Où voir des films français à Washington?
Pas facile de voir autre chose que du cinéma américain aux Etats-Unis. Mais en cherchant bien, on trouve. Et même des films français qui ne sont pas encore sortis en France !
Pas facile de voir autre chose que du cinéma américain aux Etats-Unis. Mais en cherchant bien, on trouve. Et même des films français qui ne sont pas encore sortis en France !
A Bayonne, le cinéma d’art et d’essai est une tradition plus que centenaire. Sylvie Larroque qui en co-dirige et programme les trois salles, revient sur l’histoire du plus vieux cinéma d’Aquitaine et annonce une prochaine étape de son développement. La nouvelle Atalante ouvrira en mai 2017.
Dorothy Malherbe dirige l’Etoile Cosmos de Chelles (dans le 77) et revient sur les 12 dates marquantes de son année. Enrichissant!
L’année commence avec une bonne nouvelle : la TVA sur les billets de cinéma passe de 7 à 5,5%. La restauration elle de 7 à 10%. Les pouvoirs publics semblent avoir compris qu’en temps de crise, c’est le cinéma qui sauve de la morosité, pas le sucre. On peut toujours cumuler les 2 en prenant double ration de pop corn…
Soirée de clôture du 7ème festival de cinéma que nous organisons avec le ciné-club de Meaux. Je viens de passer 3 jours aux côtés de Pierre Salvadori, cinéaste délicieux et disponible. L’homme m’a raconté ses 400 coups avec Marie Trintignant et Guillaume Depardieu, ses œuvres fétiches, son amour pour Lubitsch.
Ce soir là, Nathalie Baye et Audrey Tautou ont fait le déplacement pour lui. Cette dernière me confie que lorsqu’elle a un coup de blues, il lui suffit de revoir un film de Pierre pour goûter de nouveau à la légèreté. La femme est telle que l’actrice : mutine, drôle, touchante. On parle de Jean-Pierre Jeunet, du tournage de Coco avant Chanel, de son gigot de 7 heures.
Il y a un mois, à la même table, je partageais mon gâteau basque avec Jean-Paul Rappeneau, ce soir, je mange du brie de Meaux, autour d’un bon Sancerre avec Audrey Tautou. Je ne vois pas ce qui pourrait m’arriver de mieux cette année ?
J’apprends par la radio la mort d’Alain Resnais. Chacun y va de ses commentaires, forgés par d’innombrables anecdotes, toutes plus passionnantes les unes que les autres sur l’homme, ses sources d’inspiration, sa troupe, etc.
Je revois alors avec une certaine délectation la scène qui m’a sans doute le plus fait rire dans sa filmographie : celle où le personnage d’Agnès Jaoui expose son sujet de thèse (« les chevaliers-paysans de l’an 1000 au lac Paladru ») au personnage joué par Jean-Pierre Bacri, dans On connait la chanson. Elle porte en son sein tout ce qui fait, à mon sens, la singularité de son cinéma : une certaine ineptie du genre humain sur laquelle on ne peut poser qu’une profonde bienveillance.
Sortie en salles de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? A priori, au 16 avril : rien ne laisse présager son succès. Je prends donc le film à l’affiche qu’en 2ème semaine. Je parie même avec un ami qu’il ne dépassera pas les 5 millions d’entrées. 4 mois plus tard, je l’ai toujours à l’affiche…
Et même si je ne parviens pas à cautionner le phénomène (pour ses défauts de forme, pour le message qu’il véhicule, pour ses clichés), je salue malgré tout et presque toujours la capacité d’un film à faire se déplacer les foules en salles. Et rien ne me fait plus plaisir qu’un public fébrile, haletant, excité, dans une salle de cinéma, à l’unisson du même « purgatoire ».
Le Festival de Cannes porte un coup de projecteur sur l’un des films les plus intéressants de cette année : Maps to the stars de David Cronenberg. Un portrait au vitriol d’Hollywood qui pose les nouveaux enjeux du métier de comédien : quelle carrière pour les actrices dépassant la cinquantaine ? Les dérives du succès chez les très jeunes comédiens propulsés au rang de stars…
Le film m’impressionne, m’émeut, me réconcilie avec Cronenberg (que je boudais un peu depuis son biopic sur Freud). La prestation de Julianne Moore relève de la prouesse. Il y a de la Gloria Swanson de Sunset Boulevard dans son jeu. Avec ce film, c’est certain, elle entre au panthéon des plus grandes actrices américaines.
Convention Mars films au Pathé Beaugrenelle. Plus de 200 exploitants se réunissent pour assister au catalogue de sorties que le distributeur a prévu sur l’année et pour voir des films que le public n’a pas encore eu le privilège de découvrir. Je vois 2 films. L’un sera LA comédie de cette fin d’année 2014 : la Famille Bélier.
L’autre sera mon coup de cœur de l’année : Un homme très recherché d’Anton Corbijn. Un thriller haletant sur la paranoïa post-11septembre avec Philip Seymour Hoffmann au sommet de son art, pour un dernier coup de chapeau.
Je repars ce jour là avec le DVD de Blue Jasmine de Woody Allen et la peluche du Dernier loup, le prochain film de Jean-Jacques Annaud. Rien à dire : Mars films sait soigner son catalogue, ses exploitants et son public.
La Coupe du monde de football occupe toute l’actualité. Et le public semble préférer en cette moiteur estivale son poste de télévision à la salle de cinéma. Les soirs de match sont tellement déprimants pour les exploitants de cinéma qu’on se prend à boire des Mojitos fraise en terrasse ou jouer à « Colin-Maillard » (ou à « touche-pipi », selon votre envie) en projo avec des critiques de cinéma. C’est moche, je sais. On pallie à l’ennui comme on peut.
Le réveil sonne. France Inter m’apprend le décès de Lauren Bacall. Je ne vois pas pire nouvelle pour commencer une journée.
Je suis en train de sentir à cet instant précis que l’âge d’or hollywoodien s’éteint. Je me prends à faire la liste de ses dernières figures encore en vie : Kirk Douglas, Dorothy Malone, Olivia de Havilland, Louis Jourdan, Leslie Caron … Mais la dernière grande figure féminine, féline et masculine, c’était elle : the « Look ». Elle avait à la fois cette dignité glaçante et cet aplomb racé. Pas de doute : Hollywood vient de perdre sa dernière muse.
J’ai 30 ans. Et parmi la multitude de cadeaux que mes proches ont eu la générosité de m’offrir, je suis touchée par deux présents symboliquement forts et précieux : deux films annonces en 35 mm de Jonathan le Goelan et Quai des orfèvres. Le film pellicule me « fout » le frisson. Plus que si Ryan Gosling avait fait lui-même le déplacement…
Congrès annuel des exploitants, organisé par la Fédération Nationale des Cinémas Français.
3 jours à Deauville entourés de professionnels de la profession, 24 discours , 200 bandes annonce, 10 coupes de champagne, 6 restos, 20 DVD, 2 maux de tête, 1 plateau de fruits de mer, 1 mug Mickey, 54 fous rire, 3 larmes, 2 soirées qui se finissent tard (ou très tôt, enfin…), 4 photos « dossier » prises entre collègues dans un photomaton, 2 discussions qui refont le monde, 1 barbe-à-papa, 1 sourire à Tahar Rahim, 2 nuits d’hôtel dans un 3 étoiles. Pour le reste… Ce qui se passe à Deauville, reste à Deauville.
Je lance au cinéma, l’Etoile Cosmos de Chelles (77), avec le concours des commerçants de Chelles un nouveau concept : Beaujolais, jazz et cinéma. Le public vient découvrir le Beaujolais nouveau en écoutant du jazz et file en salles en fin de soirée voir Michel Petrucciani de Michael Radford, un film sur l’un des plus grands musiciens de jazz. La soirée est un succès. La convivialité et le fédéralisme sont les meilleurs remèdes à la crise.
Sort en salles LA comédie de l’année : la Famille Bélier. Touchante et bien écrite, elle devrait vous réconcilier (pour le pire et pour le meilleur) avec Michel Sardou… J’ai parié une bonne bouteille de Bourgogne avec un collègue que le film serait un succès proche de celui d’Intouchables. Si tout se passe comme je le prévois (je l’espère ?), le bouche-à-oreille devrait prolonger sa gloire jusqu’en 2015. Et le rire, pour commencer l’année, c’est tout ce dont on aura besoin.