Crazy rich asians
Hollywood a enfin compris que le monde ne se limite pas aux caucasiens ! Mais Crazy rich asians est bien trop conventionnelle pour faire date. Sauf si la communauté asiatique prône à tout prix l’assimilation.
Hollywood a enfin compris que le monde ne se limite pas aux caucasiens ! Mais Crazy rich asians est bien trop conventionnelle pour faire date. Sauf si la communauté asiatique prône à tout prix l’assimilation.
Le sens de la fête, c’est aussi celui que les réalisateurs d’Eric Toledano et Olivier Nakache partagent dans tous leurs films depuis leurs débuts. Ici, ils accueillent un nouveau venu : Jean-Pierre Bacri, car sans lui, le fête est toujours moins drôle.
Retrouver ses ex pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné? Tatjana Bozic l’a fait et l’a filmé. Et ça donne Happily ever after.
Pour leur cinquième anniversaire de mariage, Amy et Nick Dunne sont loin d’être à la fête. Leur couple bat sérieusement de l’aile. Le temps de s’épancher auprès de sa soeur en buvant un café, et Nick découvre en rentrant chez lui que sa femme a disparu.
Pendant que la police enquête, et par un savant jeu de flash-backs désynchronisés, sa femme raconte leur vie commune, depuis leur rencontre coup de foudre, leur image de couple idéal jusqu’au délitement de leur mariage. Nick pourrait-il l’avoir tuée? Tout semble l’indiquer…
La vraie bonne idée de ce film, adapté des Apparences de Gillian Flynn, qui signe elle-même le scénario en en ayant semble-t-il radicalement modifié la fin, est d’avoir fait du mariage le centre même du thriller. Immédiatement, tous les éléments sont posés. Il y a un bon, un voire des méchants, un twist et un superbe point de départ : on n’épouse jamais celle ou celui qu’on croit. Evidemment, cette proximité, cette universalité du propos font qu’on adhère immédiatement au sujet du film.
En revanche, et malgré un bon méchant, bien cerné et vraiment odieux, gage de la réussite et du suspense selon le maitre Hitchcock, il manque malheureusement un motif indiscutable. On suit donc pendant 2h30 les soubresauts d’un couple à la dérive, en changeant à mi-course radicalement de point de vue en se demandant constamment : mais pourquoi agissent-ils ainsi? Qu’est-ce qui les pousse, les motive?
Une telle faiblesse – la folie, la rancoeur, la psychopathie ne pouvant pas tout expiiquer – affadit d’emblée ce film, qui soufre en plus, de quelques invraisemblances, surtout dans sa seconde partie : un meurtre non puni, même pas enquêté; un témoin croisé puis oublié…
En revanche, David Fincher scrute ici à la loupe la société américaine et son manichéisme spontané: l’hyper-médiatisation qui définit d’emblée les bons et les méchants, qui condamnent sans savoir et sans jamais se poser de question est montré avec une insistance qui pourraient même flirter avec la lourdeur.
Sa réalisation, comme toujours froide mais élégante, sied parfaitement au thriller et valorise ses deux principaux interprètes irréprochables : Ben Affleck et Rosamund Pike. Mention spéciale au montage inventif, qui malgré les flash-backs non chronologiques et les ellipses, garde une parfaite fluidité au récit en lui donnant un relief inédit.
2014 – USA – 2h29
©20th Century Fox 2014
Présenté en ouverture du Certain Regard à Cannes 2014, Party girl, au titre alléchant et à la réputation alléchante, a reçu la Caméra d’or au Festival de Cannes 2014. Une surprise tant la déception est à la hauteur de la rumeur qui l’a précédée.
Et voilà donc le Disney de Noël 2013, un film de princesse comme personne d’autre n’en fait plus qui devrait ravir les fans de robes féériques et des destins princiers à partir de 4 ans. Pour ceux dont ce n’est pas trop le truc, mais pour qui le Disney de Noël est un passage obligé, ne ratez pas le début.
Si vous avez la chance de voir ce programme en 3D, n’arrivez pas en retard : le court-métrage, « Mickey à cheval », qui devance le film, est prodigieux : il est drôle, étonnant et joue avec le relief comme jamais avant lui. Une vraie belle surprise qu’il ne convient pas de dévoiler ici tant l’effet sera plus fort si vous n’en savez rien.
Si ce n’est pas le cas, vous devrez vous contentez du nouveau Disney de Noël, l’histoire de deux jeunes princesses, Anna et Elsa, dont l’une est dotée d’un pouvoir incroyable : elle a le don de geler, de glacer tout ce qui est autour d’elle. Son pouvoir est si puissant qu’elle s’oblige à vivre isolée de sa petite sœur qu’elle a failli figer dans le froid, enfant. Elsa doit pourtant songer à se marier et organise un grand bal pour rencontrer des princes. Mais, un excès de colère révèle son don à tous : elle n’a d’autre solution que de s’enfuir loin des humains. Sa sœur Anna décide de partir la retrouver…
Voilà donc un film de princesses dans la plus pure tradition Disney : on y chante, on s’y marie, les destins y sont contrariés mais tout rentrera dans l’ordre à la fin. Autant Raiponce, Rebelle et Tiana de « La princesse et la grenouille » avaient tenter de renouveler le genre, autant ici, on retombe dans la mièvrerie des personnages et des chansons. Un opus mineur, très traditionnel. Vivement que revienne l’audace des princesses rebelles qui bousculent les codes établis.
2013 – USA – 1h48
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres sorties 4 décembre critiquées par cine-woman :
Weird ! Mais comment apprendre en vivre en marge du monde ? C’est le propos d’ « Electric Children », le premier film de la jeune américaine, Rebecca Thomas, qui s’est un peu inspirée de son histoire personnelle pour le réaliser.
Comme son héroïne, Rebecca a grandi dans une communauté mormone, du côté de Las Vegas et fréquenté dans son enfance dez fondamentalistes (ce qui n’est pas son cas). Normal donc que l’histoire proprement hallucinante de Rachel lui parle.
Le jour de ses 15 ans, Rachel, donc, une jeune mormone annonce à ses parents et à sa communauté de stricte obédience qu’elle est enceinte… et que c’est une cassette interdite de rock qui a provoqué cette grosesse. On décide donc de la marier. Elle s’enfuit à Vegas, à la recherche du groupe de rock de la cassette. Et c’est une autre facette de la vie qu’elle va découvrir…
Complètement hors du temps et hors des normes, ce petit film un peu bancal, un brin trop naïf pour sembler honnête parle d’une éducation d’un autre âge pourtant encore en vogue aux Etats-Unis. Sans la condamner puisqu’on peut finalement y échapper. Sans doute faut-il avoir l’innocence de l’adolescence pour y adhérer vraiment et être sensible à l’irrationalité de la religion pour s’en persuader. Car, sinon, la quête de Rachel semble désincarnée. Reste alors la confrontation de deux mondes, le mormon, et Las Vegas, un contraste dont on ne se lasse pas.
2011 – Etats-Unis – 1h33
Gru, qui a été le plus méchant des méchants jusqu’à vouloir décrocher la lune, est désormais un gentil papa comblé. Ses trois adorables petites filles n’ont qu’une envie : qu’il partage enfin sa vie avec une « maman ». Mais, Gru est timide…
Un jour, une certaine Lucy parvient à le kidnapper : on a besoin de lui pour repérer et se défaire un très méchant, autant que Gru l’étant avant. Grus se laisse convaincre et part dans de nouvelles aventures qui vont, à nouveau, changer sa vie…
On dit souvent que le deuxième film d’une série est le plus réussi de tous. Difficile d’anticiper sur la suite probable, mais ce deuxième opus est encore plus amusant que le premier. Les fameux minions, l’armée de personnages jaunes, improbables qui parlent une langue à la fois mystérieuse et compréhensible, prennent ici une place plus importante que dans le premier film et leurs interventions sont plus drôles les unes que les autres. Sans être original, le scénario ne souffre cette fois d’aucune faiblesse. Gru et ses filles sont devenus très attachants et on a hâte de les retrouver une nouvelle fois pour la suite de l’histoire. Restez bien jusqu’à la toute fin du film : le final est hilarant !
2013 – Etats-Unis – 1h39
En partenariat avec Grains de Sel
Voilà la comédie romantique de la semaine, anglaise cette fois et qui, comme celles sorties récemment, apporte quelque chose de nouveau au genre. 20 ans d’écart abordait la différence d’âge, Amour & turbulences le retour de l’ex et Mariage à l’anglaise commence par un mariage.
Alors quoi ? Le sort des deux principaux protagonistes de l’histoire serait-il scellé dès le début de l’histoire? Nan, évidemment. Mais, l’époque de la sur-consommation même maritale méritait bien son film.
Nat et Josh ont beau n’avoir rien en commun, depuis qu’ils se sont rencontrés, ils vivent sur un petit nuage… et décident donc de convoler. Une cérémonie conventionnelle, suivie d’une lune de miel pleine d’amour puis d’un retour à la vie réelle où leurs différences, pour ne pas dire leurs oppositions, vont se révéler au grand jour. Le titre anglais (I give it a year) est d’ailleurs bien plus explicite et on comprend déjà que leur union passera difficilement le cap de la première année.
A ce début près, le reste de la comédie est plutôt conventionnelle si ce n’est qu’elle est anglaise et donc, qu’elle laisse donc une large place à l’humour britannique. Malheureusement pas à celui qu’on affectionne. Ici, les situations sont (volontairement) embarrassantes, lourdes, rarement subtiles, finalement assez proches de l’esprit franchouillard. Pas étonnant que le film ait obtenu le Grand prix du Festival de la comédie de l’Alpe d’Huez. Mais, pour le coup, c’est aussi ce qui nous fait fuir…
2013 – GB – 1h37
Ca y est. Debbie et Pete, un des couples d’En cloque mode d’emploi, s’apprêtent à passer le difficile cap de la quarantaine. Ils sont mariés depuis un moment, la routine gangrène gentiment leur couple, l’une de leurs deux filles est projetée dans l’adolescence
et Pete (Paul Rudd) a de sérieux problèmes à régler : avec son père (re)devenu géniteur à l’âge de la retraite, avec sa boîte de disques ou avec sa verdeur sexuelle qui périclitent… Debbie (Leslie Mann), elle, a une libido au top et continue à vouloir que la vie de tous soit parfaite et surtout sous son contrôle… mais elle se passerait volontiers de fêter son anniversaire. Tranche de vie banale dans une famille normale. So what ?
Ce que je n’aime jamais chez Judd Apatow, c’est l’absence de distance qu’il prend avec ses sujets. En gros, il plaque une caméra dans la vie quotidienne d’une famille relativement banale et en filme la médiocrité. Mais, tout le ponde le sait, rien n’est plus dur que de donner du relief à la banalité, surtout durant 2h14.
Alors, justement, on attend de lui qu’il mette le doigt sur la plaie des petits travers avec une ironie ou un humour décapant. Ce n’est pas le cas ici, comme à son habitude. Tout est filmé de manière frontale, comme si une caméra vidéo suivait en permanence les deux protagonistes principaux et qu’un montage judicieux révélait les moments un peu plus significatifs de leur vie.
J’aimerais que Judd Apatow s’engage, qu’il prenne un point de vue et le tienne, qu’il dénonce plus qu’il ne regarde, qu’il dégomme plus qu’il ne s’apitoie sur ses deux personnages, l’une control freak, l’autre ado mal fini tous les deux insupportables (mais qui est parfait ?) finalement si attachés l’un à l’autre.
Si Apatow prenait de la hauteur, de la distance, plutôt que de multiplier les situations décapantes et les clichés, il signerait une fable grinçante sur notre vie quotidienne, en nous laissant le souffle coupé. Là, on s’en remet très bien, ne se disant finalement que chez soi est loin d’être pire qu’ailleurs.
2012 – USA – 2h14