Mistress America
Mistress America du couple Noam Baumbach et Greta Gerwig ou la meilleure preuve qu’une recette s’use et qu’il faut avoir l’humilité de se remettre en cause pour continuer à avoir du talent.
Mistress America du couple Noam Baumbach et Greta Gerwig ou la meilleure preuve qu’une recette s’use et qu’il faut avoir l’humilité de se remettre en cause pour continuer à avoir du talent.
Crazy Amy Schumer ! C’est en l’entendant raconter sa vie sexuelle à la radio que Judd Apatow a décidé de l’adapter au cinéma. Et ça dépote!
Self made, une comédie de l’absurde du quotidien se transforme en un pamphlet politique. Normal, on est en Israël et c’est la brillante qui est aux commandes Shira Geffen.
Un homme en crise de la cinquantaine décide de larguer les amarres. Voilà Comme un avion, la nouvelle comédie pleine de charme de Bruno Podalydès. Réjouissant!
A trois on y va! Ok, mais où ça? Justement, malgré son humour un poil ambigu, le sixième long métrage de Jérôme Bonnell reste trop sur la réserve pour nous emmener loin. Dommage !
La saga de La nuit au musée prend fin avec ce troisième et dernier épisode. En usant jusqu’à la corde une bonne idée portée par Ben Stiller.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est un peu la devise de Pat et Mat, deux voisins-copains qui adorent faire du bricolage.
L’un comme l’autre ont un savoir-faire approximatif mais une imagination débordante. Et toute expérience de la vie quotidienne se transforme en une catastrophe difficile à anticiper. Mais, heureusement, ce sont aussi leurs idées farfelues qui finissent par les sauver. Ou pas.
Qu’ils soient dans la salle de bains, dans leur jardin en train de manger des saucisses, de jouer aux cartes ou bien en plein ménage à passer l’aspirateur (ce qu’ils détestent) ou dans leur grenier à regarder les étoiles, rien au départ ne permet de présager ce qui va leur arriver et c’est tant mieux !
Ces cinq courts-métrages signés du tchèque Marek Benes, le fils du créateur des personnages nés en 1976 et toujours diffusée à la télévision, sont une suite de gags plus amusants les uns que les autres, mais traités avec le plus grand sérieux. Pat comme Mat sont deux marionnettes toute simples, vêtues à l’ancienne et coiffées pour l’un d’un bonnet rayé et pour l’autre d’un béret.
Et, justement, c’est le décalage entre leur allure banale, leur environnement classique et leurs idées farfelues qui crée cet humour burlesque et attachant. Vite de nouveaux épisodes qu’on continue à rire d’aussi bon cœur !
République Tchéque – 0h40
En partenariat avec Grains de Sel
Difficile d’y échapper tant la promo du premier film d’Audrey Dana réalisatrice à été intense. Alors qu’attendre de cette énième film de femme, annoncé et revendiqué comme tel?
Rien, ou pas grand chose. Car, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’y apprend rien, ni sur le comportement des femmes, ni sur celui des hommes (particulièrement falots ici).
Le principe est simple. En onze personnages (une équipe de foot!) qui s’entrecroisent plus ou moins, chacun étant porté par une star d’Isabelle Adjani à Vanessa Paradis en passant par Sylvie Testud ou Alice Taglioni -, Audrey Dana, elle aussi au casting mais pas dans le rôle le plus sympathique, pense dresser un portrait de la femme d’aujourd’hui, dans lequel on devrait se reconnaître AB-SO-LU-MENT.
Premier écueil : : va-t-on au cinéma pour retrouver sa vie sur grand écran? Pas sûr.
Deuxio : les caractères de ces personnages sont dessinés à tellement gros traits qu’il est impossible de s’identifier. Que dire de la mère de famille débordée qui plaque son mari et ses gosses pour vivre une passion avec la baby-sitter? Ou alors les diarrhées répétitives de Laetitia Casta dès qu’elle tombe amoureuse? Sans parler de l’idylle de la plouc du coin avec la méga-star interplanétaire?
Si le film avait été réalisé par un homme, on l’aurait sans doute traiter de mizogyne. On passera élégamment sur l’humour même pas potache mais carrément vulgaire, niveau pipa-caca de nombreuses scènes.
Avec un casting et une promo pareils et surtout une telle promesse, on était en droit d’attendre que ce film révolutionne justement la comédie de femmes pour les femmes. Au contraire, il enfile les clichés, les conventions, les maladresses et le mauvais goût. Et ce sont pas les quelques audaces – la scène du tampon en ouverture – ou le guilleret flashmob de la fin qui sauvent la mise.
2014 – France – 1h58
© Luc Roux
Tout commence lors un réveillon de premier de l’an au Palais de Justice de Paris. Ariane, une des juges appliquée, consciencieuse, un peu coincée même, est peu à peu aspirée par la spirale de la fête…On la retrouve quelques mois plus tard, au moment même où elle découvre, primo, qu’elle est enceinte, deuxio, que le père biologique de l’enfant qu’elle porte n’est autre que Bob, un criminel un peu bas de plafond, recherché pour un meurtre particulièrement atroce dont il se prétend innocent.
Mais, comment auraient-ils bien pu se rencontrer ? Comment Ariane a-t-elle pu se laisser aller à ce point-là ? Par hasard, Bob décide de profiter de la situation pour faire reconnaître son innocence… A ce contact, la juge s’adoucit.
D’habitude, un film de Dupontel est toujours une épreuve de résistance. Non pas que ses sujets soient inintéressants, au contraire, ni que ce qu’il dénonce ne soit sans aucun fondement. Non, mais ses personnages d’exclus de la société, survoltés et plongés dans des intrigues invraisemblables menées à 100 à l’h, sont souvent épuisantes à suivre. Et comme ils incarnent toujours ses héros, en multipliant les cabrioles et en accentuant le côté burlesque en forçant le trait, une certaine lassitude avait fini par s’installer.
Ici, tout change. Pour une fois, la vedette n’est pas Dupontel, mais une femme aux antipodes de ses personnages habituels : elle est plus qu’insérée dans la société, c’est même elle qui fait respecter les lois, elle n’a ni problème de reconnaissance, ni de misère sociale à traîner.
Et comme il a choisi Sandrine Kiberlain pour l’interpréter, elle qui manie l’humour comme un décalage, un décadrage plus que comme une performance spectaculaire, le contraste est aussi innovant qu’intéressant. Du coup, non seulement son comique gagne en profondeur et élargit sa palette (et le film est par moment vraiment très très drôle), mais l’omniprésence fatigante de Dupontel à l’écran est savamment compensé par l’élégance un peu gauche de sa colistière.
Du coup, on a enfin la quiétude nécessaire pour apprécier ce qu’il dénonce, et en prenant même le temps de savourer un mot d’esprit, une bonne réplique, un gag récurrent (celui de l’avocat bègue par exemple), un cameo ou une outrance qui, là, sans surenchère, finit par être bienvenue. Comme si Dupontel s’était calmé et se laisse enfin déguster.
2013 – France – 1h22
Les autres films du 16 octobre chroniqués sur cine-woman :
Puisque les femmes sont des hommes comme les autres, et plutôt que de casser la tête à écrire des scénarios bien pensés et un poil originaux, Hollywood n’a rien trouvé de mieux que de récupérer les vieilles bonnes recettes qui ont gonflé son porte-monnaie et de les réchauffer à la sauce féminine.
Ce qui en langage hollywoodien veut dire qu’au lieu de mettre deux pauvres types dans le énième buddy movie produit, on les remplace par deux nanas, une belle et une moche, pour jouer de leurs différences et de leur incapacité à s’entendre.
Soit donc Sandra Bullock en agent spécial du FBI envoyée se refaire une santé à Boston, tant son arrogance et sa suffisance énervent ses supérieurs. Sur place, elle sera forcée de travailler avec Melissa McCarthy, une flic boulotte, grande gueule et aux méthodes disons « spéciales ». Deux cœurs solitaires qui, surprise !, vont finalement devenir un duo de choc.
Passons sur les péripéties qu’elles traversent, sur l’histoire de leur vie respective, triste à pleurer évidemment, et surtout sur l’enquête qu’elles mènent ensemble et qui n’a aucun intérêt pour regretter les choix finalement tellement conventionnels de la part du réalisateur Paul Feig, celui qui s’était hasardé à tourner, « Mes meilleures amies », la soi-disant première comédie féminine… la première où les femmes osaient péter, roter et même dégueuler en pleine rue, sur une robe de mariée. Si faire du cinéma féminin, c’est forcément s’approprier la truculence masculine, merci bien !
On passe donc sur cette pseudo comédie polar d’autant que Sandra Bullock, la spécialiste du genre, toujours aussi maladroite et mauvaise actrice, reste désespérément au ras des pâquerettes de son personnage ; Mélissa McArthur est, elle, plus surprenante plus imposante aussi. On lui souhaite vivement de vite sortir de ces rôles ultra-codifiés. Elle aurait récemment tourné Tammy, une comédie réalisée par son mari Ben Falcone. A suivre donc…
2013 – Etats-Unis – 1h57