe et manipulations, voilà un cocktail qui ne fait plus tellement frémir depuis longtemps. Surtout quand il est filmé avec un tel désir de provoquer que l’effet tombe aussitôt.
On reconnaît volontiers l’attirance de Paul Schrader (American Gigolo, Patty Herast ou encore les scénarios qu’il a écrit : Taxi driver, La dernière tentation du Christ…) pour ses sujets borderline, la perversité décadente de Bret Easton Illis (auteur d’ « American Psycho ») et cette manière de filmer complètement datée, dépassée.
L’agonie d’un starlette
Enfin, en confiant le rôle principal à Lindsay Lohan, pas mauvaise mais tellement abimée par ses excès et par la chirurgie esthétique, les deux auteurs signent une sorte de testament auquel ils ne croient plus eux-mêmes, mais sans savoir quel nouveau chemin ils pourraient emprunter. On a rarement vu un film aussi décadent et décati.
Un seul bon point : le super générique avec des très belles images de vieilles salles de cinéma abandonnées. C’est tout dire…
De Paul Schrader, avec Lindsay Lohan, James Deen, Gus van Sant…
2013 – Etats-Unis – 1h39