Pupille
Quel parcours un enfant abandonné à la naissance suit-il jusqu’à son adoption? C’est le sujet de Pupille, le deuxième film très émouvant de Jeanne Herry.
Né sous X
Ce n’est pas un film de clôture habituel mais le Festival du Film d’Angoulême a choisi de finir sur une touche émouvante, en programmant Pupille juste après la remise du palmarès.
Une jeune femme arrive à mobylette à l’hôpital et décide d’accoucher sous X. Un long processus porté par une chaîne de service public et d’aidants se met alors en marche pour faciliter l’insertion de ce bébé dans notre société.
Une chaîne humaine
Basée sur des bonnes volontés et une efficacité assez exemplaire, cette chaîne va de l’assistante sociale au conseil de famille des structures d’adoption.
On suit donc avec intérêt et émotion la naissance sous X du petit Théo, ses premiers jours à la maternité puis son placement dans une famille d’accueil pendant deux mois, et enfin son attribution et son arrivée dans sa famille adoptive.
Le long parcours d’une pupille
Le geste de Jeanne Herry est presque documentaire. Elle a pourtant distribué les rôles-clés à un myriade d’acteurs inspirés. Gilles Lellouche est étonnant de tendresse et d’attention en parent d’accueil et père et mari dévoué – ça change de son propre film, Le grand bain-.
Sandrine Kiberlain défend ses frustrations avec efficacité mais c’est Elodie Bouchez, dont c’est le grand retour, qui émeut le plus. Elle est vibrante de retenue et d’émotions, avec un naturel désarmant.
Cette sincérité ainsi que la précision du propos donne toute sa pertinence et son intérêt à un sujet, jamais traité au cinéma. En tous cas, jamais comme tel. Et ce long processus entre une naissance et une adoption prend plusieurs années avec des étapes savamment décrites ici. C’est instructif autant que passionnant. Indispensable pour comprendre.
De Jeanne Herry, avec Sandrine Kiberlain, Elodie Bouchez, Gilles Lellouche, Olivia Cote…
2018 – France – 1h47
Pupille de Jeanne Herry est présenté en clôture du 11e Festival du Film d’Angoulême.