Jerico, le vol infini des jours
Pour son premier film, la réalisatrice Catalina Mesa, installée à Paris, renoue avec ses origines colombiennes et le souvenir de sa grand-mère de Jerico ou le vol infini des jours.
Pour son premier film, la réalisatrice Catalina Mesa, installée à Paris, renoue avec ses origines colombiennes et le souvenir de sa grand-mère de Jerico ou le vol infini des jours.
Voilà plusieurs années que bruissait l’éventuelle adaptation du best-seller de Yann Martel, pourtant réputée impossible. Jean-Pierre Jeunet s’y était cassé les dents et c’est donc Ang Lee (Tigre et dragon) qui s‘y colle. Pi, un jeune indien de Pondichéry, a grandi heureux dans le zoo de son père. Jusqu’au jour où celui décide d’émigrer par bateau au Canada. Le navire fait naufrage et Pi se retrouve sur un canot de sauvetage, seul avec… un tigre du Bengale.
Et c’est évidemment cette incroyable confrontation au beau milieu de l’océan pacifique qui est conté ici. Mais, plus qu’une fable sur la survie, le film est conçu comme une confession du survivant à un auteur fictif et se perd dans un discours religieux, très appuyé, et par moment vraiment embarrassant. Sinon, Ang Lee profite de la 3D pour filmer de près les animaux, la nature sauvage et surtout deux tempêtes en mer dans lesquelles on est plongé sans répit. C’est spectaculaire, certes, mais classique et même trop plan-plan pour qu’on adhère sans réserve. On ne comprend d’ailleurs pas que le film ait récolté autant d’Oscars 2013, dont celui du meilleur réalisateur. Aberrant.
2012 -USA – 2h05
En partenariat avec Grains de Sel