Lady bird
Christine Lady Bird passe sa dernière année de lycée à Sacramento et s’y ennuie fortement. Avec cette chronique tendre et amère sur sa fin d’adolescence, Greta Gerwig signe sa première réalisation, en course pour 5 Oscars !
Depuis qu’il a été battu à la Présidence des États-Unis, Al Gore a fait de l’écologie et de la lutte contre le changement climatique son nouveau combat. Il le prouve à nouveau avec ce documentaire, Une suite qui dérange : le temps de l’action.
Pas facile de voir autre chose que du cinéma américain aux Etats-Unis. Mais en cherchant bien, on trouve. Et même des films français qui ne sont pas encore sortis en France !
Comment parler au cinéma d’un personnage célèbre – donc fédérateur- sans en faire un biopic? C’est à ce travail d’équilibriste que convoque Pablo Larrain avec son Jackie, Kennedy bien sûr.
Souvent, le cinema s’est intéressé à l’immigration vers l’Amérique. Rarement en traçant le parcours d’une jeune femme. Brooklyn de John Crowley comble avec sensibilité ce manque, brillamment interprété par Saoirse Ronan.
Troisième film de Bennett Miller, Foxcatcher traite d’un fait divers américain qui secoua le monde très élitiste du sport. Implacable !
Les boxtrolls sont des (gentils) monstres qui vivent sous terre et ne sortent que la nuit pour récupérer les objets que les habitants de Cheesebridge ont jeté à la poubelle.
Ils doivent leur nom à leur carapace en carton, chacun étant désigné par l’ancien contenu de la boîte : il y a « chaussure », « allumette » ou « œuf », un boxtroll mi-humain, mi-monstre que « poisson » a élevé comme son propre fils.
Mais, à Cheesebridge, on les déteste. On prétend qu’ils sont voleurs et néfastes, qu’ils kidnappent les enfants. L’ignoble Trappenard a même fait de leur éradication un objectif personnel. Il sait que c’est à ce prix qu’il parviendra à se hisser dans la haute société, celle des chapeaux blancs et des mangeurs de fromage.
Réalisé par le studio Laïka, à qui l’on doit déjà les très réussis Coraline et L’étrange pouvoir de Norman, les Boxtrolls est un habile conte pour enfants, à la fois mignon, intelligent et apeurant.
A la frontière entre plusieurs genres cinématographiques, ce film réalisé en stop-motion, est une véritable enquête policière menée par deux enfants dans une Angleterre Victorienne décrite de manière décalée et amusante. Une belle réussite qui ré-enchante avec brio l’animation américaine. Un conseil : restez jusqu’à la toute fin du générique !
2014 – USA – 1h37
En partenariat avec Grains de Sel
Juan, Sara et Samuel, trois adolescents du Guatemala, n’ont qu’un rêve : accéder à une vie meilleure aux Etats-Unis. Mais, y parvenir est un parcours semé d’embûches. De vol en maltraitance, ils vont rencontrer sur leur route le pire et le meilleur.
Ils seront rackettés, arrêtés par la police ou par des réseaux mafieux, détenus, violentés… mais ils feront aussi la connaissance de Chauk, un jeune indien du Chiapas, au Mexique, qui ne parle pas espagnol mais qui a une connaissance hors pair de la terre et une intuition très juste des humains. Grâce à lui, ils iront plus loin…
Ce premier film signé de l’espagnol Diego Quemada-Diez a été conçu comme l’aurait été un documentaire. Ce n’est qu’après avoir recueilli de très nombreux témoignages de migrants clandestins qui ont quitté leur village et la pauvreté de l’Amérique latine pour tenter leur chance aux Etats-Unis, que Quemada-Diez a écrit son scénario.
Il a concentré sur les quatre jeunes personnages du film les aventures de ceux qui se sont confiés à lui. Ensuite, il a laissé à ses acteurs, des débutants, improviser les scènes qu’il leur racontait. Le résultat est formidable, d’une vérité nue qui n’aurait jamais été atteinte autrement et qui a valu au film d’être récompensé du prix Un certain talent à Cannes 2013.
2013 – Mexique/Espagne – 1h42
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres sorties 4 décembre critiquées par cine-woman :
Duncan, 14 ans, passe pour la première fois l’été dans la maison de vacances du nouveau compagnon de sa mère. Une famille recomposée où il ne trouve pas sa place. Son beau-père Trent est autoritaire et indélicat, sa mère sous son autorité, sa fille de Trent se moque de lui et les voisins et leurs habitudes sont envahissants. Duncan s’ennuie.
Un jour, il part en bicyclette à la découverte des environs et tombe sur Owen, qui travaille dans le parc aquatique voisin. Un homme plus âgé que lui, qui va savoir lui parler et lui donner confiance en lui.
C’est l’histoire d’une initiation, celle d’un gamin d’aujourd’hui, trimballé malgré lui dans les histoires des autres. Mal dans sa peau, loin du conformisme ambiant, Duncan subit sa vie sans en être l’acteur et c’est justement ce qu’Owen va lui apprendre. A sa manière.
Dans le plus pur style des comédies américaines familiales, ce film est basé sur des répliques et des situations un peu extrêmes, un peu grotesques mais dont le jeune Liam James, bien entouré par Toni Collette et Steve Carrell, se tire dignement.
2013 – Etats-Unis – 1h38
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres sorties du 27 novembre critiquées par cine-woman :
On connaît sa silhouette, son profil, son diastème, sa coiffure afro, son engagement politique (mais lequel exactement ?) et évidemment son nom, présent dans de nombreuses chansons de Pierre Perret à John Lennon, en passant par les Stones… Mais au fait, pourquoi est connu Angela Davis ?
Qu’a-t-elle fait pour symboliser ainsi la rébellion contre le pouvoir et le militantisme dans tous les pays du monde ? Etait-elle Black Panther ou plutôt partisane de la non violence ?
Ce documentaire signée Shola Lynch revient sur son parcours. Avec une simplicité qui l’honore. Angela Davies est une jeune et brillante professeure de philosophie qui enseigne à l’Université de San Diego. Issue d’une famille politiquement engagée, elle devient membre actif d’une organisation qui soutient la cause noire, alors en pleine effervescence à la fin des années 1970 aux Etats-Unis. Elle milite pour une association proche du Black Panther Party et du parti communiste. Quand elle adhère au comité de soutien des frères Soledad (trois prisonniers accusés d’avoir assassiné un gardien de prison en représailles au meurtre d’un co-détenu), son destin bascule à jamais.
Accusée d’avoir fourni les armes qui ont servi une tentative d’évasion des frères Soledad et une prise d’otages qui s’est soldé par la mort d’un juge et de quatre autres personnes, elle est renvoyée de l’Université, doit s’enfuir et devient alors la fugitive la plus recherchée des Etats-Unis.
Retrouvée deux mois plus tard à New York, elle est condamnée à mort, puis acquittée faute de preuve après 16 mois de prison, sous la pression d’un comité de soutien international, baptisé Free Angela. Et c’est alors qu’elle deviendra le symbole de la liberté, du pouvoir au peuple, de la cause noire, du féminisme bref l’incarnation du refus de toutes formes d’oppression, cause qu’elle continue à défendre encore aujourd’hui.
Bien documenté, regroupant à la fois des témoignages actuels et des documents d’archives rares, le deuxième film de la journaliste Shola Lynch dresse un portrait fidèle et complet de cette militante accomplie, toujours active aujourd’hui puisqu’elle a dédiée sa vie à de nombreux combat, tout en revenant sur une époque trouble, vivante, violente dont on a perdu le souvenir aujourd’hui. Passionnant.
2012 – France/USA – 1h37