Reprises : un été 2019 très masculin
L’été est traditionnellement la période des reprises… de films d’hommes, uniquement. Sur 67 films annoncés, un seul, est l’oeuvre d’une réalisatrice, Yannick Bellon.
L’été est traditionnellement la période des reprises… de films d’hommes, uniquement. Sur 67 films annoncés, un seul, est l’oeuvre d’une réalisatrice, Yannick Bellon.
Vous n’étiez pas à Cannes mais à Paris ? Pas grave, puisque pas de films présentés lors du 70e Festival de Cannes viennent à Paris ou ailleurs avant leur sortie. Ne les ratez pas !
Quand le Festival de Cannes quitte la Croisette, il arrive à Paris, à Rome, à Lima, à Genève etc. Où voir ces reprises de Cannes 2016?
La vie des professionnels de cinéma est rythmée par des rendez-vous importants, tout au long de l’année et, une fois par an, par ce que les Américains appellent un Climax. Une apothéose, un « orgasme », un nirvana, bref, un moment qui dépasse tous les autres : le Festival de Cannes. Alors que se passe-t-il après Cannes?
Certains parleraient de repos du guerrier ou d’autres de dépression post-cannoise. Car, une fois passés les polémiques, les innombrables commentaires sur un palmarès non négociable, les accusations gratuites sur le mauvais goût supposé ou l’absence de cinéphilie du jury, sur la prise de leadership de certains membres non identifiés (du jury toujours), il faut vivre le retour à Paris, à Tokyo, à Moscou ou à Los Angeles, plus rarement à Limoges (quoique), la réadaptation au monde normal et à la vraie vie, bref gérer au mieux la sortie de la Bulle que constituent dix jours durant la Croisette et son palais.
Surtout, il y a le retour au quotidien, soit pour un journaliste, aller projections des films qui sortent en juin. Et croyez-moi, c’est loin d’être le moment le plus agréable de l’année. Car, on a beau râler sur la qualité des sélections cannoises, c’est évidemment là-bas qu’on voit les meilleurs films de l’année (et je vous jure qu’il finit toujours par y avoir un consensus là-dessus).
Le retour est toujours un choc. Alors, qu’y aura-t-il à voir en juin en salle?
Passons sur « Star Trek into Darkness », le reboot de Superman, « Man of Steel », dont Cine-Woman ne fera pas l’écho. Donc de quoi a-t-on envie?
– « The Bling Ring » de Sofia Coppola? Pas sûr, son dernier film était une punition et celui-là ne semble guère plus avenant. On verra ça le 12 juin.
– De l’adaptation de « Belle du Seigneur », le roman mythique d’Albert Cohen? Pourquoi pas, pour celles qui comme moi, n’ont jamais réussi à aller au bout des 1110 pages du livre. Le casting laisse à désirer mais le réalisateur, un vieux monsieur débutant qui est mort avant d’avoir vu son film fini, y a joué sa vie. Faut voir donc…
– « Joséphine » d’Agnès Obadia? Misons que la réalisatrice de « Romaine par moins 30 » et autres comédies loufoques a gardé son étrangeté.
– « Les beaux jours » qui signent le retour en grand de Fanny Ardant? La fin de la trilogie Julie Delpy/Ethan Hawke/ Richard Linklater avec « Before Midnight »?
De ce que j’ai déjà vu, je mise sur trois reprises magnifiques : « Les parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy et « Le choix de Sophie » d’Alan J. Pakula ou « Femmes au bord de la crise de nerfs » de Pedro Almodovar.
Sinon, c’est du côté des enfants qu’il faut traîner avec « Ploddy – la voiture électrique mène l’enquête » et surtout l’hilarant « Moi, moche et méchant 2 ».
Ou encore, fréquenter les festivals, celui des Champs Elysées, d’Annecy, de Cabourg ou de Paris Cinéma. Voire la Fête du cinéma. Mais, là, on sera déjà en juillet, la donne sera différente.