La mante religieuse
Le vice et la vertu
Rarement un titre aura été si bien choisi. Pas de doute ici, il va s’agir d’une prédatrice auxquels peu d’hommes résistent.
3D = Dope -Destroy – Dégoût
Jézabel (Mylène Jampanoï) est une jeune fille de très bonne famille. Peintre à succès, elle mène une vie de débauche totale : sexe à outrance, alcool et drogues en tout genre, tout est bon pour se perdre à haute dose. Et surtout pour se dégoûter de soi-même.
A l’enterrement de son père avec lequel elle ne s’entendait pas, elle est séduite par David, le curé, un bel homme particulièrement ouverte et bienveillant. La vie de Jézabel n’aura plus alors qu’un objectif : le mettre dans son lit, à tout prix.
Chemin de croix
David est rebelle et il est entièrement dévoué à Dieu. Il va donc s’évertuer à remettre Jézabel, cette Marie-madeleine d’aujourd’hui, dans le droit chemin. Enfin, tout serait plus simple, s’ils tombaient amoureux l’un de l’autre.
Autant ne pas se le cacher, cette mante religieuse est typiquement le genre de film qu’on sait, par avance, détester. Parce qu’il n’est pas très bien réalisé, pas très bien joué, pas très bien écrit non plus. L’histoire est linéaire, évidente, on se doute à peu près de ce qui va arriver (quoique).
Ne jettons pas la pierre
Mais, à y regarder de plus près, si le projet avait bénéficier de plus de moyens, de meilleurs conseils, il aurait très bien pu tout à fait tenir la route (sans jeu de mots car la réalisatrice Nathalie Saracco dit l’avoir écrit d’un jet après un très grave accident de voiture).
Ecrit avec plus de distance et d’esprit, joué avec une intensité moins feinte, cette rencontre improbable du vice et de la vertu a de quoi parler à certain(e)s, sans avoir l’arrogance de vouloir parler à tous. On lui tend la main donc…
De Nathalie Saracco, avec Mailène Jampanoï, Marc Ruchmann, Mathilde Bisson, Arben Bajraktaraj…
2013 – France – 1h28