Ma mère est folle
Diane Kurys (Diabolo menthe, Cocktail Molotov…) revient pour son 14e long-métrage avec Ma mère est folle. Qu’attendre d’un film au titre si fédérateur ?
Diane Kurys (Diabolo menthe, Cocktail Molotov…) revient pour son 14e long-métrage avec Ma mère est folle. Qu’attendre d’un film au titre si fédérateur ?
Un jour « avec » suit souvent un jour « sans ». Un jour avec fête donc mais pas que… Berlinale 2018, jour 3 !
Que faire ? Alors que sa vie a toujours été organisée autour de son mari, de sa famille et de son travail très prenant, Caroline a brusquement décidé de prendre sa retraite. Du coup, elle est débordée par son temps libre.
Ses filles l’inscrivent dans un club où elle est censée s’occuper et rencontrer des gens de son âge. Là-bas, elle séduit et est séduite par un homme plus jeune, Julien, un homme à femme avec qui elle va entretenir une relation sexuelle et amoureuse…
Ce qui est bien maîtrisé dans le film de Marion Vernoux, adapté avec Fanny Chesnel, son auteur, de « Une jeune fille aux cheveux blancs », c’est justement à la fois la banalité et la singularité de cette relation, qui, loin d’être une quête absolue de rajeunissement, est surtout une façon de franchir une nouvelle étape de la vie. Caroline aime son mari, mais la brutalité de sa décision (prendre sa retraite), quoique motivée, la laisse pantoise. Dans une sorte de lévitation par rapport à son existence dont elle a bousculé les repères. Et finalement, en entamant cette nouvelle histoire d’amour, qui ne menace même pas son mariage mais redonne un intérêt à sa vie, un intérêt pour elle-même, elle finira par retrouver sa structure et un sens véritable..
Pas de mélodrame ici, pas d’effusion massive d’émotions qui n’existent pas vraiment. Non, on est dans le vrai, du côté de l’intelligence des sentiments, pas dans leur démonstration. Mais, il faut nécessairement avoir un peu vécu pour appréhender la joliesse de cette relation loin d’être passionnelle mais tout de même fascinante et troublante.
Pas de doute sur le fait que Fanny Ardant (Caroline) était « taillée » pour le rôle. Elle porte en elle la distinction et la distance de ce rôle de femme qui se laisse aller à ce qui lui fait du bien, sans calcul ou manipulation inutile. Mais, la vraie révélation est Laurent Lafitte, qu’on a toujours vu dans des registres plutôt comiques, où il faisait plus ou moins le malin. Rien de cela, ici, il joue un homme très séduisant, un peu immature qui comprend pourtant assez vite que cette relation va enfin réussir à lui mettre un peu de plomb dans l’aile. Pour un temps, au moins.
1h34 – France – 2013