L’écume des jours
De Michel Gondry
Aucun roman français n’est plus emblématique de l’adolescence que L’Ecume des jours de Boris Vian. Quelle belle idée d’en confier l’adaptation à Michel Gondry, le plus adolescent de nos cinéastes.
L’histoire est simple, linéaire. Colin, un jeune bourgeois parisien qui adore le jazz, tombe amoureux de Chloé. Il l’épouse et alors que leur félicité devrait être sans nuage, Chloé apprend qu’un nénuphar lui dévore le poumon. L’univers riche, lumineux, brillant de Colin s’assombrit et rétrécit au fur et à mesure que sa bien aimée s’enfonce dans la maladie.
Suranné et foisonnant
Boris Vian donnait une force incroyable à cette romance tragique grâce à l’univers loufoque, surréaliste, inventif qu’il décrivait. Et c’est précisément sur ce point que Gondry pouvait des miracles. Chaque scène du film regorge donc de trouvailles visuelles, de gadgets incroyables, d’inventions impossibles. Le foisonnement d’abord séduisant, finit par nuire à la lecture des images. La seconde partie, plus sombre, délaisse cette surenchère pour une émotion plus troublante qui est bienvenue.
Il serait facile de reprocher à Gondry d’avoir voulu trop en faire. C’est pourtant le cas, mais l’ensemble reste à la fois fidèle au roman (là encore un peu trop, certains aspects datés comme Jean-Sol Partre aurait pu être oubliés) et à l’univers atemporel et foisonnant de Gondry. Et il nous offre un vrai bon moment de cinéma. Ce qui n’est pas si fréquent.
Avec Audrey Tautou, Romain Duris, Gad Elmaleh, Omar Sy, Aïssa Maïga, Charlotte Bon…
2013 – France – 2h05
En partenariat avec Grains de Sel