Le passé
Pour Asghar Farhadi, le réalisateur iranien d’Une séparation, le passé, ce sont tous les liens de votre vie qui vous entravent, qui vous empêchent d’avancer, d’aller de l’avant. C’est aussi le sujet de son sixième film.
Pour Asghar Farhadi, le réalisateur iranien d’Une séparation, le passé, ce sont tous les liens de votre vie qui vous entravent, qui vous empêchent d’avancer, d’aller de l’avant. C’est aussi le sujet de son sixième film.
La note Cine-Woman : 3/5
Séance de rattrapage o-bli-ga-toi-re! Non content d’avoir raflé près de 1,5 millions de spectateurs lors de sa première sortie le 11 octobre dernier, d’avoir amassé déjà 20 prix dans les compétitions et festivals du monde entier dont le prix d’interprétation pour Jean Dujardin à Cannes, d’être nominé 10 fois aux prochains Oscar parmi les plus prestigieux, d’avoir propulsé des talents déjà reconnus en France partout dans le monde, The Artist ressort en salle.
Véritable hommage au cinéma hollywoodien de la grande époque, celle du muet puis des comédies musicales, The Artist raconte le destin croisé de deux acteurs. George Valentin est la superstar de son époque. Tout lui sourit. Il est riche, beau, célèbre, adulé et fait la pluie et le beau temps dans les studios. Mais, il perçoit mal quelle révolution va être le cinéma parlant et il va se faire balayer par ce passage à une nouvelle ère. Peppy Miller, elle, est une figurante que sa rencontre avec George Valentin va propulser au sommet.
De facture très classique, calqué tant dans son scénario que dans sa réalisation sur un standard cinématographique de la fin des années 1920, ce nouveau film de Michel Hazanavicius (auteur des deux OSS récents, avec le même Dujardin) séduit par son audace : il fallait être fou pour imaginer un film muet, en noir et blanc aujourd’hui. Par le jeu absolument merveilleux de ses deux acteurs : Jean Dujardin , en passe de devenir un des acteurs français sacré par Hollywood, est formidable tant il est comme toujours expressif et juste, mais Bérénice Bejo lui ravit la vedette avec une facilité déconcertante. C’est elle la vraie surprise du film, elle est mériterait amplement de décrocher la statuette.
Dommage pourtant que l’audace s’arrête là. Tant qu’à faire, on a aurait adoré que le film s’émancipe des codes, qu’il explose les cadres, bref, qu’il innove dans l’hommage. Un peu comme Michel Hazanavicius avait si bien sur le faire dans le premier opus d’OSS 117, Le Caire, nid d’espions ou, sans être purement parodique, il mettait une gifle bien sentie aux super-justiciers et autres espions officiels. N’empêche on lui souhaite toutefois de réussir à rafler le maximum de statuettes.. Ne serait-ce que parce qu’on a hâte de voir ce qu’il nous réserve pour la suite.
2011 – France – 1h40