Pauvres créatures
Avec Pauvres créatures, Yorgos Lanthimos signe un film baroque sur une émancipation féminine (encore ? Oui!). Fantastique ? Certes, mais la forme prime sur le fond.
Avec Pauvres créatures, Yorgos Lanthimos signe un film baroque sur une émancipation féminine (encore ? Oui!). Fantastique ? Certes, mais la forme prime sur le fond.
Bienvenue à l’Hôtel Transylvanie, un magnifique hôtel isolé, construit par le Comte Dracula pour que Mavis, sa fille adorée y pousse à l’abri des dangers extérieurs, c’est-à-dire des humains. Justement, la jeune fille a déjà 118 ans, l’âge de la majorité chez les vampires et son père a prévu une fête exceptionnelle pour célébrer cet événement.
Tous les monstres de légende, le Loup-garou, Frankenstein, l’homme invisible, la momie etc sont conviés à profiter de la nuit. Tous ne redoutent qu’une seule chose : qu’un humain s’infiltre. Elle, ne rêve que de parcourir le monde. Justement, Johnny, un voyageur au long cours, est entré par hasard dans le château. Enfin, un dessin animé qui manie les vampires avec humour ! Cette histoire d’amour filial légèrement transgressif est très amusante, stimulante même car elle rallie un grand nombre de personnages mythiques que les enfants s’amuseront à reconnaître ou à découvrir. En inversant les rôles, c’est-à-dire en faisant de l’humain, l’étranger malvenu, mal perçu, c’est à une joyeuse histoire qui mise avec malice sur le décalage que les jeunes spectateurs vont assister. Contrairement à l’univers gothique dépressif de Tim Burton, la vie est ici amusante, porteuse d’espoir et d’optimisme. Et ca fait du bien !
2012 – USA – 1h31
En partenariat avec Grains de Sel
La note Cine-woman : 2/5
Avant d’être un réalisateur prolixe et adulé de tous (sauf de moi !) , Tim Burton a été un enfant solitaire qui a longtemps préféré la compagnie de son chien à celle des gamins de son âge. Il a grandi à Burbank, en Californie, où il passait son temps libre à voir des films, d’horreur souvent, en particulier Frankenstein de James Whale avec Boris Karloff, qui date de 1931, à dessiner des personnages bizarres et à essayer de fabriquer des petits courts métrages en super 8. Avec son fidèle chien comme héros.
Comme Victor, le personnage principal de Frankenweenie, qui voue une affection sans limite à Sparky. Quand celui-ci meurt accidentellement, le monde de Victor s’écroule… jusqu’au jour où, à l’école, un nouveau professeur explique à sa classe comment récupérer l’énergie dégagée par la foudre. Il ne lui en faut pas plus pour tenter de redonner vie à son Sparky adoré. Mais, un chien mort-vivant, ce n’est pas banal dans une banlieue tranquille américaine…
Evidemment Tim Burton a un univers extrêmement personnel, et ce n’est pas si fréquent. Evidemment, il est audacieux aujourd’hui (enfin, un peu moins depuis Michel Hazanavicius et The Artist) de faire un film en noir et blanc), surtout quand il s’adresse aux enfants. Evidemment que ça l’est encore plus quand il s’agit d’un film d’horreur et que Burton ne cache aucune référence à son film de chevet cité plus haut. Mais, justement, d’un grand metteur en scène, on est en mesure de lui demander beaucoup sans aucune indulgence. Alors, Monsieur Burton, pourquoi n’avez vous pas embaucher un bon scénariste pour vous aider ? Car, effectivement, sur la longueur du court-métrage qu’il était au départ, Frankenweenie tenait ses promesses. Mais là, franchement, on était en droit de vous demander de ne plus étirer vos histoires mais de les construire avec plus de minutie, de surprise aussi. Merci donc, la prochaine fois, de ne plus simplement surfer sur votre goût gothique largement partagé mais de vous concentrer pour construire un récit du début jusqu’à la fin et sans facilité trop grossière.
2012 – Etats-Unis – 1h27
En partenariat avec Grains de Sel