Solo
Un pianiste virtuose lutte contre la schizophrénie qui l’empêche de vivre. C’est le sujet de Solo du documentariste français Artemis Benki, sélectionné à l’Acid 2019.
Musique et thérapie
Le titre joue joliment de la dualité qui empoisonne la vie d’un pianiste virtuose. S’il allait bien, Martin Perino serait concertiste sur toutes les scènes du monde.
Quand on le cueille ici, il est enfermé en hôpital psychiatrique et doit faire face à une schizophrénie sérieuse. Une maladie qui l’isole et l’empêche autant qu’elle l’inspire dans des compositions. Celle qu’il l’occupe s’appelle d’ailleurs Enfermaria.
Enfermaria, la prison et la liberté
Tout un programme qu’il a l’intelligence de mener accompagné d’une danseuse. Mais la maladie l’handicape, les médicaments l’abrutissent, le passé le hante même quand il reprend une vie à l’extérieur.
On met du temps à s’attacher à Martin. Encore plus parce que le film commence alors qu’il est dans ce centre psychiatrique. Le regard est trop sollicité par l’environnement chaotique pour qu’on s’attarder sur lui. Le réalisateur met d’ailleurs trop de temps à nous révéler sa différence, sa virtuosité. On se retrouve donc dans un univers souvent filmé – et souvent sélectionné à l’Acid – dans l’attente qu’un enjeu se dessine.
Vers la légèreté
C’est dommage car les scènes où le pianiste joue et très bien sont de loin les plus intéressantes, les plus envoûtantes. Et encore plus quand il est accompagné de sa danseuse, Sole, qui lui donne une force supplémentaire.
Le film s’étoffe donc au fur et à mesure, rendant sympathique ce type informe, lourd, mal dans sa vie comme dans son corps, mais que la virtuosité de ses mains allège. Sa parole aussi. Là, il devient touchant.
Documentaire d’Artemio Benki avec Martin Perino
2019 – France/République Tchèque/Argentine/Autriche – 1h25
Solo, le documentaire d’Artemio Benki sera présenté à l’Acid 2019 à Cannes le 22 mai. Sa date de sortie en salle en France n’est pas encore connue.