Lola et ses frères
Avec Lola et ses frères, Jean-Paul Rouve signe un quatrième long métrage sous la forme d’une chronique familiale qui vante, comme son titre l’indique, les valeurs de la fraternité. Laborieux.
Avec Lola et ses frères, Jean-Paul Rouve signe un quatrième long métrage sous la forme d’une chronique familiale qui vante, comme son titre l’indique, les valeurs de la fraternité. Laborieux.
Les BD (six tomes) ont été un vrai succès auprès des fillettes. Lou est une jeune fille de son époque, épanouie, un brin originale et élevée par une célibataire mère complètement loufoque.
Dans le premier tome, « Journal intime » qui est ici adapté au cinéma par son auteur et dessinateur, Julien Neel, Lou présente sa famille (notamment sa grand-mère revêche), sa vie quotidienne, se dispute avec Mina, sa meilleure amie, se lie avec une autre, est toujours amoureuse de Tristan à qui elle ose enfin parler et jette sa mère dans les bras de leur nouveau voisin.
Fidèle à son personnage, Julien Neel a pourtant opté, non pas pour un film animé, mais pour une fiction avec des acteurs bien vivants. Si la jeune inconnue Lola Lasseron est une charmante découverte, les autres acteurs forcent tous le trait et tombent dans une surenchère insupportable des travers de leurs personnages.
Ludivine Sagnier est méconnaissable et complètement à l’ouest, Nathalie Baye, la grand-mère, trop austère, le voisin Kyan Khojandi insignifiant… Les décors, les situations sont tellement décrites sans nuances que le film devient vite un gâteau beaucoup trop sucré et donc indigeste.
2014 – France – 1h44
En partenariat avec Grains de Sel
Il est excessif, exécrable et exquis. Elle est excédée, exclusive et extraordinaire. C’est du moins ce que prétend l’affiche. Vous l’avez compris : ce sont des EX qui pourraient bien se remettre ensemble.
Lui, c’est Nicolas Bedos, beau gosse intelligent mais insupportable qui s’est écrit un rôle sur-mesure (il a beaucoup participé à l’écriture des dialogues). Antoine (donc Nicolas Bedos) est un avocat installé à New-York qui vient passer un entretien d’embauche à Paris, alors qu’il vit dans un appartement somptueux entouré d’une pléthore de jeunes femmes qu’il n’arrive pas à garder dans son lit, ni dans sa vie plus de 15 jours. (Là, Nicolas tu aurais pu trouver un argument plus crédible pour ton retour à Paris, car on a peine à croire que tu es au chômage au début du film, même si on comprend très bien que ta vie est dissolue).
Elle, c’est Julie (Ludivine Sagnier), une jeune femme qui rentre à Paris pour se marier. Elle est jolie, un peu rangée pour ne pas dire parfois coincée, maniaque, pas super dégourdie non plus même si son caractère s’affirme au cours du film. Très structurée, même un peu psychorigide, elle est pourtant sculptrice et fabrique des statues ou objets à partir de photos géantes. (Ce qui peut faire rêver mais colle assez mal à son caractère).
Le hasard les met l’un à côté de l’autre dans un avion New-York/Paris. Ils ont chacun 7h, elle pour ne pas craquer, lui pour la reconquérir et nous 1h30 pour comprendre ce qui les a unit et désunit.
Ceux-là ont un passé commun et on sait déjà qu’ils étaient faits l’un pour l’autre… si les circonstances de la vie ne les avaient pas éloignés. A rebours des comédies romantiques habituelles, on va donc apprendre ce qui a détricoté leur entente plutôt que de s’intéresser à la manière dont leur union s’est construite (même si on revient aussi sur la rencontre). Le principe est plutôt bienvenu et le suspense bien mené, d’autant que chaque épisode de leur vie commune est raconté, analysé par chacune de deux parties tour à tour. On a donc les deux versants de l’histoire ce qui équilibre les torts de l’un et de l’autre.
Des bémols ? Les dialogues sont de niveau très variables mais s’améliorent nettement au fil du film, certains personnages secondaires sont insignifiants donc un peu inutiles (les voisins de l’avion, le steward etc…) tandis que d’autres, la mère de Julie, le pote d’Antoine ont eu une partition à défendre. La mise en place est un peu longue et rébarbative mais le film prend son envol quand on en est débarrassé.
En renouvelant (un peu) la forme, Amour et turbulences s’affirme comme une comédie romantique très agréable à voir qui confirme le talent d’un nouveau venu au cinéma : Nicolas Bedos, dont c’est le troisième film en tant qu’acteur et le second en tant que co-scénariste après Les Infidèles. Et qu’on a manifestement pas fini de voir…
2013 – France – 1h36