Clic-clac
Clic-clac, le nouveau roman de Nathalie Azoulai, au titre saugrenu mais justifié, met en scène une réalisatrice qui peine à tourner son nouveau film.
Clic-clac, le nouveau roman de Nathalie Azoulai, au titre saugrenu mais justifié, met en scène une réalisatrice qui peine à tourner son nouveau film.
Avec plus de 25 années d’aide continue, la Fondation Gan s’est imposée comme le partenaire privé le plus fiable du cinéma en France.
En 2014, son périmètre d’action change. Nouveau logo, recentrage des aides sur la création et à la diffusion en France, la Fondation Gan s’émancipe de Groupama qui l’avait englobé ces dernières années et avait élargi son action à l’international.
La Fondation Gan est désormais entièrement dévolue à l’aide aux premiers et aux seconds films dont le budget est majoritairement français.
En plus d’un Prix spécial annule (un coup de cœur), quatre scénarios de longs métrages de fiction seront sélectionnés chaque année et se verront doter de 53 000€ (50 000€ pour le producteur, 3 000€ pour le réalisateur), auxquels peuvent s’ajouter 25 000€ d’apports en prestation technique (auprès de Panavision et/ou de Mikros Image, les deux partenaires de la Fondation Gan).
C’est la réalisatrice Katell Quillévéré, lauréate 2008 pour Un poison violent, qui est la marraine de l’édition 2014.
Concernant la diffusion, la Fondation s’associe à trois festivals : Premiers plans à Angers, la Semaine de la Critique – dont un des films sélectionnés recevra une aide à la distribution de 20 000€ à Cannes, le 22 mai 2014 – et au Festival International du film d’animation d’Annecy – 20 000€ à un projet Work in progress-.
Impossible de passer à côté du premier biopic sur Yves Saint Laurent, couturier inspiré. Et pourquoi le faudrait-il d’ailleurs ?
Deux films sur Saint Laurent étaient en préparation en même temps. L’un, officiel, conforme à la volonté de Pierre Bergé, compagnon de vie et de business de YSL, est signé du comédien Jalil Lespert et brillamment interprété par Pierre Niney et Guillaume Gallienne.
L’autre, moins autorisé, intitulé Saint Laurent est réalisé par Bertrand Bonello ; il est annoncé pour le Festival de Cannes 2014 mais ne sera en salle que le 24 septembre 2014. Avec Gaspard Ulliel dans le rôle titre. Encore, une bataille larvée comme celle de La guerre des boutons, en 2011 ou celle concernant une autre icône de la mode française, Coco Chanel en 2009.
« YSL » poursuit, à la manière souhaitée par Pierre Bergé, le « culte » de la mémoire du couturier. Il y avait déjà leur Fondation, l’hommage à l’Opéra Bastille, l’exposition des plus belles robes au Petit Palais en 2010. Il y aura ce film.
Le réalisateur, Jalil Lespert, l’assume immédiatement. Le film commence par la dissolution de l’héritage par Pierre Bergé, la mise en vente aux enchères de leur passion commune, des œuvres d’art qui ont décoré leur foyer. Par un flash-back, débute alors l’histoire de ce créateur de mode de grand talent, né et grandi en Algérie, à Oran, où on le cueille juste avant son départ pour Paris. Yves est un enfant de bonne famille, dont la mère très coquette, très raffinée aurait façonné son goût pour l’élégance.
Garçon timide et dégingandé, un peu maladroit, Yves Saint Laurent n’est heureux qu’en dessinant des robes. A Paris, il devient très jeune l’assistant de Dior et le remplace à sa mort en 1957. C’est à cette époque qu’il rencontre Pierre Bergé qui en tombe amoureux et à qui il devra son salut financier et commercial par la suite (grâce à une astuce, Bergé réunira de l’argent pour créer sa maison de couture).
La suite est plus connue… et leur vie commune, maintes fois racontée par Pierre Bergé, peut se résumer en une collaboration professionnelle très fructueuse, une vie commune riche et passionnante mais pas toujours idyllique, – YSL étant diagnostiqué maniaco-dépressif, puis dépendant aux drogues et amoureux volage-.
Si l’on comprend dès le départ que le film est celui voulu par Bergé, on en accepte évidemment les limites. Non pas qu’il cache la face sombre de son talentueux compagnon, mais il a tendance à se donner le beau rôle, celui d’un compagnon entièrement dévoué à la cause et au talent de son amant, indispensable faire-valoir de ce génie qu’il a révélé.
Pourtant, le film vaut aussi mieux que cela. Non seulement l’interprétation des acteurs est exceptionnelle, mais on apprend avec intérêt comment YSL trouvait l’inspiration, conquis par la belle Victoire (jouée par Charlotte le Bon), future épouse de Roger Thérond, l’œil de Paris Match. Leur relation de muse influente à créateur amoureux est très savamment décrite, bien qu’elle ait suscité la jalousie la plus aigüe de Pierre Bergé. Dommage qu’elle disparaisse un peu sèchement, et celles qui lui ont succédé ( Loulou de la Falaise, Betty Catroux) sont traitées avec beaucoup plus de légèreté.
Enfin, la reconstitution de la vie créative dans la France des années 1950, avec Bernard Buffet, le jeune intrigant Karl Lagerfeld ou d’autres, est très bien décrite et finalement rarement traitée au cinéma, alors que la France continue à rayonner dans le monde sur cet acquis.
2014 – France – 1h40
Le plus : Ce sont les robes originales détenues par la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent qui ont été prêtées et utilisées pour les défilés du film. Il était impossible d’en fabriquer des copies car certains tissus n’existent plus aujourd’hui. Les robes ne pouvaient être portées que 2h d’affilée à cause des problèmes liés au frottement ou à la transpiration.
Voici un programme de sept cours-métrages à la thématique hétéroclite, mais qui ont tous été réalisés par deux compères anglais : John Halas et Joy Batchelor, entre 1953 et 1982.
La plupart du temps avec un dessin classique, tous racontent avec humour une aventure dont on est bien incapable au départ de prévoir la fin. Avec ou sans paroles, parfois une voix off, sont ainsi contés le « naufrage » d’un orchestre de chambre à la musique évocatrice, la reconversion d’un éléphant joueur de trompette, un match de tennis entre Björn Borg et John Mc Enroe qui finit en apocalypse, le développement inconsidéré de la société de la voiture ou une étrange petite histoire du cinéma.
Plus poétiques et plus accessibles sont aussi la rencontre amoureuse d’un soldat figure de proue d’un bateau avec une sirène ou alors la célèbre fanfare des animaux sur « Love is on ».
Tous ne sont pas accessibles aux plus jeunes, mais rien ne leur interdit non plus. Juste pour la touche humoristique british et la petite évocation nostalgique à destination des parents, So british mérite le coup d’œil.
1953/1982 – Grande-Bretagne – 0h52
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres sorties 4 décembre critiquées par cine-woman :
Six très courts-métrages sans parole, venus d’Italie, d’Angleterre, de Russie, d’Allemagne… vont permettre aux plus jeunes de découvrir le monde. Celui qu’ils voient et celui des créatures qui les entourent.
Depuis la décharge où elle habite, « Chinti », la fourmi russe, rêve d’un autre univers que celui, harassant, de la fourmilière. C’est le Taj Mahal qui l’enthousiasme au point de passer sa vie à tenter de le reconstruire. «Dodu, le garçon de papier », tout en carton, s’ennuie tellement dans sa ville bruyante qu’il va suivre une amusante coccinelle quitte à se retrouver perdu au milieu des flots.
Le monde ne s’est évidemment pas construit en un jour comme l’illustre « La création », avec force matériaux différents ( tissu, dentelles, aquarelles…) et tout en couleurs chatoyantes. Et l’on peut se réjouir qu’il ne soit toujours pas fini. C’est le cas dans « Grand Frère », un petit film fascinant au parti pris très minimaliste où deux personnages s’amusent sur la planche à dessin dès que leur créateur a le dos tourné. Ou qu’un simple « feu follet » le ranime quand la lumière joue avec son propre reflet. Le monde gagne surtout à s’enrichir des uns et des autres, comme le prouve avec tendresse et poésie, « une bouteille à la mer », merveilleux dialogue à distance entre un bonhomme de sable et un bonhomme de neige. Un vrai coup de cœur !
2013 – Italie, Angleterre, Russie, Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Portugal – 0h42
En partenariat avec Grains de Sel
Les sorties du 25 sept sur cine-woman : Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, Miele de Valeria Golino, Blue Jasmine de Woody Allen, Lettre à Momo de Hiroyuki Okiruya et The way- la route ensemble d’Emilio Estevez.
Jouer à se faire peur, voilà le thème qui relie les cinq courts-métrages de ce programme très varié. Nos deux films préférés sont signés du même réalisateur, Jean-Claude Rozec qui a su décliner ce penchant enfantin que l’on retrouve souvent plus tard chez les fans de cinéma.
Dans Cul de bouteille, dessiné au crayonné noir et blanc, un enfant (le réalisateur lui-même?) découvre avec horreur que le monde fantastique qu’il voyait n’a plus du tout la même saveur quand il le regarde à travers ses nouvelles lunettes de myope. Sauf que sans elles, il lui arrive de se perdre… Monstre sacré, son second film en couleur mais sans paroles, raconte l’histoire d’un jeune dinosaure né dans une couvée de canards dont il est évidemment chassé immédiatement. Sa différence sème la terreur partout où il passe… sauf à Hollywood ! Deux autres courts, Citrouille et vieilles dentelles et Bye bye Bunny préfèrent utiliser l’humour pour mieux déjouer la peur qu’ils provoquent. Le premier évoque un casting dans une maison de retraite, l’autre ce que serait le monde sans lapins. Impossible d’en dire plus pour ne pas tout dévoiler.. Enfin, le dernier film, très graphique, livre un tango endiablé sur l’opposition entre le noir et le blanc. Chacun cherchant seulement à sauver sa peau…
2012 – France – 0h41
En partenariat avec Grains de Sel
Voilà la suite du merveilleux programme d’animation russe, La montagne aux joyaux, dont la première partie, La Balade de Babouchka, est sorti le 5 décembre dernier. Les quatre nouvelles créations de L’ogre de la Taïga reprennent le même esprit : présenter aux enfants, à partir d’un conte ou d’une légende locale, une portion de l’immense territoire russe afin qu’ils en perçoivent la diversité culturelle.
Chaque film est d’ailleurs précédé d’une présentation de la région qu’il illustre. Mais, plus encore que la variété de l’âme slave, c’est une véritable ode à l’intelligence que ces quatre contes célèbrent. La ruse très efficace de la renarde, dans l’histoire qui la marie à un chat glouton, la malice des trois chasseurs avalés par un géant un peu stupide incapable de répondre à une devinette simple, la générosité de la merveilleuse vache qui accompagne la pauvre petite Khavroshka, une sorte de Cendrillon russe, et l’esprit vif d’un bouc et d’un bélier capables de déjouer l’appétit des loups, avec un humour stimulant.
Chaque film, confié à une équipe de réalisation différente, brille par son univers visuel unique. Bien qu’utilisant les techniques traditionnelles d’animation, les dessins sont modernes, stylisés et originaux. Un programme de qualité aussi instructif que dépaysant à découvrir sans tarder.
2004/2010 – Russie – 0h52
En partenariat avec Grains de Sel
La note Cine-Woman : 3/5
Magnifique idée que celle du tableau, le nouveau film de Jean-François Laguionie. Les personnages d’une toile de maître inachevée ne parviennent pas à comprendre pourquoi certains d’entre eux sont Toupins, d’autres Pafinis et les derniers, les Reufs, carrément à peine esquissés. Tandis que les plus achevés prennent le pouvoir et font régner la terreur, les autres vivent mal cette injustice. Les circonstances amèneront trois d’entre eux à partir à la recherche du peintre pour avoir une explication. En chemin, ils croiseront d’autres créatures peintes, d’autres passions du Peintre, Venise et ses mystères… Véritable film d’aventure au coeur d’un décor sidérant de beauté, ce film très poétique est aussi une manière de se familiariser à la peinture et à la lecture des images. C’est dommage que la toute fin ne soit plus à la hauteur de ce sublime livre d’images aux enjeux aussi sociaux qu’artistiques.
2011 – France – 1h16
En partenariat avec Grains de Sel