Le parfum vert
Le parfum vert de Nicolas Pariser est une tentative réjouissante mais imparfaite de thriller/ film d’espionnage hitchcockien. Un territoire sur lequel le cinéma français s’aventure très peu.
Le parfum vert de Nicolas Pariser est une tentative réjouissante mais imparfaite de thriller/ film d’espionnage hitchcockien. Un territoire sur lequel le cinéma français s’aventure très peu.
Troisième film que Thomas Lilti consacre à l’univers médical, Première année raconte la compétition inhumaine à laquelle se livrent les apprentis médecins. Disruptif !
Malgré plus de deux millions d’entrées en salle en deux films, Thomas Lilti, médecin qui fait des films, peine à se sentir légitime dans le cinéma. Il enchaîne pourtant avec Première année, un autre carton annoncé, sur le parcours du combattant absurde des postulants aux études de médecine. Rencontre.
Le monde serait-il différent s’il été dirigé par des femmes ? Riad Sattouf (Les beaux gosses) prétend que non, mais en s’amusant à détourner le rôle traditionnel que jouent les deux sexes, il livre une parodie acerbe du pouvoir dans les pays musulmans et du sexisme culturel (donc ordinaire).
Jacky (Vincent Lacoste) est comme tous les garçons de son âge. Il est cantonné au foyer à touiller la bouillie. Son rêve ? Aller au grand bal de la Bubunerie pour rencontrer l’héritière dont il est amoureux depuis toujours. Mais, l’accès au bal n’est pas donné à tous et lui a un casier particulièrement chargé : il est pauvre, sa mère meurt, son oncle est le pire ennemi du régime et ses cousins lui volent le précieux sésame qui lui aurait ouvert les portes du palais.
Cendrillon un peu modernisé (quoique) et plongé au cœur d’une dictature tenue d’une main de fer et depuis des générations par des femmes, « Jacky » est une satire courageuse et bien pensée du monde actuel et en particulier des régimes dictatoriaux des pays d’islam (mais pas que), de ceux qui vantent leur conscience de la démocratie pour mieux y interdire les libertés publiques, notamment celle d’expression.
Riad Sattouf est mi-syrien, mi breton, ce qui lui donne une liberté de vision et de ton inégalée dans notre cinéma français. Une crédibilité aussi. Sa tentative de décrire ainsi une réalité sordide et sur laquelle on ferme les yeux n’en est que plus inquiétante.
En faisant la fine bouche, sa parodie n’est pas complètement exempte de défauts (la toute fin par exemple est maladroite). Il n’empêche qu’elle a le mérite de monter l’ignominie de ces dictatures et la manière dont elles fonctionnent toutes : en s’appuyant sur des croyances idiotes (celle du chevalin), sur une armée solide (arbitraire et corrompue), sur la peur des populations et sur leur abrutissement.
Il montre aussi le formatage des contes de fées (celui de Cendrillon, ici) et la manière dont ils prédéterminent le rôle de chacun et de chacune. En le glorifiant, bêtement et sans aucune imagination, ni esprit de rébellion.
Finalement, avec sa comédie quasi moyenâgeuse (le vocabulaire inventé et la manière de parler sont à cet égard une trouvaille), Riad Sattouf vise en plein dans le mil : en pleine folie suicidaire syrienne et en plein retournement réactionnaire de la société française, contaminée par toutes les théories de repli les plus relou, la fameuse théorie du genre n’étant pas la moindre. Difficile d’être plus en phase… Réjouissant !
2013 – France – 1h30
A venir une interview d’Anne-Dominique Toussaint, la productrice de Riad Sattouf.
©Les Films des Tournelles
La note cine-woman : 4/5
On avait laissé Astérix et Obélix en pleine surenchère olympique, perdus dans l’argent facile, les filles légères, la coke en stock. En pleine mode bling-bling et sans plus aucun repère. Le film était raté (même s’il a assuré ses 16 et quelques millions d’entrées dans le monde), vulgaire, ses acteurs fatigués voire déprimés et ses héros entachés d’une image qui n’était pas la leur. L’annonce d’un nouvel opus, avec une équipe certes renouvelée, présageait du pire. A tort.
« Au service de sa Majesté » qui mêle les histoires d’Astérix et les Normands et d’Astérix chez les Bretons pourrait bien revendiquer la place du plus réussi des quatre films de la série (à disputer avec Mission Cléopâtre, signé Alain Chabat). Cette fois, c’est Laurent Tirard (Le petit Nicolas) qui s’y colle et ses bonnes idées font de cet épisode un divertissement familial moderne et de bon aloi, rempli de références, de bons mots, de gags cocasses et de trouvailles vraiment réjouissantes. Il réussit la prouesse d’être à la fois le plus fidèle à l’esprit des auteurs (Uderzo et Goscinny) tout en le remettant au goût du jour. Donc, on s’amuse des blagues historiques mises en scène (le lever du Goudurix, le neveu de Lutèce en vacances au village, par exemple) sur la musique résolument moderne des BB Brunes.
A vrai dire, le casting et la direction d’acteurs y sont pour beaucoup : aux côtés de Gérard Depardieu, incontournable Obélix, Edouard Baer campe un Astérix astucieux mais solitaire, maladroit avec les femmes. Ils font face à Catherine Deneuve, royale, Valérie Lemercier et Fabrice Luchini, contrôlés, Vincent Lacoste, issu des Beaux Gosses, qui glisse une modernité bienvenue, Dany Boon, méconnaissable, Gérard Jugnot, Charlotte lebon, Guillaume Gallienne… tiennent leur partition haut la main. Pas de démonstration d’effets spéciaux, non, mais une histoire bien contée, amusante et resserrée aux plus près des personnages. Il n’en fallait pas plus pour nous convaincre, par Toutatis!
2012 – France – 1h49