La femme dans tous ses états
Difficile d’y échapper tant la promo du premier film d’Audrey Dana réalisatrice à été intense. Alors qu’attendre de cette énième film de femme, annoncé et revendiqué comme tel?
11 fragments de femme
Rien, ou pas grand chose. Car, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’y apprend rien, ni sur le comportement des femmes, ni sur celui des hommes (particulièrement falots ici).
Le principe est simple. En onze personnages (une équipe de foot!) qui s’entrecroisent plus ou moins, chacun étant porté par une star d’Isabelle Adjani à Vanessa Paradis en passant par Sylvie Testud ou Alice Taglioni -, Audrey Dana, elle aussi au casting mais pas dans le rôle le plus sympathique, pense dresser un portrait de la femme d’aujourd’hui, dans lequel on devrait se reconnaître AB-SO-LU-MENT.
Gros sabots
Premier écueil : : va-t-on au cinéma pour retrouver sa vie sur grand écran? Pas sûr.
Deuxio : les caractères de ces personnages sont dessinés à tellement gros traits qu’il est impossible de s’identifier. Que dire de la mère de famille débordée qui plaque son mari et ses gosses pour vivre une passion avec la baby-sitter? Ou alors les diarrhées répétitives de Laetitia Casta dès qu’elle tombe amoureuse? Sans parler de l’idylle de la plouc du coin avec la méga-star interplanétaire?
Anti-féminin
Si le film avait été réalisé par un homme, on l’aurait sans doute traiter de mizogyne. On passera élégamment sur l’humour même pas potache mais carrément vulgaire, niveau pipa-caca de nombreuses scènes.
Avec un casting et une promo pareils et surtout une telle promesse, on était en droit d’attendre que ce film révolutionne justement la comédie de femmes pour les femmes. Au contraire, il enfile les clichés, les conventions, les maladresses et le mauvais goût. Et ce sont pas les quelques audaces – la scène du tampon en ouverture – ou le guilleret flashmob de la fin qui sauvent la mise.
De et avec Audrey Dana, avec Isabelle Adjani, Laetitia Casta, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Marina Hands, Géraldine Nakache, Vanessa Paradis, Alice Taglioni, Sylvie Testud, Alice Belaïdi…
2014 – France – 1h58
© Luc Roux