Apolonia, Apolonia
Léa Glob, une cinéaste danoise, filme Apolonia Sokol pendant 13 ans et accompagne ainsi l’émergence d’une artiste-peintre féministe de premier plan. Passionnant.
Léa Glob, une cinéaste danoise, filme Apolonia Sokol pendant 13 ans et accompagne ainsi l’émergence d’une artiste-peintre féministe de premier plan. Passionnant.
Fuir a toujours été une illusion. C’est ce que va apprendre Yoav, un jeune israélien venu trouver refuge en France. Et le propos de Synonymes de Nadav Lapid, Ours d’Or à la Berlinale 2019.
La 8e édition du Festival 2 Valenciennes ouvre ses portes ce soir, le 19 mars 2018, et les refermera le 25 mars. Cine-Woman fait partie du jury Documentaire et vous raconte.
Avant d’être célèbres, toutes les stars ont été débutantes sous l’objectif de Marcel Thomas, un paparazzi amateur. L’exposition Déjà Stars revient sur son travail. Passionnant!
Avec plus de 25 années d’aide continue, la Fondation Gan s’est imposée comme le partenaire privé le plus fiable du cinéma en France.
En 2014, son périmètre d’action change. Nouveau logo, recentrage des aides sur la création et à la diffusion en France, la Fondation Gan s’émancipe de Groupama qui l’avait englobé ces dernières années et avait élargi son action à l’international.
La Fondation Gan est désormais entièrement dévolue à l’aide aux premiers et aux seconds films dont le budget est majoritairement français.
En plus d’un Prix spécial annule (un coup de cœur), quatre scénarios de longs métrages de fiction seront sélectionnés chaque année et se verront doter de 53 000€ (50 000€ pour le producteur, 3 000€ pour le réalisateur), auxquels peuvent s’ajouter 25 000€ d’apports en prestation technique (auprès de Panavision et/ou de Mikros Image, les deux partenaires de la Fondation Gan).
C’est la réalisatrice Katell Quillévéré, lauréate 2008 pour Un poison violent, qui est la marraine de l’édition 2014.
Concernant la diffusion, la Fondation s’associe à trois festivals : Premiers plans à Angers, la Semaine de la Critique – dont un des films sélectionnés recevra une aide à la distribution de 20 000€ à Cannes, le 22 mai 2014 – et au Festival International du film d’animation d’Annecy – 20 000€ à un projet Work in progress-.
Ca n’aurait dû être q’une petite coupure, une pause cigarette tout au plus. Un court besoin d’air, de reprendre ses sens, de se remettre vite fait les idées en place.
Mais, Bettie ne fait jamais les choses à moitié. Du coup, quand elle apprend que son amant la délaisse pour une femme plus jeune, elle plaque son restaurant en plein service du dimanche midi. De fil en aiguille, de rencontre en coup du sort, Bettie quitte Concarneau et ses environs, pour le Limousin, puis le lac d’Annecy et enfin l’Ain.
En chemin, Bettie va (en vrac) renouer avec sa fille (hystérique, interprétée par la boudeuse chanteuse, Camille), s(attacher à son petit-fils, prendre ses distances avec sa mère, s’égarer dans le lit d’un homme jeune, participer à une réunion d’ex-miss France et (re)découvrir l’amour.
Ecrit et réalisé tout à l’honneur de Catherine Deneuve, ce road-movie au propos réaliste, du moins au départ, devient vite une suite pas très cohérente de rencontres improbables. Les faits se succèdent sans plus d’explications et si certaines scènes sont réellement attachantes, comme celle du vieux monsieur qui roule une cigarette à Catherine Deneuve avec une lenteur et une application magnifiques, elles deviennent de moins en moins intéressantes au fur et à mesure que le film avance.
Celle de la photo des ex-miss est d’une cruauté pathétique, celle de la colère idiote de sa fille aussi. Comme si Emmanuelle Bercot (et c’est un reproche qu’on peut souvent lui faire) perdait progressivement l’attrait pour ses personnages. Du coup, le cheminement de Bettie/Deneuve semble interminable et bien peu enrichissant, tant la réconciliation familiale devient artificielle. Dommage, Catherine Deneuve était sûrement capable de défendre un personnage plus complexe et plus profond jusqu’au bout. Là, ce n’est pas le cas.
2013 – France – 1h57
Sorties du 18 septembre 2013 sur cine-woman. Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh, La bataille de Solferino de Justine Triet, L’oeil du cyclone de Fred Schepisi, Moi & toi de Bernardo Bertolucci et Barcelone, avant que le temps ne l’efface de Mireia Ros
Ils s‘appellent Aboubacar, Dalel, Hamza, Cholly, arrivent de Côte d’Ivoire, d’Algérie, du Mali ou du Congo Brazzaville et ont entre 12 et 16 ans. Quelque que soit la manière ou la raison pour lesquelles ils se retrouvent en France, qu’ils soient venus clandestinement ou non, l’Education Nationale a obligation de les accueillir pour les instruire et leur apprendre le français.
Nous voici donc plongés au cœur de la classe de Mme Legrand qui a la charge d’une bonne vingtaine de jeunes au passé souvent douloureux et dont l’objectif est de tout faire pour qu’ils puissent trouver une place dans notre société. Ce qu’elle s’applique à construire avec un dévouement très louable.
Le réalisateur suit donc la classe au complet durant une année scolaire et montre leurs progrès dans le maniement d’une langue qui n’est pas la leur, dans l’acquisition d’une culture qu’ils découvrent. Il s’attache aussi à quelques destins individuels, notamment lors du stage en entreprise qu’ils réalisent tous et qui doit leur montrer la voie de la vie active. On perçoit mieux alors les difficultés qu’ils ont à s’adapter ici, à cet environnement familial compliqué qui est désormais le leur, puisque tous ont fui une situation complexe, parfois dangereuse mais où ils avaient leurs repères et un cadre affectif qui leur fait cruellement défaut désormais. Certains en sortiront grandis, d’autres non. Instructif.
2013- France – 1h26
En partenariat avec Grains de Sel
Et aussi sur cine-woman : No pain no gain de Michael Bay, Tip Top de Serge Bozon et Ma belle gosse de Shalimar Preuss
Sans désespoir, pas d’humour ! Voilà la devise de Tomi Ungerer, l’illustrateur de pub, d’affiches militantes, de magazines influents, de livres pour enfants et de dessins érotiques. Un grand écart qu’il revendique toujours aujourd’hui, bien qu’il ait été sa force et sa faiblesse. Quant au désespoir, Tomi en a eu son lot qu’il a su savamment transformer en vivier d’inspiration.
Peu de gens le savent mais Tomi Ungerer est né français, alsacien, en 1931. Dernier fils d’une dynastie d’horloger strasbourgeois, il perd son père à l’âge de 3 ans et demi et c’est son premier traumatisme. « Les enfants doivent être traumatisés pour avoir une identité », souligne-t-il aujourd’hui, toujours aussi provocateur. A 7 ans, il connaît la guerre et à un poste privilégié : alsacien, il est accusé d’être français pour l’occupant, puis allemand à la fin du conflit.
Trimballé entre deux cultures où il ne trouve pas sa place, il s’exile aux Etats-Unis en 1956 et s’y impose comme un illustrateur majeur. La pub se l’arrache, mais sa liberté de ton s’exprime aussi dans des affiches militantes particulièrement percutantes, sa tendresse dans des livres pour enfants (Jean de la Lune notamment) et sa passion des courbes féminines dans les recueils érotiques (Fornicon). Un mélange des genres que les associations bien-pensantes américaines n’apprécient pas du tout. Il est banni, contraint de quitter New York pour le Canada puis pour l’Irlande d’où il se confie aujourd’hui. Et le bilan qu’il dresse de sa vie est un véritable hymne à l’audace, à la défense constante de ses convictions, à sa lutte permanente contre l’injustice, contre le consumérisme, contre l’impérialisme… quel que soit le prix à payer.
Formellement, ce documentaire ne revendique aucune créativité particulière. On pourrait même lui reprocher de montrer trop rapidement les dessins d’Ungerer, de ne pas nous laisser le temps de saisir son œuvre dense, variée et si riche. Mais, la force du film est ailleurs : dans la personnalité hors norme de Ungerer, dans le récit fascinant de sa vie, dans les témoignages nombreux de ses anciens collègues, dans le travail consciencieux de son auteur qui a à son actif plusieurs documentaires sur le sport et sur la musique, et dans la manière très libre dont son « sujet » se confie. Car, c’est de cela dont il est question ici : comment garder la distance, l’intelligence du regard, la pertinence de ses opinions, jouer de l’ironie quand on est trimballé dans un siècle hystérique dont on fait semblant de ne pas saisir l’absurdité ? Tomi Ungerer le sait et là, il nous le confie.
2012 – USA – 1h38