Rodin
Vincent Lindon campe le sculpteur Rodin sous la caméra de Jacques Doillon. Une association qui donne envie mais qui n’est que très partiellement réussie.
Vincent Lindon campe le sculpteur Rodin sous la caméra de Jacques Doillon. Une association qui donne envie mais qui n’est que très partiellement réussie.
Il est rare de pouvoir voir au cinéma les courts-métrages d’animation primés aux Oscars. C’est le cas ici pour deux des cinq films présentés dans ce programme de très haute tenue.
Le premier, réalisé par les français Laurent Witz et Alexandre Espigares, a été récompensé en 2014. M. Hublot est un personnage banal, obsédé par l’ordre et le temps. Il recueille un chien robot chaleureux qui devient vite encombrant.
Encore plus que l’histoire, très mignonne, l’univers graphique original, d’un modernisme nostalgique et étouffant, est remarquable.
Primé en 2012, Les fantastiques livres volants de M. Morris Lessmore, conte l’aventure poétique d’un amoureux des livres que sa passion transporte dans une bibliothèque magique où les lettres prennent vie. Là encore, l’univers graphique est soigné et varié, passant du noir et blanc à la couleur selon ce que vit Lessmore.
Dripped (goutte-à-goutte) de Léo Verrier mérite une mention spéciale. Dessiné tel un tableau de Hopper, il raconte la passion dévorante d’un homme pour les tableaux de maîtres et l’émergence d’un grand peintre : Jackson Pollock.
En complément, Le petit blond avec un mouton blanc qui revient sur l’enfance imaginative de Pierre Richard et l’étrange Luminaris, un film lumineux de pixilation (une technique qui combine acteurs, images réelles et animation) sur un employé qui fabrique des ampoules et a une idée de génie.
2012/2014 – France , Argentine, Etats-Unis – 0h50
En partenariat avec Grains de Sel
Le 5ème long métrage réalisé par le beau George Clooney était en compétition officielle lors du dernier festival de Berlin, en février 2014. Avec une certaine audace de la part des sélectionneurs tant les allemands y ont le mauvais rôle, mais sans aucune chance de figurer au palmarès. Ce qui laisse déjà présager le pire.
Les Monuments Men ont été une escouade de spécialistes de l’histoire de l’art, de conservateurs de musée et autres architectes, américains, anglais et français qui se sont mis au service de l’armée américaine en 1944 pour aller chercher et protéger les œuvres d’art belges, françaises, italiennes… qu’Hitler pillait pour son fameux projet de plus grand musée du monde.
Des vierges à l’enfant aux auto-portraits de Rembrandt, ces apprentis soldats sont partis plus que motivés pour mettre un terme aux ambitions artistiques hitlériennes. Avec pour credo qu’un peuple peut toujours se reconstituer même lorsqu’il est décimé, alors qu’il ne se remettra jamais de la disparition de sa mémoire, surtout quand elle est artistique. Soit.
Fort de cette prise de position, George Clooney se donne comme toujours le beau rôle et s’illustre en étant derrière et devant la caméra, en chef de cette équipe mal entraînée à la guerre, mais à l’œil expert.
On assiste donc à la constitution de cette équipe valeureuse mais vieillissante, puis à la manière dont elle va finir par dégotter le fameux trésor, aidée en cela d’une secrétaire ex-conservatrice de musée (Cate Blanchett en vieille fille malaimée) qui a scrupuleusement catalogué toutes les oeuvres concernées.
Réalisateur prometteur dont les deux premiers films avaient affirmé son intelligence critique, George Clooney semble depuis « Jeux de dupes » (sur le football américain) en manque complet d’inspiration.
S’il sait toujours détecter de bons sujets – celui de Monuments Men est passionnant – , pourquoi en tire-t-il une histoire complètement anecdotique, une quasi pochade portée par un casting de potes, manifestement contents d’être là mais peu motivés pour défendre leur partition?
Et que dire du rôle complètement caricatural de vieille fille amoureuse de son musée mais quand même séduisante si on s’y attarde qui revient à Cate Blanchett et que pour une fois, elle ne parvient même pas à défendre ?
Allez George, et même si son capital sympathie a été sérieusement entamé cette fois-ci, on continue quand même à croire en toi… mais ressaisis-toi. Vite !
2013 – Etats- Unis – 1h58