Tunnel des 50
6500 hommes et femmes ont déjà signé le Manifeste AAFA- Tunnel des 50 qui réclame que les femmes de plus de 50 ans soient mieux représentées sur les écrans. Mais, il lui en faut plus! Soutenez-les en signant ici.
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Que faire ? Alors que sa vie a toujours été organisée autour de son mari, de sa famille et de son travail très prenant, Caroline a brusquement décidé de prendre sa retraite. Du coup, elle est débordée par son temps libre.
Ses filles l’inscrivent dans un club où elle est censée s’occuper et rencontrer des gens de son âge. Là-bas, elle séduit et est séduite par un homme plus jeune, Julien, un homme à femme avec qui elle va entretenir une relation sexuelle et amoureuse…
Ce qui est bien maîtrisé dans le film de Marion Vernoux, adapté avec Fanny Chesnel, son auteur, de « Une jeune fille aux cheveux blancs », c’est justement à la fois la banalité et la singularité de cette relation, qui, loin d’être une quête absolue de rajeunissement, est surtout une façon de franchir une nouvelle étape de la vie. Caroline aime son mari, mais la brutalité de sa décision (prendre sa retraite), quoique motivée, la laisse pantoise. Dans une sorte de lévitation par rapport à son existence dont elle a bousculé les repères. Et finalement, en entamant cette nouvelle histoire d’amour, qui ne menace même pas son mariage mais redonne un intérêt à sa vie, un intérêt pour elle-même, elle finira par retrouver sa structure et un sens véritable..
Pas de mélodrame ici, pas d’effusion massive d’émotions qui n’existent pas vraiment. Non, on est dans le vrai, du côté de l’intelligence des sentiments, pas dans leur démonstration. Mais, il faut nécessairement avoir un peu vécu pour appréhender la joliesse de cette relation loin d’être passionnelle mais tout de même fascinante et troublante.
Pas de doute sur le fait que Fanny Ardant (Caroline) était « taillée » pour le rôle. Elle porte en elle la distinction et la distance de ce rôle de femme qui se laisse aller à ce qui lui fait du bien, sans calcul ou manipulation inutile. Mais, la vraie révélation est Laurent Lafitte, qu’on a toujours vu dans des registres plutôt comiques, où il faisait plus ou moins le malin. Rien de cela, ici, il joue un homme très séduisant, un peu immature qui comprend pourtant assez vite que cette relation va enfin réussir à lui mettre un peu de plomb dans l’aile. Pour un temps, au moins.
1h34 – France – 2013
La note Cine-Woman : 3/5
Séance de rattrapage o-bli-ga-toi-re! Non content d’avoir raflé près de 1,5 millions de spectateurs lors de sa première sortie le 11 octobre dernier, d’avoir amassé déjà 20 prix dans les compétitions et festivals du monde entier dont le prix d’interprétation pour Jean Dujardin à Cannes, d’être nominé 10 fois aux prochains Oscar parmi les plus prestigieux, d’avoir propulsé des talents déjà reconnus en France partout dans le monde, The Artist ressort en salle.
Véritable hommage au cinéma hollywoodien de la grande époque, celle du muet puis des comédies musicales, The Artist raconte le destin croisé de deux acteurs. George Valentin est la superstar de son époque. Tout lui sourit. Il est riche, beau, célèbre, adulé et fait la pluie et le beau temps dans les studios. Mais, il perçoit mal quelle révolution va être le cinéma parlant et il va se faire balayer par ce passage à une nouvelle ère. Peppy Miller, elle, est une figurante que sa rencontre avec George Valentin va propulser au sommet.
De facture très classique, calqué tant dans son scénario que dans sa réalisation sur un standard cinématographique de la fin des années 1920, ce nouveau film de Michel Hazanavicius (auteur des deux OSS récents, avec le même Dujardin) séduit par son audace : il fallait être fou pour imaginer un film muet, en noir et blanc aujourd’hui. Par le jeu absolument merveilleux de ses deux acteurs : Jean Dujardin , en passe de devenir un des acteurs français sacré par Hollywood, est formidable tant il est comme toujours expressif et juste, mais Bérénice Bejo lui ravit la vedette avec une facilité déconcertante. C’est elle la vraie surprise du film, elle est mériterait amplement de décrocher la statuette.
Dommage pourtant que l’audace s’arrête là. Tant qu’à faire, on a aurait adoré que le film s’émancipe des codes, qu’il explose les cadres, bref, qu’il innove dans l’hommage. Un peu comme Michel Hazanavicius avait si bien sur le faire dans le premier opus d’OSS 117, Le Caire, nid d’espions ou, sans être purement parodique, il mettait une gifle bien sentie aux super-justiciers et autres espions officiels. N’empêche on lui souhaite toutefois de réussir à rafler le maximum de statuettes.. Ne serait-ce que parce qu’on a hâte de voir ce qu’il nous réserve pour la suite.
2011 – France – 1h40