Money monster – Cannes 2016
Avec Money Monster, Jodie Foster rentre dans le cercle très fermé des réalisatrices de films d’action. Elle s’applique à tenir son rôle. De là à prétendre qu’elle renouvelle le genre…
Avec Money Monster, Jodie Foster rentre dans le cercle très fermé des réalisatrices de films d’action. Elle s’applique à tenir son rôle. De là à prétendre qu’elle renouvelle le genre…
Le 5ème long métrage réalisé par le beau George Clooney était en compétition officielle lors du dernier festival de Berlin, en février 2014. Avec une certaine audace de la part des sélectionneurs tant les allemands y ont le mauvais rôle, mais sans aucune chance de figurer au palmarès. Ce qui laisse déjà présager le pire.
Les Monuments Men ont été une escouade de spécialistes de l’histoire de l’art, de conservateurs de musée et autres architectes, américains, anglais et français qui se sont mis au service de l’armée américaine en 1944 pour aller chercher et protéger les œuvres d’art belges, françaises, italiennes… qu’Hitler pillait pour son fameux projet de plus grand musée du monde.
Des vierges à l’enfant aux auto-portraits de Rembrandt, ces apprentis soldats sont partis plus que motivés pour mettre un terme aux ambitions artistiques hitlériennes. Avec pour credo qu’un peuple peut toujours se reconstituer même lorsqu’il est décimé, alors qu’il ne se remettra jamais de la disparition de sa mémoire, surtout quand elle est artistique. Soit.
Fort de cette prise de position, George Clooney se donne comme toujours le beau rôle et s’illustre en étant derrière et devant la caméra, en chef de cette équipe mal entraînée à la guerre, mais à l’œil expert.
On assiste donc à la constitution de cette équipe valeureuse mais vieillissante, puis à la manière dont elle va finir par dégotter le fameux trésor, aidée en cela d’une secrétaire ex-conservatrice de musée (Cate Blanchett en vieille fille malaimée) qui a scrupuleusement catalogué toutes les oeuvres concernées.
Réalisateur prometteur dont les deux premiers films avaient affirmé son intelligence critique, George Clooney semble depuis « Jeux de dupes » (sur le football américain) en manque complet d’inspiration.
S’il sait toujours détecter de bons sujets – celui de Monuments Men est passionnant – , pourquoi en tire-t-il une histoire complètement anecdotique, une quasi pochade portée par un casting de potes, manifestement contents d’être là mais peu motivés pour défendre leur partition?
Et que dire du rôle complètement caricatural de vieille fille amoureuse de son musée mais quand même séduisante si on s’y attarde qui revient à Cate Blanchett et que pour une fois, elle ne parvient même pas à défendre ?
Allez George, et même si son capital sympathie a été sérieusement entamé cette fois-ci, on continue quand même à croire en toi… mais ressaisis-toi. Vite !
2013 – Etats- Unis – 1h58
Alors, c’est comment là-haut ? A quelques 500 km au-dessus de la terre ? Dans le silence quasi-absolu et au milieu de cette grande immensité qu’est notre univers ? Jusqu’à présent, seuls quelques chanceux ont eu l’occasion de tester cette sensation inouïe de l’apesanteur et l’autre, encore plus audacieuse, de regarder la terre de haut, de très très haut.
Grâce à la caméra subtile d’Alfonso Cuaron, nous serons bientôt des centaines de milliers (des millions qui sait ?) à connaître ce détachement terrestre, cette impression de légèreté, celle de l’extrême lenteur des mouvements, du souffle court sans espoir de recharge d’oxygène, cette disparition quasi totale des repères physiques et visuels qui sont les nôtres habituellement.
Le film de Cuaron est avant tout une expérience sensorielle, celle d’être projeté dans l’espace et d’avoir l’impression extraordinaire d’y être vraiment. Comme l’est Sandra Bullock quand les attaches qui la retiennent à quelque station spatiale quelconque rompent brutalement et la projette dans le vide.
On descend en chute libre avec elle, sans retenue et sans moyen de freiner cette descente aux enfers sauf à prendre le temps d’admirer au passage l’immensité sombre, un lever de soleil ou bien encore les découpes des continents qui plongent dans les océans qui les bordent. En évitant bien sûr au passage une pluie de météorites ou en frissonnant à l’idée d’extrême solitude dans laquelle on est redoutablement plongé.
Jamais, et même dans toutes les attractions les plus sophistiquées qui soient, devant les écrans de simulation les plus récents, la sensation n’a été si parfaite, n’a semblé si proche de la réalité. Et c’est évidemment cette sensation extrême, extraordinaire et terriblement dangereuse qui fait tout le sel de ce film.
Il semble désormais acquis le Gravity sera projeté dans les salles Imax dans lesquelles la sensation d’être dans l’espace devrait être encore plus forte. Il faut essayer de voir le film a minima en 3D, dans les meilleures conditions pour en maximiser les effets.
Le scénario ? Ah pardon ! Il tient en une ligne mais ce n’est pas l’essentiel : lors de sa première sortie dans l’espace, une scientifique en ingénierie médicale (Sandra Bullock qui, pour une fois, a oublié ses tics de comédie, son humour balourd, sa maladresse proverbiale pour un jeu relativement humble) doit faire face seule à un grave accident. Sans navette spatiale, sans co-équipier chevronné et avec très peu d’oxygène, elle va devoir essayer de regagner la terre… pour sauver sa peau. Y parviendra-t-elle ?
2013 – USA – 1h30
Les autres sorties du 23 octobre traitées par cine-woman :
©courtesy of Warner Bros.Pictures
La note Cine-Woman : 4/5
« Mes amis du continent s’imaginent que habiter Hawaï, c’est vivre au paradis. Comme si on passait nos journées à siroter des cocktails et surfer. Et puis quoi encore? Qu’est-ce qu’ils croient, qu’on est immunisé contre la vie? Je suis pas monté sur un planche depuis… je sais pas, quinze ans? » La voix suave et arythmique de George Clooney survole en ouverture l’île de Hawaï, où Matt King, son personnage, est avocat et heureux héritier des terrains âprement disputés. Il est aussi le mari d’Elisabeth, plongée dans un coma très profond suite à un douteux accident en mer. Matt King n’est pas un homme parfait. Loin de là. Mari et père lointain, il s’est investi dans son travail et a finalement peu pris part à la vie de sa famille. L’accident de sa femme va le mettre face à ses responsabilités et lui ouvrir les yeux. En grand! Ses filles ont besoin de lui, sa femme le trompait, l’héritage de sa famille représente ses racines. En perdant pied, il va enfin prendre conscience et devenir un homme.
Alexander Payne a un talent énorme : celui d’être constamment sur le fil et de savoir y rester, de s’y maintenir, sans jamais jamais tomber. Sur le papier, l’histoire semble décourageante, anachronique même. Mais, il en fait un cheminement intérieur tellement fort, une révélation de vie si puissante qu’il évite écueils, clichés et gagne constamment en intérêt.
Au départ, rien n’est séduisant. Clooney est sapé comme un beauf, avec des chemises à fleurs délavées. Sa femme est un légume sur un lit d’hôpital. Son univers, comme tous les plans très cadrés où il évolue, sont étriqués: bref, il est aussi moche que sa vie! Au contact de ses filles (formidables découvertes que sont Shailene Woodley et la jeune Amara Miller) il s’épanouit; en acceptant ses devoirs, son environnement lui sourit, nous sourit… D’un seul coup, l’image s’embellit et laisse à découvrir un homme en reconquête et des îles de beauté. Le rejet primaire qu’on avait d’Hawaï s’estime peu à peu pour donner à voir un univers attachant à défaut d’être paradisiaque, presque jamais filmé.
Paradoxalement, et malgré tout le bien que l’on pense de lui, Georges Clooney n’est pas l’élément fort du film: son rôle, lui, est extra, son jeu un peu moins mais son contre-emploi total. Ce qui peut suffire à courir voir le film.
Qu’importe la raison, mais The Descendants est assurément ce qui se fait de mieux, en ce début 2012.
2011 – USA – 1h50