Tout un programme de courts-métrage consacré à la carotte : il fallait y penser et l’idée est succulente !
Pour les gourmands
Le premier film, qui aborde le sujet de la gourmandise et de la pénurie de « confiture de carottes », offre même une recette à faire chez soi.
Le second, inspiré d’un conte russe, décrit, dans un décor épuré et sans parole, l’entraide familiale nécessaire pour réussir à arracher une « carotte géante ».Le suivant, plus classique dans son dessin et dans son intention, vante le bonheur de partager son repas avec ses amis.
Faim de loup
Mais, le clou du programme arrive à la fin et raconte la rencontre entre un écureuil et un lapin et leurs différends culinaires et olfactifs. L’un aime les noisettes, l’autre les carottes et s’ils sont tous les deux d’excellents cuisiniers, ils se lassent des mets préférés de l’autre, en chantant, mais vont jusqu’à se fâcher.
Pourtant quand l’un est menacé, l’autre a du remord et vient lui porter secours. Joyeux, enlevé, ce petit film riche en suspens et en rebondissements est bien alléchant… Il ne manque que l’odeur pour qu’on s’y lèche les babines avec gourmandise !
D’Anne Viel, de Pascale Hecquet, de Marjorie Caup et de Rémi et Arnaud Demyunck
Trois jolis courts-métrages récents sont regroupés dans ce programme pour leur thématique et leur bande-son commune, qui mettent toutes en scène un piano.
Piano joueur
Le premier, en noir et blanc, a pour personnage principal Beethoven, à la fin de sa vie. Il donne un récital quand deux petites créatures, qui logent dans chacune de ses oreilles prennent vie et s’échappent de son corps. L’un lui veut du bien, l’autre du mal, ils s’affrontent et rendent le musicien aussi dingue que créatif. Suit Pl.Ink, un film court et sans réelle narration où un peintre abstrait voyage dans ses oeuvres grâce à son bébé rieur.
Piano poète
Enfin, « le piano magique » est un très joli film polonais, muet mais porté par la musique virtuose de Chopin, où des marionnettes super expressives évoluent dans un environnement familier, quasi-réel. Il raconte le drame de la séparation d’une petite fille et de son père, sommé par la misère d’aller travailler à Londres. Elle reste en Pologne et découvre, un jour d’ennui et de solitude, un piano démonté dans la cour de l’immeuble. Par son imagination, elle en fait un objet volant capable de parcourir l’Europe et ainsi de la rapprocher de son père.
De Gabriel Jacquel, Anne Kristin Berge et Martin Clapp
Jack est né le jour le plus froid du monde et son cœur en a gelé. On lui a remplacé par une horloge, qu’il faut remonter. Jack pourra vivre à condition de respecter scrupuleusement trois conditions : ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère et ne jamais tomber amoureux. Mais, il rencontre Miss Acacia, une jeune fille touchante et très myope dont il s’éprend immédiatement. Pourtant, la retrouver et la conquérir sera, pour lui, un long chemin semé d’embûches.
Du Dionysos pur jus
Cette histoire a d’abord été un roman à succès puis un album de Dionysos avant de connaître une troisième vie sur grand écran. Et c’est Mathias Malzieu, chanteur et guitariste de ce groupe de rock français, qui en est aux commandes. Le film est donc une nouvelle expression de leur univers, un peu inspiré de Burton en moins morbide ou de Méliès à qui il est fait clairement référence, et c’est évidemment ce qui fait à la fois son originalité et son unité.
Malgré sa texture à l’ancienne, son ancrage à la fin du XIXe siècle, cette comédie musicale est résolument moderne, grâce à ses interprètes familiers (Olivia Ruiz, Grand corps malade et Dionysos bien sûr) tout en gardant le charme d’un conte merveilleux, d’une aventure enlevée, riche en rebondissement. Une belle surprise !
De Mathias Malzieu et Stéphane Berla . Voix de Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, jean Rochefort, Arthur H, Grand corps malade..
D’habitude, les sorcières sont méchantes laides et elles font peur. Pas celle-ci. Quand elle embarque sur son balai avec son chat et son chaudron magique pour partir à l’aventure, on ne s’attend pas à ce qu’en perdant son chapeau noir, puis son nœud, puis sa baguette, elle fasse la rencontre impromptue d’un chien, d’un oiseau, d’une grenouille qui tous ensemble lui sauveront la vie.
Un classique anglais
Adapté de « Room on the broom », un classique de la littérature enfantine anglaise, écrit et illustré par Julia Donaldson et Alex Scheffler, qui ont imaginé « Gruffalo » et « Petit Gruffalo », ce dessin animé accessible aux plus petits est une manière joyeuse et enjouée de leur faire découvrir l’univers des sorcières et des dragons. Tout en douceur, mais avec des rebondissements bienvenus et sur un texte conté et dialogué en vers, confié à Pierre Richard. D’un dessin simple mais élégant, plongée dans une historie limpide, cette gentille sorcière a vraiment tout pour plaire.
Deux petites historiettes pleines de charme et de magies figurent en avant-programme. « Juste un petit peu », qui raconte l’histoire d’un cochon qui emmène ses nouveaux amis pour une baignade au lac et « un jour merveilleux », celle d’une journée amusante partagée par une dame et son chat.
Torben a tout pour être une belle pomme rouge de table. Accrochée à sa branche, elle mûrit délicatement et attend son jour avec impatience, sûre de sa qualité. Plus que quelques jours…
Un ver dans le fruit
C’est précisément ce moment que choisit Sylvia pour y élire domicile. Sylvia est un ver qui a besoin d’être accueillie par une pomme pour devenir un papillon. Tous les espoirs de Torben s’écroulent. La belle pomme est chassée sans ménagement de son arbre et doit trouver un nouveau sens à sa vie, habitée par Sylvia, dont Torben veut à tout prix se débarrasser, et bientôt rejointe par une pomme-poire et une cerise chantante. L’aventure ne fait que commencer…
Dès les premières images, ce dessin animé s’annonce comme une belle promesse. La caméra s’est glissée au milieu des branches du pommier et raconte sa vie intime comme si l’on y était. Les personnages ont extrêmement originaux mais dessinés simplement et ont une façon directe de s’exprimer. Pas de mièvrerie ici, quand la pomme et son ver s’affrontent, c’est pour de vrai ! La morale de l’histoire plus attendue n’en demeure pas moins vraie : la vie est une succession de coups durs et de bonheurs. A chacun d’en tirer le meilleur, et il n’est jamais trop tôt pour l’apprendre !
Le criquet ? La petite taupe ? Cela vous dit forcément quelque chose. Tous les deux ont un point commun, leur créateur : le réalisateur tchèque Zdenek Miller. C’est aussi lui qui a imaginé et donné naissance à Poupi, un petit chien sympa, curieux et intelligent qui découvre le monde.
Découvir le monde
En trois courts-métrages inédits d’une dizaine de minutes chacun, le tout jeune Poupi va comprendre, dans La Danse des grenouilles, qu’il n’a pas encore l’âge d’être papa, avec Le Goût du miel, ce que font les abeilles et quels efforts leur labeur demande et enfin, dans une Journée ensoleillée, à quoi sert le soleil et comment étancher sa soif en cas de grande chaleur
Si les situations sont quotidiennes, banales, la manière dont Poupi acquiert son expérience et sa compréhension du monde est à chaque fois très inattendue mais aussi très futée.
Une vraie leçon de vie donnée sans aucune parole, mais avec une musique expressive, des dessins tout simples et surtout un adorable héros aux expressions si sensibles qu’on a juste envie de le retrouver au plus vite. A voir et à revoir sans modération.
« Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill » sortira le 23 octobre 2013. Mais, cela fait déjà presque cinq ans que la société de production Label Anim s’est mise à travailler à ce dessin animé. Un travail de longue haleine… Cinq ans? Une éternité! Détailler les différentes étapes de ce projet permet de comprendre un peu mieux pourquoi sa gestation est si longue…
1ère étape : le livre
Tout a commencé par un livre que Guillaume Galliot, producteur associé de Label Anim, découvre. Un vrai coup de cœur ! Guillaume s‘emballe pour l’histoire de Jean, ce petit garçon d’à peine six ans, qui rentre au CP et que l’on va suivre jusqu’à Noël.
Jean est très impressionné par sa nouvelle école, sa nouvelle maîtresse… Surtout il ne comprend pas où est sa maman et n’ose le demander à personne : pas à son père qui est un directeur d’usine très occupé, ni à son petit frère Paul qui n’en sait pas plus que lui, ni à ses grands-parents maternels chez qui il passe ses vacances de la Toussaint.
Seule Michèle, sa voisine de deux ans son aînée, lit des cartes postales du monde entier que sa mère lui aurait adressées. Alors l’imagination de Jean s’envole… et comme il a beaucoup d’imagination, sa vie devient une aventure.
2ème étape : le scénario
Fin 2008, Label Anim achète les droits du roman pour l’adapter en dessin animé. La première étape consiste à écrire lescénario auquel Jean Regnaud l’auteur de la BD et qui s’est inspiré de son enfance pour raconter l’histoire de Jean, participe. Le scénario connaîtra une dizaine de versions différentes.
Le scénario fini, la société de production parisienne Label Anim commence à chercher des financements et c’est au Cartoon Movie de Lyon que les premiers partenaires s’engagent. Le film trouve notamment un co-producteur luxembourgeois, Mélusine, et un distributeur (c’est lui qui s’occupe de sortir le film en salle quand il sera fini) Gebeka, aussi basé à Lyon.
3ème étape : l’entrée en production
Puisque le tour de table financier semble bien parti, que les partenaires sont suffisamment nombreux, il est temps d’« entrer » en production, un long processus où les étapes se suivent dans un ordre précis. C’est la fabrication du film en lui-même et le processus va durer au moins deux années.
La Bible
1) Les dessinateurs commencent à adapter les dessins du livre pour le dessin animé. Pour chaque personnage, ils font des planches d’esquisses et sélectionnent les visages qu’ils utiliseront.
2) Ils font ensuite le même travail avec ses différentes expressions.
3) Une fois les traits des personnages dessinés, les coloristes choisissent de manière très précise les couleurs choisies pour chaque dessin.
4) Enfin, est évaluée la taille respective des personnages dans les espaces où ils évoluent.
De toutes ces études naît une « bible », un document qui répertorie toutes les références nécessaires pour « dessiner » le film. Les détails fournis doivent être très clairs et très précis car l’animation et la coloration sont faites au Luxembourg et en Chine.
Une fois tous ces éléments déterminés, est construit le story-board, qui raconte l’intégralité du film en dessin, en suivant le scénario. Comme une bande dessinée sans paroles.
Les « sons »
Ensuite, les voix des personnages sont enregistrées. Cette étape se fait très amont afin que les animateurs puissent ensuite « caller » les actions des personnages sur ce qui a été enregistré, notamment pour ce qui concerne les mouvements de leurs lèvres (lips).
Maintenant que les personnages sont bien étudiés, que leur voix sont enregistrées, vient le temps de travailler sur les décors.
Les décors
Pour bien cerner l’ambiance que les dessinateurs veulent donner au film, pour bien respecter les proportions et les perspectives, ils repèrent des endroits réels qui vont les inspirer.
500 000 dessins
Une fois toutes ces bases choisies, reste alors à dessiner consciencieusement chaque image – et quand on sait qu’un film passe 24 images par seconde, ça fait beaucoup de dessins, environ 500 000 ! ) pour pouvoir ensuite les animer. Et certaines fois, les dessins du livre ne conviennent pas tout à fait à la manière dont l’histoire est racontée dans le film. Les dessinateurs l’adaptent. C’est le cas de cette scène, avec d’abord la version du livre et ensuite, celle du film.
Plus de deux ans de travail à Paris, au Luxembourg et en Chine auront été nécessaires pour achever « Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill ». Il a été présenté au public pour la première fois le lundi 10 juin 2013 au Festival International d’animation d’Annecy où il était en compétition et a raflé une Mention spéciale. Il sortira en salle partout en France le 23 octobre 2013.
Dans la grande colonie des escargots qui l’entoure, Turbo ne sent pas très bien. Sa communauté évolue à son rythme, c’est-à-dire très lentement, alors que lui, c’est la vitesse qui le fascine et surtout les voitures de course.
A donf
Une succession de hasards le projette hors du jardin qui l’accueille et lui donne la soudaine capacité de foncer ! Un organisateur de courses d’escargots voit en lui un moyen de gagner de l’argent. Mais, Turbo voit beaucoup plus loin et surtout plus vite !
Encore un film sur la fascination de la vitesse. Certes, mais celui-ci est d’une drôlerie telle qui catapulte ses concurrents hors de la piste. Non seulement, cette histoire d’escargot qui se mesure à Guy Lagagne, le coureur automobile le plus rapide de la planète, est dingue, mais la succession de blagues, de gags qui jalonnent son parcours ne laisse jamais aucun répit au spectateur. C’est joyeux, trépidant, fou et hilarant… surtout si on laisse de côté la morale habituelle qui prétend que nos rêves sont jamais assez grands.
Il y a un peu plus de dix ans, les enfants découvraient Sulli, énorme masse poilue bleue aux pois rose et son inséparable ami Bob, une boule sur patte verte crue à un seul œil. Mais savez-vous seulement comment ils se sont rencontrés ? Et comment ils sont devenus les meilleurs terreurs d’élite de tous les temps ?
Avant Monstres et cie
C’est ce que raconte ce prequel (film d’avant le film). Depuis qu’il est enfant, Bob a toujours voulu intégrer Monstres & Cie, la fabrique qui recycle l’énergie générée par les cris des enfants apeurés.
Il a beau avoir un physique peu avantageux, il ne fait pas assez peur. Sulli, lui, est le descendant d’une lignée de terreurs d’élite, mais il est fainéant et peu motivé. A eux deux, ils vont franchir tous les obstacles que la célèbre Monstres Academy, l’université de la terreur, va mettre sur leur route.
Bien sûr, on peut voir ce film sans voir vu l’autre, mais il est évident qu’il fait pour qu’on (re)voit la suite. Etait-ce vraiment judicieux de revenir sur les fondements de cette amitié ? Rien n’est moins sûr car cela tue d’emblée le suspense. Et comme le scénario est un peu mou, que la succession des étapes est convenue, que les gags ne sont pas tous drôles, on ne donne à Pixar qu’un petit satisfecit. Peut mieux faire, donc !
De Dan Scanlon avec les voix françaises de Catherine Deneuve, Jamel Debbouze, Malik Bentalha…
Voici dix ans que le chef d’oeuvre de Paul Grimault et Jacques Prévert n’avait pas fait l’objet d’une ressortie en salle. Furtivement, sa version définitive aujourd’hui numérique a depuis été montrée dans quelques festivals mais rien de plus. La faute à son histoire chaotique que cette ressortie devrait enfin enterrée.
Une histoire bousculée
En 1946, Paul Grimault et Jacques Prévert décident d’adapter au cinéma La bergère et le petit ramoneur, le célèbre conte d’Andersen. Le film qui sort en 1953 ne satisfait pas ses auteurs. Après de longues tractations, ils finissent par en récupérer les droits et le négatif pour revoir leur projet.
Ce n’est qu’en 1980 qu’arrivera enfin la version définitive sous le titre Le Roi et l’Oiseau. Du conte initial, il ne reste pas grand chose, juste le socle de l’histoire. Car, ce dessin animé mythique est surtout une violente diatribe contre la dictature (époque oblige). Si la critique politique a vieilli, la poésie des personnages, la qualité et la colorisation des dessins, entièrement restaurée grâce à la technique moderne en 2003, font toujours de ce dessin animé français une oeuvre poétique majeure, inventive à voir ou à revoir sans tarder.
D’après La bergère et le ramoneur d’Hans Christian Handersen
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