J’ai assisté à la première du Cercle
Nouveaux critiques, nouvelles rubriques, nouveau décor…, Le Cercle, l’émission critique du cinéma diffusée sur Canal+ a revu sa formule. Et cine-woman était là pour essuyer les plâtres.
Le rendez-vous était fixé à 9h, jeudi 12 septembre 2013 dans un bâtiment de Canal + à Boulogne. Exit la salle de jeu de l’Académie de Billard de la rue de Clichy, c’est sur un plateau de télé adapté pour ressembler à une vraie salle de cinéma que s’est jouée cette première.
Mise en place
La télé, c’est un peu comme le cinéma. Chaque tournage est avant tout une longue, très longue attente, avec autour de soi, un paquet de gens qui s’agite, qui se parle par oreillette interposée (du coup on entend qu’une partie de la conversation ce qui peut donner lieu à des dialogues étranges : « je suis quel numéro moi? Pourquoi tu veux je la rallonge de 60 cm? Nan mais c’est tout noir, là! etc etc).
On règle les lumières, les distances, on ajuste puis on nettoie une table branlante, on se voit en énorme plan pour des essais lumière (et c’est atroce, forcément) et on suit les conseils des pros. « Rapproche-toi. Tiens toi droit. Applaudis, plus fort…Silence! Raccord maquillage ». On vous fait asseoir là, non là, enfin si là… Dans un coin, un critique répète sa prestation future, debout devant un écran, l’autre rigole, l’un vient nous saluer sans nous embrasser « je suis maquillé » etc etc
A 10h30, les critiques invités arrivent les uns après les autres : Marie Sauvion de Marie France, François Bégaudeau, Michaël Mélinard de l’Humanité Dimanche, Adèle van Reeth de France Culture sont prêts et s’installent au bord de la vaste table grise et ronde qui constitue le décor principal de l’émission. Les uns sont contents de se retrouver – Bégaudeau et Marie Sauvion n’arrêtent pas de papoter et de se marrer, Michaël est nouveau, donc un peu intimidé et Adèle de dos…
Enfin Beigbeder, veste grise et chemise blanche, élégant, s’annonce, salue et prend les commandes de l’émission. L’enregistrement peut commencer…
Au sommaire
Ca ne tarde plus en effet. A peine le temps de s’en apercevoir que le pré-générique est déjà fini. Au sommaire de cette émission de rentrée : Le majordome de Lee Daniels, Jimmy P., psychothérapie d’un indien des plaines d’Arnaud Desplechin, Tip-Top de Serge Bozon, La danza de la realidad d’Alejandro Jodorowsky et No pain, no gain de Michael Bay.
Inutile de refaire ici les débats qui seront plus relevés en « live ». Sachez juste que les avis furent partagés concernant No pain No gain et étonnamment consensuels sur l’ir-regardable Tip-Top. Merci à Philippe Rouyer de Positif, venu rejoindre la troupe d’avoir renvoyé sur mars cet ovni cinématographique.
Delta
Ovni, duel, événement de la semaine, les débats sont désormais structurés en rubrique et à géométrie variable quant au nombre de participants. Cinq critiques (contre 6 auparavant) se relayent sans toutefois tous participer à la discussion. Et deux d’entre eux, en l’occurrence, Philippe Rouyer et François Begaudeau continuent à animer des séances de décryptage de scènes. Avec un talent lui aussi variable… Si la comparaison des deux tableaux de Jimmy P m’a paru très judicieuse parce qu’apportant une vraie lecture à ce film statique, je n’ai pas trouvé convaincant le décryptage des deux scènes de Tip-Top (une, c’était déjà trop) et surtout cinq explications de séquences dans la même émission ça commence à faire beaucoup!
Honneur aux blogs
Autre vraie nouveauté que cine-woman ne peut que saluer : la venue surprise d’un cine-blogger qui s’invite au débat. C’est Linda, d’almost-kael.com, une jeune fan de cinéma américain qui écrit en anglais (bravo) qui a défendu becs et ongles le film de Michael Bay, avec une aisance remarquable et des arguments très pointus.
12h30. Après la virgule sur la Mostra de Venise par Xavier Leherpeur (Studio Ciné-Live), l’enregistrement est (enfin) fini: deux heures pour une première, c’est normal d’autant que très peu de secondes prises ont été nécessaires.
Deux heures de débats enlevés sur le cinéma, avec des degrés de lecture différents, c’est franchement passionnant. C’est aussi le sentiment qu’a eu Michaël Mélinard, de l’autre côté de la caméra. « J’ai eu le même sentiment que si j’avais été sélectionné en Equipe de France pour la première fois, confirme ce marathonien habitué des challenges sportifs, c’était intéressant…et stressant. il faut trouver sa place au sein d’une équipe déjà formée, réussir à apporter sa touche personnelle et savoir rebondir pile au bon moment ». Espérons qu’il trouvera ses marques, comme ce nouvel opus, franchement enthousiasmant.
Sur Canal + Cinéma, vendredi 13 septembre à 22h45 (multi rediffusé tous les jours de la semaine).
©CANAL+ – Philippe Mazzoni