L’horreur au féminin
Un film fantastique, signé par une femme, voilà un phénomène assez rare. Et quand cette femme est Marina de Van, on sait que l’on peut s’attendre à quelque chose d’intrigant, de dérangeant.
Destruction passive
Neve, 11 ans, vit avec ses parents et son petit frère, un bébé, dans une luxueuse demeure de la campagne irlandaise. L’ambiance familiale est froide et tendue. Une nuit alors que la tempête s’est levée, les murs de la maison, les meubles se mettent à bouger… à tel point que tous sont tués sauf Neve qui en réchappe.
Elle est recueillie par une famille aimante. Mais, rien ne semble effacer ses troubles. Quand Neve se met à pleurer, la vie de ses proches est en danger. Car Neve a un compte très lourd à régler avec la vie…
Malaises
Marina de Van est une réalisatrice douée pour créer des ambiances inconfortables et qui aborde, à sa façon, des sujets délicats, souvent des troubles du comportement, des post-traumas qu’elle confie toujours à des personnages féminins.
« Dans ma peau » parlait de scarification et de mutilations physiques, « Ne te retourne pas » de dédoublement de la personnalité. Cette fois, il faut comprendre (mais on ne le comprend pas vraiment) que Neve est abusée sexuellement par ses parents complices et que c’est cette anormalité affective (ce délit soyons clair, mais ce n’est pas traité comme tel) qui la rend destructrice.
Mauvaises intentions
Il est toujours gênant de devoir de comprendre les intentions d’un auteur non pas dans son film, mais dans les interviews qu’il livre, dans les livres qu’il a lus etc…. C’est le cas ici.
Du coup, on finit par se désintéresser de l’héroïne et des traumas, en se demandant : pour elle ? pourquoi les meubles ? Pourquoi ces morts ? Pourquoi l’Irlande ? Pourquoi quoi !
De Marina de Van, avec Missy Keating, Marcella Plunkett, Padraic Delaney…
2013 – France/Irlande/Suède – 1h30
©-Karina-Finegan