Rara
Rara de la chilienne Pepa San Martin traite de manière lumineuse de l’enfance dans une famille homosexuelle. Et du regard différent que la société pose sur elle. Salvateur.
Famille recomposée
Pour son premier film, la réalisatrice chilienne Pepa San Martin s’est inspirée d’un fait réel. La juge Atala s’est vue retirer la garde de ses deux enfants sur le simple fait qu’elle avait refait sa vie avec une femme. Mais plutôt que d’en faire un documentaire, elle a choisi de prendre le recul de la fiction.
La petite Sara va bientôt avoir 13 ans. Ses parents ont divorcé et chacun a refait sa vie. Son père avec une femme timide, un peu soumise. Sa mère avec une femme. Jusqu’à présent, Sara et sa petite soeur Cata ont la vie classique des enfants de parents séparés : la semaine chez leur mère et quelques jours chez leur père.
Rara ou regards sur une famille étrange
Chez leur mère, la cohabitation se passe sans encombres. Mais, Sara commence à s’apercevoir qu’à l’école, au dehors, cette famille différente intrigue. En plein début d’adolescence, Sara l’assume plus ou moins bien, sans pouvoir l’exprimer. Mais quand il s’agit de fêter son anniversaire, elle préfère inviter ses amis chez son père. Il décide alors de faire revoir le jugement et demande la garde principale de ses filles.
En suivant constamment le parti des deux fillettes, et surtout celui de Sara, la réalisatrice pose merveilleusement bien les enjeux. Mais elle ne juge pas, jamais. En revanche, sa caméra parvient à montrer comment chaque tension est exploitée. Par les uns, par les autres, les petites étant finalement ballottées dans une décision qui les concerne au premier chef mais qu’elles ne déterminent pas. Le regard est très juste, bien plus universel que la situation décrite et donc pertinent.
De Pepa San Martin, avec Mariana Loyola, Coca Guazzani, Daniel Munoz…
Rara de Pepa San Martin a été récompensé du Grand prix du jury de la compétition Génération à la Berlinale 2016.
2015 – Chili – 1h22