Café de Flore
La note Cine-Woman : 2/5
de Jean-Marc Vallée
Déroutant, c’est le sentiment le plus partagé à la vision du nouveau film de Jean-Marc Vallée. Déroutant, et franchement long à démarrer! On allait le coeur léger voir le second film du réalisateur du génial C.R.A.Z.Y, encore plus alléchés par la présence rare de Vanessa Paradis au cinéma. Le titre, enfin, une évidence, Café de Flore, en référence trompeuse à un célèbre bar, que dis-je à une référence absolue de la culture germanopratine et donc de la culture française.
On y allait le coeur léger, et on se trompait. C’est au plus profond des méandres des âmes que Jean-Marc Vallée a choisi d’aller errer. Deux histoires en un film qu’on ne reliera qu’avec beaucoup d’attente et beaucoup de mal. La première débute dans les quartiers populaires de Paris, où une jeune coiffeuse élève seule son petit garçon trisomique. La seconde se passe à Montréal aujourd’hui, où un homme encore jeune se sépare de sa femme et commence dans la douleur une nouvelle relation avec une jeune femme. Dans un montage en parallèle assez rythmé -c’est déconcertant parfois la manière dont on passe d’une histoire à l’autre même si les transitions sont très travaillées-, l’histoire évolue donc au rythme d’un amour étouffant d’un côté et d’une déconstruction sentimentale et presque identitaire de l’autre. Puis le film devient ésotrico-mystique et là, on n’y croit plus.
Restent alors une batterie de questions sans réponses : pourquoi ces histoires-là? pourquoi Paris, puis Montréal? comment croire à ce parallèle? Pourquoi la musique est-elle une fois encore si présente et si bonne? Pourquoi tant de ciel? Pourquoi tant de ralenti? Pourquoi tant d’amour et de désamour?
Une seule chose nous convainc vraiment : les acteurs sont au top. Vanessa Paradis bien sûr, le petit Marin Gerrier ainsi que Kevin Parent, musicien reconnu mais débutant au cinéma, mais surtout ses deux compagnes à l’écran, inconnues ici mais réputées au Québec, Hélène Florent (la brune) et Evelyne Brochu (la blonde). En femme délaissée qui n’arrive même plus à vivre, la première est éblouissante, quand le seconde est plus subtile qu’une simple bombe sexuelle.
avec Vanessa Paradis, Kevin Parent, Hélène Florent, Evelyne Brochu, Marin Gerrier
2010- France/Québec – 2h00