Les palmarès du Festival de Cannes 2021
Titane de Julia Ducournau remporte la Palme d’or. Une surprise pour un palmarès du 74e Festival de Cannes détonnant.
Titane de Julia Ducournau remporte la Palme d’or. Une surprise pour un palmarès du 74e Festival de Cannes détonnant.
Une famille au chômage trouve l’opportunité de s’installer dans la maison d’une famille très aisée. Et tout dégénère. Parasite de Bong Joon-Ho a remporté une palme d’or méritée au Festival de Cannes 2019.
Luc et Jean-Pierre Dardenne reviennent pour la 8e fois en compétition au Festival de Cannes. Avec Le jeune Ahmed, ils sondent cette fois la radicalisation d’un adolescent. Le film a reçu le prix de la mise en scène du 72e Festival de Cannes.
Avec Les filles du soleil, Eva Husson signe un film de guerre pas tout à fait réussi. Mais, son actrice et son héroïne sont hors normes méritaient largement ce premier hommage.
Quels films ont été primés lors du 70e Festival de Cannes ? Voici tous les palmarès 2017.
Le Palmarès du 69e Festival de Cannes est tombé, dimanche 22 mai au soir… sans honorer les femmes attendues. Encore un raté!
Il aura fallu 7 longs métrages et 4 sélections officielles au Festival de Cannes pour que Jacques Audiard remporte sa première Palme d’Or. Avec Dheepan, qui n’est n’est pas son meilleur film mais peut-être le plus audacieux.
La vie d’Adèle d’Abdellatif Kéchiche a reçu la Palme d’or au Festival de Cannes 2013. Mérité et superbe. Bravo!
Ce qui frappe le plus quand on rencontre Michael Haneke, c’est la douceur extrême avec laquelle il vous accueille et vous répond, en opposition totale avec la violence montrée ou cachée de ses films. Comme si son cinéma servait à évacuer ses bas instincts et le rendait plus serein. Alors que ses films ont exactement l’effet inverse sur ses spectateurs.
Amour, son dernier film, primé cinq fois aux César, sacré de l’Oscar du meilleur film étranger et Palme d’Or à Cannes 2012, n’échappe pas à cette règle. Dans la salle, autour de moi, tout le monde pleurait, ému par le destin à la fois terrible et finalement si humain de cette femme, Anne, jouée par Emmanuelle Riva, que son mari tente tant bien que mal d’aider à partir dans une certaine dignité. On a déjà tout dit que la manière directe, brutale, méthodique, disons clinique avec laquelle Michael Haneke filme et Amour n’échappe pas à la règle. Rien ne nous est épargné, on plonge au coeur du quotidien d’une mourante et son agonie nous est montrée en détail.
Voilà la méthode Haneke, celle qu’il déjà utilisée pour Le Ruban Blanc, autre Palme d’or cannoise, en 2009 celle-là, où il filmait toujours aussi méthodiquement la vie quotidienne d’un village allemand en 1919 en tirant, plus métaphoriquement, l’idée que ce lieu, les méthodes d’éducation qui y avaient cours, seraient le gisement du nazisme qui allait détruire l’Europe quelques années plus tard.
Michael Haneke est allemand, né à Munich en 1942, élevé (et c’est peut-être encore plus lourd à porter) à Vienne où il a fait ses études de psychologie, de philosophie et de science du théâtre. Il a d’abord commencé à travailler à la télé et au théâtre justement, ne réalisant son premier film qu’à l’âge de 46 ans, Le septième continent en 1989. Suivront Benny’s video en 1992, 71 fragments d’une chronologie du hasard en 1994, Le château adapté de Franz Kafka en 1997 et Funny Games, la même année qui lui vaudrait sa première sélection cannoise et donc une marge reconnaissance internationale. Dans ce film, où deux jeunes gens apparemment bien sous tout rapport, déchaînent sans limite et gratuitement leur violence sur une famille en week-end dans sa maison de campagne, Haneke adopte les mêmes principes de filmage que pour Amour : une caméra frontale, descriptive, qui n’épargne rien ou à peu près avec un sadisme voyeuriste revendiqué. Il en fera lui-même un remake plan par plan aux Etats-Unis en 2007 qui n’a, ici, à peu près pas d’intérêt, le but étant d’assurer sa promotion à Hollywood, selon la stratégie américaine bien connue.
Code inconnu, son film suivant (2000) marque sa première collaboration avec une production et des acteurs français, en l’occurrence Juliette Binoche, Thierry Neuvic, en autres. La pianiste, en 2001, marque le début de ses consécrations cannoises, le film remportant le grand prix du jury et les deux prix d’interprétation, l’un pour Isabelle Huppert, sa nouvelle actrice favorite, l’autre pour Benoit Magimel. Suivront Le temps du loup en 2003, puis le subtil Caché en 2005, avec à nouveau Juliette Binoche accompagné de Daniel Auteuil et de tout un cas français.
Nul doute que son cinéma, depuis Funny Games, a ensuite pris une nouvelle dimension. Celle d’un réalisateur exigeant, qui montre dans leur réalité brute et sans concession des sujets dérangeants, concernants aussi installant dans le rôle de la victime consentante, le spectateur, lui s enlaçant aux commandes d’une manipulation qui ne dit pas son nom. Et pourtant…
Ne serait-ce que pour la persévérance de sa démarche, Michael Haneke mérite qu’on s’attarde sur son talent. Mais, attention, vous n’en sortirez pas indemne. On vous aura prévenu…