Le parfum vert
Le parfum vert de Nicolas Pariser est une tentative réjouissante mais imparfaite de thriller/ film d’espionnage hitchcockien. Un territoire sur lequel le cinéma français s’aventure très peu.
Le parfum vert de Nicolas Pariser est une tentative réjouissante mais imparfaite de thriller/ film d’espionnage hitchcockien. Un territoire sur lequel le cinéma français s’aventure très peu.
Rien n’est jamais banal chez Sophie Fillières et surtout pas la quête de soi. Avec La belle et la belle, elle signe une comédie singulière sur la manière d’ apprendre à être soi-même.
Encore heureux de Benoit Graffin est une comédie sociale enlevée avec un Edouard Baer et Sandrine Kiberlain au top. Un petit joyau!
Tout commence lors un réveillon de premier de l’an au Palais de Justice de Paris. Ariane, une des juges appliquée, consciencieuse, un peu coincée même, est peu à peu aspirée par la spirale de la fête…On la retrouve quelques mois plus tard, au moment même où elle découvre, primo, qu’elle est enceinte, deuxio, que le père biologique de l’enfant qu’elle porte n’est autre que Bob, un criminel un peu bas de plafond, recherché pour un meurtre particulièrement atroce dont il se prétend innocent.
Mais, comment auraient-ils bien pu se rencontrer ? Comment Ariane a-t-elle pu se laisser aller à ce point-là ? Par hasard, Bob décide de profiter de la situation pour faire reconnaître son innocence… A ce contact, la juge s’adoucit.
D’habitude, un film de Dupontel est toujours une épreuve de résistance. Non pas que ses sujets soient inintéressants, au contraire, ni que ce qu’il dénonce ne soit sans aucun fondement. Non, mais ses personnages d’exclus de la société, survoltés et plongés dans des intrigues invraisemblables menées à 100 à l’h, sont souvent épuisantes à suivre. Et comme ils incarnent toujours ses héros, en multipliant les cabrioles et en accentuant le côté burlesque en forçant le trait, une certaine lassitude avait fini par s’installer.
Ici, tout change. Pour une fois, la vedette n’est pas Dupontel, mais une femme aux antipodes de ses personnages habituels : elle est plus qu’insérée dans la société, c’est même elle qui fait respecter les lois, elle n’a ni problème de reconnaissance, ni de misère sociale à traîner.
Et comme il a choisi Sandrine Kiberlain pour l’interpréter, elle qui manie l’humour comme un décalage, un décadrage plus que comme une performance spectaculaire, le contraste est aussi innovant qu’intéressant. Du coup, non seulement son comique gagne en profondeur et élargit sa palette (et le film est par moment vraiment très très drôle), mais l’omniprésence fatigante de Dupontel à l’écran est savamment compensé par l’élégance un peu gauche de sa colistière.
Du coup, on a enfin la quiétude nécessaire pour apprécier ce qu’il dénonce, et en prenant même le temps de savourer un mot d’esprit, une bonne réplique, un gag récurrent (celui de l’avocat bègue par exemple), un cameo ou une outrance qui, là, sans surenchère, finit par être bienvenue. Comme si Dupontel s’était calmé et se laisse enfin déguster.
2013 – France – 1h22
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Disons qu’il s’agit là du contexte dans lequel Serge Bozon va donner libre court à son imagination et à son humour décalé. Au fur et à mesure que se poursuit cette enquête très chaotique, parsemé de bagarres, de morts inexpliquées, d’interrogatoires bizarres…, on découvre que chaque personnage a quelque chose à cacher et que ceux qu’on accuse le plus sont souvent les plus innocents du lot.
Un film de Serge Bozon est une expérience. Rien n’y est rationnel et on peut difficilement se raccrocher aux dialogues absurdes pour s’y frayer un chemin. Il faut aussi être sensible à son humour, à ses effets de manche (l’un d’entre eux concernant Isabelle Huppert et son mari est plutôt amusant). C’est bien la seule scène un peu surprenante (dans le bon sens) de ce long métrage.