Une fois n’est pas coutume, Cine-Woman s’intéresse à un superbe premier film qui traite presque exclusivement de virilité, de rivalité masculine à l’adolescence : Sleeping giant.
Rivalité masculine adolescente
Dans Sleeping giant, le réalisateur Andrew Cividino cherche à nous comprendre comment se construisent les garçons à cet âge et ce qui dictera certains comportements coupables adultes. Tout est en germe ici… Adam, Nate et Riley, trois adolescents d’une quinzaine d’années, se sont rencontrés sur les bord du Lac Supérieur, ce vaste espace sauvage où canadiens et américains passent des vacances nature.
Adam est timide, un peu coincé, lunaire mais il est entouré de parents à l’aise, présents et aimants. Nate et Riley sont cousins mais n’ont pas eu la chance de connaître un foyer uni. C’est leur grand-mère qui est chargé de s’occuper d’eux et elle est franchement débordée par les deux phénomènes.
3 garçons, 2 mondes
Rlley, mais surtout Nate sont en révolte, toujours prêts à en découdre et à tester n’importe quelle limite pour se prouver qu’ils seront un jour des hommes. Bagarres, défis, drogues, vols… ils s’essaient à tout et embraque Adam dans leurs dérapages.
Le fragile équilibre de leur trio vacille le jour où les premiers émois amoureux les mettent en rivalité, alors que les deux cousins ont découvert de quoi faire chanter Adam.
No limit dans ce Sleeping Giant
Ce film est une épreuve de force, une sorte de brûlot qui décrit en finesse mais frontalement la rivalité masculine à l’adolescence. Tout est bon pour attirer l’attention sur soi, tout est bon même l’auto-destruction.
Réalisé avec brio et un sens inné de la photo et du récit, ce premier film, dur, laisse un goût amer mais tient son propos d’un bout à l’autre, en s’appuyant sur une tension tenue de main de maître par le jeune Andrew Cividino, un nom à retenir.
D’Andrew Cividino, avec Jackson Martin, Reece Moffett, Nick Serino…
2015 – Canada – 1h29
Le film était sélectionné à la Semaine de la Critique 2015