Le procès du chien
Le procès du chien, le premier film de l’actrice Laetitia Dosch est aussi casse-gueule que gonflé. A sa façon, elle parvient à signer un pamphlet doux et drôle sur les sujets qui lui tiennent à cœur. Chapeau !
Le procès du chien, le premier film de l’actrice Laetitia Dosch est aussi casse-gueule que gonflé. A sa façon, elle parvient à signer un pamphlet doux et drôle sur les sujets qui lui tiennent à cœur. Chapeau !
MinoPolska HD2 par malavidafilms
Ce programme de cinq courts-métrages d’animation est l’occasion parfaite de découvrir une partie du riche patrimoine créatif de l’ancienne Europe de l’Est. Ces cinq films polonais ont été tournés entre 1954 et 1965 et ils ont tous, à leur manière, innové ou marqué leur temps.
Sans parole mais avec une musique judicieusement choisie, ils se moquent et s’attendrissent de la modernité de l’époque. « Le chapiteau sous les étoiles », exemple très soigné d’animation de marionnettes, mélange les numéros traditionnels du cirque avec la conquête spatiale.
« La surprise » confronte des jouets traditionnels, des peluches animés, à l’arrivée du Mecano. « Le petit quartet » oppose l’ennui de l’apprentissage de la musique classique avec l’émergence et la fluidité du jazz. C’est le seul film à mixer des prises de vues réelles avec de l’animation, celles des statues qui ornent les candélabres du piano.
« Maluch la petite voiture » consacre à sa façon la société du tout automobile. Elle vante l’autonomie de ce nouveau moyen de transport mais met en garde sur la nécessité d’accepter des règles communes.
« Le petit western » parodie un genre cinématographique très en vogue alors en utilisant un dessin à base de tâches de peinture, encore très moderne aujourd’hui. Et ses bruitages, comme le reste, n’ont pas pris une ride !
1954/ 1965 – Pologne – 0h46
En partenariat avec Grains de Sel
« Coucou, c’est l’heure du film ! », prévient Hippolyte Girardot de sa voix chaleureuse, juste avant de nous présenter Nounourse, Le chat, Lapinou, Oiseau et Cochonou. Ce sont les cinq vedettes des huit courts-métrages qui vont suivre.
Mais, nous les connaissions déjà pour les avoir suivis dans Qui voilà ? On retrouve avec plaisir leur dessin sommaire et original, leur mise en scène simple dans un décor le plus minimaliste possible.
Ces cinq petits copains vont vivre huit moments classiques de la vie quotidienne : les courses au supermarché, l’après-midi chez mamie avec une cousine, s’habiller pour aller jouer dehors… Leur expérience va permettre aux tout-petits de s’identifier et de découvrir que leurs peurs, leurs pleurs, leur jalousie ou des situations décrites et partagées par tous.
Chaque petit film, dont le début comme la fin sont dûment signalés par le conteur, répond ainsi à une question que chacun s’est un jour posé : qui décide ? qui s’est perdu ? qui est mort ? La mamie de qui ? qui est le plus joli ? à qui est le pantalon ?
En évitant d’être moraliste et en restant toujours à hauteur d’enfants, ce programme très pédagogique d’origine suédoise permet aux plus jeunes de grandir tout en se distrayant.
2011 – Suède – 0h32
En partenariat avec Grains de Sel
Différent ou complémentaire ? Voilà la question abordée par ce programme de 7 courts-métrages sans paroles, datant de 1960 à 2011, provenant de Pologne, Royaume-Uni, Israël, Canada, Russie, Allemagne et Bulgarie.
Quatre d’entre eux parlent d’animaux. Des éléphants rayés sont rejetés par leur troupeau ; un chien a réussi à attraper sa queue qui devient de plus en plus autonome ; une éléphante trouve sa trompe et ses oreilles trop grandes et se les fait réduire ; enfin, un chien est habité par un chat et ni l’un ni l’autre ne peuvent se faire des amis.
A chaque fois, les techniques animation sont différentes et créatives : une simple feuille de papier Canson crayonné pour le chien et sa queue, de très beaux papiers découpés et colorés pour les éléphants rayés, la ville de Paris dessiné en pop aplati pour le chien/chat…
Les trois autres films sont plus abstraits. Le premier raconte, dans un dessin au trait minimaliste, l’histoire d’un jeune fantôme qui a peur de tout. Celui de l’Ecole des ronds et des carrés, avec un graphisme très simple et très géométrique, parle de l’intégration d’un octogone violet dans une classe de figures bleues et rouges.
Notre préféré reste celui du squelette gentil, qui s’échappe de son cercueil pour découvrir la grande ville moderne, le tout avec des bruitages exceptionnels, des dessins aux couleurs simples et chaleureuses et un joli trait d’humour.
1960/2012 – Pologne, Royaume-Uni, Israël, Canada, Russie, Allemagne/Bulgarie – 0h37
En partenariat avec Grains de Sel
Et revoilà la si sympathique petite taupe dans cinq épisodes inédits datant de 1963 à 1976. Née sous la plume du peintre et illustrateur tchèque Zdenek Miler en 1957, récompensée dès son premier épisode au Festival de Venise, elle a parcouru plus d’une cinquantaine d’aventures et plus de 80 pays. Son réalisateur a signé sa dernière contribution en 2002, à l’âge de 81 ans !
Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, la petite taupe porte les yeux d’un enfant sur le monde. Elle est drôle, amicale, très curieuse.
Elle vit entourée d’une bande de joyeux animaux qu’elle croise soit dans la forêt où elle habite ou dans les jardins privés ou dans les parcs publics où elle déplace sa taupinière.
Un rien l’amuse et est matière à découverte : un parapluie, un tuyau d’arrosage, un masque de carnaval ou des lampions ou encore une sucette abandonnée sur un banc par des enfants gourmands.
Surtout, la petite taupe a une haute conscience de la justice et malheur à tous ceux qui se seraient moquer d’elle ou de ses amis, comme l’apprendra le corbeau, voleur de sapin de Noël, ou les abeilles rieuses à leurs dépens.
Evoluant dans des décors simples, colorés et agréables, la petite taupe, adorable avec ses trois poils sur la tête et ses yeux si expressifs, reste une incontournable découverte pour les plus petits.
1963/1976 – République Tchèque – 0h40
En partenariat avec Grains de Sel
Eva Lindström est une illustratrice de livres et une réalisatrice de dessins animés pour enfants. Elle est suédoise et encore peu connue en France. Pour l’instant. Son travail a déjà fait l’objet d’un exposition à l’Institut suédois de Paris, ses nombreux livres – quatre le sont déjà – sont en passe d’être publiés ici.
Ce programme de trois courts-métrages d’une durée équivalente est une occasion de découvrir son univers original, tendre et poétique. Visuellement, il est facilement identifiable, réalisé à partir de doux dessins à l’aquarelle et animé par des collages simples, crayonnés. Il compose souvent une nature souvent riche, luxuriante, confortable dans laquelle évolue ici des animaux peu fréquents sur écran : des oisillons, une brebis, des hiboux.
Quant à ses historiettes, elles se basent sur le quotidien qu’elle enjolive d’un peu de fantaisie, d’espièglerie qu’il s’agisse de petits oiseaux qui se sont égarés en jouant et prennent peur quand la nuit arrive, de la rencontre improbable puis décevante d’une petite fille et d’un hibou bizarre ou de la détresse d’une brebis fugueuse, inquiète que personne ne la recherche.
D’Eva Lindström
2013 – Suède -0h36
En partenariat avec Grains de Sel
La zizanie règne sur la terre parmi les hommes et les animaux : ils se volent, se battent, se disputent en permanence. La mésentente est générale. Dans ce chaos, un homme est resté bon : ce vieux monsieur s’appelle Noé, et c’est lui que Dieu choisit pour remettre un peu d’ordre dans l’humanité.
Dieu lui demande de construire une gigantesque arche dans laquelle il attirera un mâle et une femelle de chaque espèce vivant sur terre. Noé n’y parvient pas sans mal. Son bateau prêt devient le seul refuge quand commence le déluge. Et même si les mauvaises intentions des uns et des autres continuent à se manifester lors de la traversée, au bout de 40 jours, les représentants des espèces sauvées comprennent vite que la vie vaut mieux que la guerre permanente.
Ce dessin animé argentin de 2007, inédit en France, reprend avec humour la légende de l’Arche de Noé, sans parti pris religieux et même avec une certaine distance face au dogme. Les personnages comme les dessins sont amusants, l’aventure bien menée. Voilà une manière agréable de faire découvrir cette histoire aux plus jeunes, sans les lasser et sans ennuyer les plus âgés.
2007 – Argentine – 1h28
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres sorties 11 décembre critiquées par cine-woman :
Tout le monde connaît l’origami japonais, cet art du pliage du papier qui transforme une banale feuille en un animal ou un objet en relief.
En Chine, le grand artiste de théâtre et de marionnettes Yu Zheguang a, à partir de 1958, appliqué cette technique traditionnelle à l’animation. Il lui a fallu un an pour produire, au sein du célèbre studio de Shanghai, les huit minutes de « Petits canards intelligents », un des trois courts-métrages proposés dans ce programme qui en offre un très bel échantillon.
Ces trois jeunes canetons partent à la chasse aux papillons, ce qui n’est pas gagné vu leur taille. Mais, comme ils sont malins, ils parviennent à leur fin… sauf qu’en chemin, ils réveillent un gros chat. Là encore, leur intelligence leur servira à en échapper. Un autre film, qui date de 1980, met un oisillon en vedette, « Le petit canard Yaya ». Dans des décors semblables, en papier eux aussi, une couvée de canetons éclot sans surveillance et se rend au lac. Un renard rôde mais leur entraide puis l’arrivée de maman cane les sauveront. Enfin, dans « Un gros chou » créé en 1961, seul film dialogué du lot, raconte comment un petit chat et un lapin apprennent à dire la vérité après avoir fait une bêtise.
1961 – Chine -0h36
En partenariat avec Grains de Sel
Les autres films du 6 novembre chroniqués sur cine-woman :
Voici une nouvelle histoire loufoque de pingouins à destination des plus jeunes. Maurice est un pingouin-tigre, c’est-à-dire un pingouin qui a grandi dans la jungle et été élevé par un tigre dont il a pris la pelure.
Il ne sait rien de ses origines mais cela le rend sûr de lui et lui confie une autorité que les autres animaux lui envient. Un jour, il rencontre deux vrais pingouins qui ont fui leur banquise soumise à la dure loi des morses. Réduits à l’esclavage par ces énormes monstres marins, ils sont en quête du guerrier-tigre, qui, selon la légende, est le seul à pouvoir les délivrer.
Maurice n’est à priori pas taillé pour cette aventure-là, mais il est vite convaincu qu’il peut être ce sauveur. Accompagné de ses plus proches amis, il part donc sur la banquise…
Voilà un petit film d’aventure dopé à l’imagination sans borne du scénariste qui se laisse voir avec un bonheur enfantin. Evidemment rien n’est vrai, ce qui peut être déroutant pour les plus exigeants, mais l’outrance et l’humour sont vraiment les atouts majeurs de ce film court (moins d’une heure) fait pour passer un bon moment au cœur d’une histoire originale, amusante, irréaliste, inventive et tendue par un suspense bien mené.
2011 – France – 0h55
En partenariat avec Grains de Sel