Le dernier loup
Après L’ours et Deux frères, consacré à deux tigres, Jean-Jacques Annaud se découvre une nouvelle passion animale : le loup. Il filme en Chine Le dernier loup.
Après L’ours et Deux frères, consacré à deux tigres, Jean-Jacques Annaud se découvre une nouvelle passion animale : le loup. Il filme en Chine Le dernier loup.
« Coucou, c’est l’heure du film ! », prévient Hippolyte Girardot de sa voix chaleureuse, juste avant de nous présenter Nounourse, Le chat, Lapinou, Oiseau et Cochonou. Ce sont les cinq vedettes des huit courts-métrages qui vont suivre.
Mais, nous les connaissions déjà pour les avoir suivis dans Qui voilà ? On retrouve avec plaisir leur dessin sommaire et original, leur mise en scène simple dans un décor le plus minimaliste possible.
Ces cinq petits copains vont vivre huit moments classiques de la vie quotidienne : les courses au supermarché, l’après-midi chez mamie avec une cousine, s’habiller pour aller jouer dehors… Leur expérience va permettre aux tout-petits de s’identifier et de découvrir que leurs peurs, leurs pleurs, leur jalousie ou des situations décrites et partagées par tous.
Chaque petit film, dont le début comme la fin sont dûment signalés par le conteur, répond ainsi à une question que chacun s’est un jour posé : qui décide ? qui s’est perdu ? qui est mort ? La mamie de qui ? qui est le plus joli ? à qui est le pantalon ?
En évitant d’être moraliste et en restant toujours à hauteur d’enfants, ce programme très pédagogique d’origine suédoise permet aux plus jeunes de grandir tout en se distrayant.
2011 – Suède – 0h32
En partenariat avec Grains de Sel
En 1995, la guerre de Bosnie est finie. Mais, les conflits ethniques entre les Serbes et les Bosniaques, musulmans, sont loin d’être réglés. Après la mort de sa mère, Irina, fillette d’origine serbe, tente avec son père de quitter la zone dangereuse. Les miliciens sont à leurs trousses et parviennent à blesser gravement son père.
Irina n’a d’autre choix que de l’abandonner. Dans sa fuite, elle tombe sur une famille de paysans qui vit à l’écart et la recueille. Irina se lie d’une profonde amitié avec Malick, le fils et avec son chien.
La guerre ou l’après-guerre, vus par les yeux d’un enfant, le sujet n’est pas nouveau mais il acquiert ici une acuité particulière à cause de sa proximité géographique et temporelle. Nous sommes au cœur de l’Europe, il y a moins de 20 ans !
Pourtant, on y trouve des paysans qui y vivent comme au XIXe siècle, dans une masure misérable sans eau, ni électricité mais avec, sous leur aspect bourru, le cœur sur la main et une tradition d’hospitalité vivace.
Le récit s’émancipe peu à peu de ces descriptions convenues et l’histoire de cette petite Irina finit par prendre un tour plus captivant quand son amitié avec Malick devient un échange. mais, elle n’échappe ni à son ambition de téléfilm, ni aux aberrations scénaristiques.
2013 – France – 1h27
En partenariat avec Grains de Sel
En 1945, alors que ses habitants croient que la guerre est finie, l’île de Shikotan, au nord du Japon, est soudain envahie par les Russes. Une fois les biens confisqués aux locaux, les deux communautés apprennent à cohabiter.
En 1947 toutefois, les habitants de l’île sont emmenés de force à Sakhaline, sur le continent , en Russie, et détenus dans une sorte de camp de réfugiés, avant de pouvoir enfin revenir au Japon.
C’est cet épisode historique inconnu en France que reprend en détail ce dessin animé, réalisé par Mizuho Nishikubo, réputé pour sa collaboration sur « Ghost in the Shell » 1 et 2.
L’histoire y est racontée du point de vue de Junpei Senô, un petit garçon d’une dizaine d’années qui subit les évènements, les disparitions avec le flegme de son âge. C’est aussi à cette époque qu’il connaîtra ses premiers émois amoureux, auprès de la jolie Tanya, la fille de l’officier russe qui a confisqué sa maison.
Inspiré de la vie d’un certain Hiroshi Tokuno, qui a aujourd’hui près de 80 ans, ce manga historique au récit chaotique et tragique est passionnant, mais il reste complexe et parsemé d’événements cruels qui ne pourraient être compris et supporté par des trop jeunes enfants. Pas avant 10 ans, donc.
L’île de Giovanni sera en compétition officielle au Festival International du film d’animation qui se déroulera du 9 au 14 juin 2014 à Annecy.
2013 – Japon – 1h42
En partenariat avec Grains de Sel
© 2014 jame
Depuis que la catastrophe a eu lieu, le monde s’est scindé en trois parties : l’une d’elle a disparu, attirée comme un aimant dans le ciel, la seconde s’est réfugiée sous terre mais avec une gravité inversée et la troisième, à la surface de la terre, est devenu une société totalitaire où toute initiative individuelle est condamnable.
Patéma vient du monde d’en bas mais elle rêve d’ailleurs. Elle finit par trouver un passage pour le monde du dessus et y rencontre Age, un adolescent qui refuse le système autoritaire dans lequel il est forcé de vivre.
Mais, leur rencontre n’est pas simple : d’abord parce que Patema a la tête en bas quand elle est sur terre (et inversement pour Age), ensuite parce que cette amitié hors norme est contestée par leurs mondes respectifs, celui d’Age mettant tout en œuvre pour détruire celui de Patema. Mais, heureusement, ce qui les rapproche est bien plus fort que ce qui les sépare.
D’une histoire improbable, le réalisateur japonais fait un film d’animation charmant, qui colle aux drames écologiques qui ont meurtri le Japon, mais avec un message d’amour et d’espoir porté par la jeune génération : celle ouverte au monde, enthousiaste et qui réfute l’ordre établi et l’autoritarisme pour favoriser de meilleurs rapports humains.
2013 – Japon – 1h40
En partenariat avec Grains de Sel
©Yasuhiro YOSHIURA/Sakasama Film Committee 2013
Tout le monde connaît l’origami japonais, cet art du pliage du papier qui transforme une banale feuille en un animal ou un objet en relief.
En Chine, le grand artiste de théâtre et de marionnettes Yu Zheguang a, à partir de 1958, appliqué cette technique traditionnelle à l’animation. Il lui a fallu un an pour produire, au sein du célèbre studio de Shanghai, les huit minutes de « Petits canards intelligents », un des trois courts-métrages proposés dans ce programme qui en offre un très bel échantillon.
Ces trois jeunes canetons partent à la chasse aux papillons, ce qui n’est pas gagné vu leur taille. Mais, comme ils sont malins, ils parviennent à leur fin… sauf qu’en chemin, ils réveillent un gros chat. Là encore, leur intelligence leur servira à en échapper. Un autre film, qui date de 1980, met un oisillon en vedette, « Le petit canard Yaya ». Dans des décors semblables, en papier eux aussi, une couvée de canetons éclot sans surveillance et se rend au lac. Un renard rôde mais leur entraide puis l’arrivée de maman cane les sauveront. Enfin, dans « Un gros chou » créé en 1961, seul film dialogué du lot, raconte comment un petit chat et un lapin apprennent à dire la vérité après avoir fait une bêtise.
1961 – Chine -0h36
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres films du 6 novembre chroniqués sur cine-woman :
Kai, un jeune faucon, en a sa claque de vivre juste avec son père, à l’écart de tout et tous. Par hasard, il apprend l’existence de Zambezia, la cité des oiseaux, une sorte de paradis dédié qu’il veut absolument connaître.
Contre l’avis de son père, il débarque là-bas pour vivre parmi les siens. Mais, la cité est bientôt menacée. Kai va donc devoir se mouiller quitte à découvrir sa propre histoire.
C’est drôle, joli, enlevé comme la plupart des films d’animation d’aujourd’hui. Aucun problème de tempo, ni faille graphique apparente, Drôles d’oiseaux a de la tenue et se laisse très agréablement regarder.
Vendu comme un hommage à l’Afrique, c’est en fait une sorte de méli-mélo culturel qui sonne parfois plus du coté des Caraïbes que de l’Afrique noire. Mise à part ces petites fautes de goût ou ces écarts à l’orthodoxie culturelle, les enfants adoreront cette sempiternelle histoire de relations père-fils, née sur des bases compliquées qui ont empêché un vrai épanouissement et du géniteur, et de la descendance. Mais tout finit par s’arranger bien sûr …
2013 – Etats-Unis – 1h22
Pas de thème commun pour ce programme de trois courts-métrages, mais bien une même démarche : mettre en avant la recherche graphique de l’animation actuelle. Chacun des films a son style et tous ont apporté un soin particulier à leur décor, à leur dessin, à leur ambiance visuelle.
La chose perdue, le premier film, stylise dans une sorte d’aquarelle un monde post-moderne, mélange de friche industrielle et de plage, qui colle parfaitement au ton un peu fantastique de son histoire. Un jeune garçon solitaire trouve La Chose puis lui cherche un foyer pour la protéger. Mais, la Chose n’est pas banale et assez envahissante. Le second film a pour héros Alexander, un tricoteur perché avec ses moutons au-dessus des nuages et qui, un jour, tombe de haut. Il passe alors des cieux aux tréfonds dans un conte humoristique où fils et aiguilles auront leur rôle à jouer. Enfin, Rose et Violette, le plus long des trois, raconte le destin de deux sœurs siamoises, engagées par un cirque pour un numéro exceptionnel d’acrobaties. Leur succès est immense jusqu’au jour où l’amour s’en mêle. Fort de personnages aux formes bizarres, ce film mise sur l’univers coloré du cirque qu’il oppose à la grisaille ambiante pour éclairer sa version optimiste, généreuse de l’existence. C’est à la fois triste et joyeux.
2010/2011 – France/Australie- 0h41
En partenariat avec Grains de Sel
La note Cine-Woman : 4/5
Martin Scorsese a de la mémoire. Il avait déjà rendu un vibrant hommage aux films fondateurs du cinéma américain et un autre, plus médiocre, au cinéma italien. Là, il s’intéresse là aux tout-débuts du septième art et donc au cinéma français. Pas aux frères Lumière tournés vers le documentaire, mais à l’inventeur du spectacle cinématographique, Georges Méliès. Et, comme Martin Scorsese est aussi un fabuleux conteur, il choisit évidemment une fiction pour rendre cet hommage. En adaptant « L’invention de Hugo Cabret », livre signé Brian Selznick, il rejoint sans fausse note l’univers déjantée et merveilleux du créateur des premiers effets spéciaux.
Hugo Cabret est un jeune orphelin qui vit dans une gare. Le seul héritage que lui a laissé son père, horloger, avant de mourir est un vieil automate qu’il peinait à réparer. Une machine de forme humaine, extraordinaire, capable d’écrire. Le jeune garçon n’a qu’une idée en tête : remettre ce robot en état de marche pour enfin capter le message que son père lui a sûrement laissé avant de partir. En fait, c’est un univers entier qu’il va découvrir, celui du magicien du cinéma, Georges Méliès.
De Méliès, il reste aujourd’hui assez de peu de choses. Des films plus ou moins complets, des objets… et un chef d’oeuvre : son fameux Voyage dans la lune. Si Scorsese en rappelle la genèse dans Hugo Cabret, ce court-métrage est à découvrir, pour la première fois, dans son intégralité et en couleur. Serge Bromberg, spécialiste des restaurations désespérées, raconte le long processus qui a vu naître puis quasiment disparaître ce fameux Voyage, alors même que la Lune souriante, percutée par un obus est une des images les plus emblématiques du cinéma mondial.
Aucun des deux films n’a été conçu spécialement pour les enfants. Pourtant, l’un comme l’autre leur fera découvrir une partie de l’histoire d’aujourd’hui, la construction d’un monde irréel et fabuleux et d’une aventure merveilleuse qui sont aujourd’hui ceux du cinéma, puis de la télévision et même finalement des jeux vidéos.
2011 – USA – 2h08
En partenariat avec Grains de Sel