Voici une nouvelle histoire loufoque de pingouins à destination des plus jeunes. Maurice est un pingouin-tigre, c’est-à-dire un pingouin qui a grandi dans la jungle et été élevé par un tigre dont il a pris la pelure.
Il ne sait rien de ses origines mais cela le rend sûr de lui et lui confie une autorité que les autres animaux lui envient. Un jour, il rencontre deux vrais pingouins qui ont fui leur banquise soumise à la dure loi des morses. Réduits à l’esclavage par ces énormes monstres marins, ils sont en quête du guerrier-tigre, qui, selon la légende, est le seul à pouvoir les délivrer.
Maurice n’est à priori pas taillé pour cette aventure-là, mais il est vite convaincu qu’il peut être ce sauveur. Accompagné de ses plus proches amis, il part donc sur la banquise…
Voilà un petit film d’aventure dopé à l’imagination sans borne du scénariste qui se laisse voir avec un bonheur enfantin. Evidemment rien n’est vrai, ce qui peut être déroutant pour les plus exigeants, mais l’outrance et l’humour sont vraiment les atouts majeurs de ce film court (moins d’une heure) fait pour passer un bon moment au cœur d’une histoire originale, amusante, irréaliste, inventive et tendue par un suspense bien mené.
Un accident de voiture très violent ouvre ce film, qui bascule ensuite au cœur d’une famille de la nouvelle bourgeoise chinoise, épanouie et aimante. Lu Jie, la femme apparemment comblée, apprend que son mari mène une double vie. Sa vie s’effondre alors et on apprend peu à peu comment ces deux événements sont intimement liés.
Lou Ye est un réalisateur phare de la nouvelle génération chinoise. Régulièrement condamné par la censure, il a tourné ce film en Chine, après cinq ans d’exil et d’interdiction de travailler. Pour la première fois de sa carrière, les autorités chinoises lui avaient accordé que ce film, son septième, soit visible dans son pays… à condition que la fin soit modifiée et que les co-producteurs internationaux n’apparaissent pas au générique. Du coup, Lou Ye a aussi retiré son nom de l’affiche.
Rien de tout cela, ici, en France, où ce film qualifié là-bas de « pas convenable » sort dans sa version d’origine, celle dans laquelle il a été présenté à la sélection Un Certain Regard à Cannes 2012.
Sa construction est particulièrement habile et remarquable, jouant à la fois sur un suspense bien venu (toute une partie du film relève du polar) et sur des émotions renouvelées. Ce film vaut pour le portrait percutant de la Chine nouvelle, celle qu’on connaît mal ici mais qui pourtant nous ressemble le plus, et montre avec une subtilité rare la place réservée à la femme dans une société en plein bouleversement.
« Derrière l’homme, cherchez la femme ». Pas la blonde à la séduction glacée, non la petite et sémillante matière grise qui a su insuffler à Alfred Hitchcock son bon génie. C’est du moins la thèse défendu dans ce film, un biopic qui n’en est pas vraiment un puisque recentré autour d’un événement et qui a pour intention de montrer l’âme et le génie du maître du suspense.
Selon le film, Hitchcock vient de tourner un de ses chefs d’oeuvre, La mort aux trousses, qui a remporté un beau succès public et critique, et il songe à son prochain film. Or, Hollywood, les studios, qui ont pour devise qu’on recommence jusqu’à épuisement une recette qui a bien fonctionné, souhaitent qu’Hitchcock poursuive dans la même veine. Lui n’a qu’un souhait : ne jamais se répéter. « Le style, c’est de l’auto-plagiat » a-t-il coutume de dire. Il cherche donc une nouvelle histoire qui pourrait le motiver et tombe sur Psycho, l’histoire d’un tueur en série de l’Amérique profonde qui vivrait sous la coupe de sa mère, morte. Personne n’y croit, évidemment. Sauf sa femme, Alma, qui accepte d’hypothéquer leur maison pour financer le projet, de sacrifier son confort, de supporter les humeurs de son mari et surtout de participer au scénario pour le rendre plus efficace, et cela, bien sûr et comme d’habitude, sans jamais être créditée au générique.
La génèse de Psychose
Adapté du livre de Stephen Rebello, « Alfred Hitchcock and the making of Psycho », le film semble assez bien documenté sur cette phase de préparation de Psychose et sur son tournage, et défend son point de vue selon lequel le génie d’Hitch s’écrivait à quatre mains. De plus, il ne passe sur aucun des tocs ou de défauts du maître, à savoir son esprit tyrannique, son humour glaçant, sa jalousie, son côté très obsessionnel, son amour de blondes sexy, ses répartis cinglantes, sa boulimie, son goût pour l’alcool, sa mauvaise foi, son arrogance… bref, tous ces défauts masculins que l’on attribue souvent aux créateurs et qui sont sans doute et parfois (avec des variantes ) vrais. D’un autre côté, il tente dans un équilibre un peu imparfait de raconter comment sa femme, lassée de veiller son mari comme un enfant, tout en l’aidant dans sa création, avait besoin d’air, de romance et menaçait de tomber sous la coupe du premier séducteur venu. Enfin, et c’est une des parties intéressantes, il relate comment Hitchcock avait un autre génie, celui du marketing…
Sans être un bon film, le matériau en est intéressant, très anecdotique toutefois, même quand il relate les trouvailles de tournage d’Hitch. La figure omnipotente d’Anthony Hopkins est, elle, sans aucune finesse (sa silhouette au latex renforcé grotesque), Helen Mirren est plus intéressante… Et évidemment qu’à l’hommage, qu’on peut toutefois regarder comme un document accessible à tous, il faut préférer les films du « maître »….
Avec Anthony Hopkins, Helen Mirren, Scarlett Johansson, Toni Collette, Jessica Biel…
1h38 – USA – 2012
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour nous permettre de réaliser des statistiques de visites.AccepterConfidentialité