Newtopia
L’Eco-féministe Françoise d’Eaubonne sera l’héroïne d’un des projets développés de Newtopia, la nouvelle société de production créée par Marion Cotillard, Cyril Dion et Magali Payen.
L’Eco-féministe Françoise d’Eaubonne sera l’héroïne d’un des projets développés de Newtopia, la nouvelle société de production créée par Marion Cotillard, Cyril Dion et Magali Payen.
Moins nombreuses, moins bien payées, les femmes commencent toutefois à se faire une place dans le cinéma français. Peu à peu. Le CNC, Centre national du cinéma et de l’image animée, publie pour la première fois, une étude détaillée sur la place des femmes dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel.
L’étude intéressante, puisqu’inédite, ne se limite pas qu’à la partie émergée de l’iceberg, c’est-à-dire aux actrices et /ou aux réalisatrices, mais tente de traiter de tous les métiers de la chaîne cinématographique depuis la production, les donneurs de subventions du CNC, les artistes et techniciens qui font les films, les fictions et animations pour la télévision. Ici, on ne s’attardera que sur les données traitant du cinéma en France, mais l’intégralité de l’étude est disponible sur le cnc.fr.
Si la place des femmes est à peu près à tous les niveaux encore minoritaire, elle progresse pourtant entre 2008 et 2012 (période étudiée). A très gros traits, actons que les femmes représentent entre un petit quart et un gros tiers des emplois, des projets, des financements, de la masse salariale… en progression lente. La situation est équivalente dans l’audiovisuel à quelques variantes près.
En 2012, les femmes représentaient :
Elles ont réalisés (ou co-réalisés) 27,3% des premiers films d’initiative française : des fictions à plus de 80%, peu de documentaires et quasiment aucune animation. Surtout des comédies (1/3), plus que des drames et comédies romantiques, mais aucun thriller ou policier.
En 2012, le budget moyen des films réalisés par des femmes s’élevait à 3,45M€ contre 5,6 pour les hommes (1,6x) mais l’écart tend à diminuer depuis 2008.
Globalement, 159 M€ ont été investis sur des films de femmes contre 895 M€ sur des films d’hommes, soit 5,6 x moins (9,3 en 2008). Car, les 2/3 des films de femmes ont un budget inférieur à 4M$, contre 57,6% des films d’hommes, tandis que les films à + 10M€ représentent 4,3% des films réalisés par des femmes et 19% de ceux réalisés par des hommes.
Les films de femmes sont financés par un plus grand nombre d’acteurs (chaque part est donc moins importante) : les sofica, le soutien automatique, les aides sélectives et/ou régionales, les chaînes de TV (moins de préachats) distributeurs, éditeurs vidéo. Elles bénéficient moins des préachats des TV et des financements étrangers.
Entre 2009 et 2011, les femmes ont représenté 42,7% de l’effectif cinéma et 32 % de la masse salariale. Elles sont moins nombreuses chez les cadres. Mais, leurs contrats sont généralement plus longs.
Professions clairement féminines :
Professions clairement masculines : électriciens, les machinistes, les rippeurs et les opérateurs de prise de son.
Les métiers les plus mixtes (% de femmes)
Dans tous les métiers (sauf un), les salaires sont inférieurs. Les écarts les plus importants concernent :
Les salaires sont à peu près équivalents pour les acteurs de compléments.
Seules, les cascadeuses sont payées 10% de plus que leurs homologues masculins.
Peu de données sont disponibles, mais l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel note qu’entre 2008 et 2012 :
Evidemment, cette étude n’est qu’une photographie d’une situation sur une période donnée, et l’on sait qu’un succès énorme peut bousculer la donne. Ces données, qui ne concernent qu’une partie de la production cinématographique, seront passionnantes à surveiller sur un terme plus long. C’est leur évolution qui sera déterminante…
©François Lefebvre – Gaumont / Päthé Films /Mars Distribution/ CNC