Foxcatcher
Troisième film de Bennett Miller, Foxcatcher traite d’un fait divers américain qui secoua le monde très élitiste du sport. Implacable !
Troisième film de Bennett Miller, Foxcatcher traite d’un fait divers américain qui secoua le monde très élitiste du sport. Implacable !
Angelina Jolie est une guerrière. Dans ses films comme dans sa vie. Comme Lara Croft ou Mme Smith, qu’il s’agisse de se constituer une famille ou de prévenir un cancer du sein, pour elle, la meilleure défense est toujours l’attaque.
Le premier long métrage qu’elle a réalisé, Au pays du sang et du miel, traitait de la relation impossible entre une bosniaque et un soldat serbe durant la guerre de Bosnie. Sous couvert d’une protection, la femme devenait la maîtresse d’un de ses ennemis. Et même si elle l’avait aimé avant guerre, les circonstances avaient rendu cet amour inconvenant, insupportable.
Invincible, Unbroken en VO, son deuxième film en tant que réalisatrice, raconte le destin à peine croyable de Louis Zamperini.
Beau jeune homme un poil rebelle, immigré italien de la deuxième génération, Louis remporte une médaille de bronze lors des JO de Berlin, en 1936, alors qu’il n’était même pas favori.
Son espoir d’enrichir son palmarès sportif aux prochains Jeux Olympiques, prévus à Tokyo, se heurte à la seconde guerre mondiale où il sévit comme bombardier sur le front pacifique. Une de ses missions échoue. Il se retrouve naufragé sur un canot pneumatique, dérive pendant 45 jours avant d’être finalement sauvé par l’armée japonaise.
Enfermé dans un camp de prisonniers qui relève plus du camp de redressement, il devient la bête noire d’un officier du camp. Tour à tour humilié, battu, laissé pour mort, il survit à tout miraculeusement. Libéré, il passera le reste de sa vie à pardonner.
Le vrai Louis Zamperini est mort en 2014, non sans être retourné au Japon, pays de malédiction pour lui, et y avoir couru les 5000m à Tokyo, à l’âge de 88 ans.
Destin hors du commun, Louis Zamperini, homme peut-être pas invincible mais au tempérament en acier trempé, méritait sans doute un biopic. Mais celui qu’Angelina Jolie lui consacre pose question. Très démonstratif, il aborde sans subtilités mais avec au moins au début un art certain de l’ellipse, l’incroyable force mentale de cet homme, sans jamais essayer d’en expliquer les raisons.
Son film finit par devenir un succession de sévices et d’humiliations, tous montrés face caméra, dans un acharnement qui ne laisse place à aucun recul, aucune remise en cause. Comme si Angelina Jolie était littéralement fascinée par cette ultra-violence. Rien dans la réalisation ne cherche à éviter cette démonstration. Rien et surtout pas la musique assourdissante d’Alexandre Desplat, qui renforce encore cette surenchère inutilement.
La faiblesse du film n’est pas son manque de talent. Les frères Coen, Richard Lagravenese et Willam Nicholson ont écrit un scénario sérieux, documenté, à partir du livre de Laura Hillenbrad. Le jeune Jack O’Connel, à peine remarqué dans Les poings contre les murs et le dernier opus de 300, tient bien son rôle, jouant de son physique avantageux et sportif. Non c’est une question d’éthique et de volonté d’asséner qui choque, lasse et finalement va à l’encontre d’un personnage qui aurait mérité qu’on le traite avec tact et générosité.
2014 – USA – 2h18
Dans les années 1980, un cheval et son cavalier ont dominé l’équitation française et même mondiale. A priori pourtant, Jappeloup n’était taillé ni pour la compétition, ni pour le saut d’obstacles : petit, nerveux, râblé, il était indiscipliné et indocile. Pierre Durand, son cavalier, l’a d’abord traité par le mépris avant de parvenir à en tirer le meilleur.
Des championnats de France aux Jeux Olympiques de Séoul, où ils décrochent la médaille d’or, ils ont formé ensemble le duo équestre le plus performant et le plus titré de l’équitation française.
Ce film hommage raconte par le menu et sans grande imagination l’histoire de Jappeloup, depuis ses débuts et jusqu’aux performances qu’il a partagé avec son cavalier, tissant un lien indéfectible pour le meilleur et parfois pour le pire.
Il faut aimer le cheval pour digérer les 2h10 de vie dans les manèges, les haras, les sauts d’obstacles et autres compétitions qui s’enchaînement les unes derrière les autres. Pour les fans, Jappeloup est un chapitre passionnant, les autres se lasseront vite de cette plongée dans l’univers équestre, et cela, même si c’est Guillaume Canet, ancien compétiteur, qui a écrit le scénario et qui joue le premier rôle, celui de Pierre Durand.
2012 – France – 2h10
En partenariat avec Grains de Sel