Sept ans après Cars, voici Planes, l’histoire copiée-collée et moins inspirée de Dusty, un épandeur chargé de répandre à basse altitude les engrais et les insecticides sur les cultures.
Toujours plus haut
Dusty se rêve en avion de haut vol, en as de la vitesse. Un défi qu’il va relever lors du Grand Rallye du Tour du ciel.
Evidemment, les obstacles seront nombreux, le découragement omniprésent mais grâce à l’amitié indéfectible de ses amis et à sa ténacité, Dusty va réussir à prouver au monde entier qu’on peut triompher de tout à condition de le vouloir vraiment.
C’est attachant et plutôt bien mené comme toujours chez Disney, avec une succession bien rôdée d’aventures, mais sans aucun effort de renouveler une recette qui fonctionne tout seule. Déjà vu donc.
De Klay Hall, avec les voix françaises de Fred Testot, Leïla Bekhti, Mélissa Theuriau, les membres de la patrouille de France et l’équipe de voltige de l’armée de l’air
Les autres sorties du 9 octobre sur cine-woman : Prisoners de Denis Villeneuve, La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, la Palme d’or de Cannes 2013, Vandal, le beau premier film d’Hélier Cisterne et la magnifique reprise Sidewalk Stories de Charles Lane.
Dans une banlieue banale d‘une ville américaine, le soir de Thanksgiving, Anne et Joy, deux amies de 6 et 7 ans disparaissent. La police arrête très vite un coupable idéal qu’elle relâche faute de preuves. Le père d’Anna décide de prendre les choses en main. A sa manière… La police, elle, continue son travail de fourmi.
Duo de choc
Faire vite quitte à mal faire. Voilà à peu près la devise de Keller, le père d’Anna, interprété toute en puissance par Hugh Jackman. « Au bout d’une semaine, les chances de retrouver un enfant disparu diminuent de moitié, au bout d’un mois, il n’y en a pratiquement plus aucune de le retrouver vivant. Alors, excusez-moi de faire tout ce qui est en mon pouvoir » est une des vindictes qu’il adresse au policier, l’inspecteur Loki, joué par Jake Gyllenhaal, un type brillant mais introverti qui, bien évidemment, enquête en restant dans les clous de la loi.
Le nouveau film du québécois Denis Villeneuve, réalisateur chic qui a marqué les esprits avec « Polytechnique » et surtout « Incendies », est d’abord celui de ce duo, de ces deux hommes unis par hasard sur une même cause mais avec des méthodes opposées. Ils se détestent ou à peu près et ne pourront sans doute jamais se comprendre, ni s’apprécier. Mais, il faut faire avec.
A leur place
C’est aussi un thriller sombre, presque glauque qui surfe sur les thèmes délicats des enlèvements d’enfants, de la pédophilie, des angoisses parentales etc… avec comme volonté d’impliquer le spectateur en lui disant : « ne jugez pas mais demandez-vous plutôt ce que vous auriez fait à leur place».
Eux, ce sont les parents ou plus exactement les pères de deux fillettes. Les mères, elles, se sont réfugiées dans le silence ou au fond de leur lit, complètement groggy aux barbituriques, complètement incapables qu’elles sont de réagir à une telle tragédie. Bizarre… Le père de Joy fait à peu près confiance à la police, même s’il assiste un peu involontairement Keller, un croyant impulsif, sûr de son bon droit, prompt à se faire justice lui-même, quitte à pulvériser ce qui lui reste de famille et à se détruire lui-même. Une tête brûlée aux intuitions pourtant assez justes.
Labyrinthique
On erre donc avec eux et ce policier solitaire au gré de leur enquête dans le rayon très limité d’une petite ville de province américaine, entre son commissariat, les maisons des uns et des autres et la forêt voisine.
L’ambiance est immédiatement campée. Quasiment toute l’enquête se déroule la nuit, dans le noir et sous une pluie battante. Quand ce n’est plus le cas, l’atmosphère est glaciale (il neige même parfois) et les maisons de banlieues semblent toutes un peu mal entretenues, un peu délaissés et filmées sans espace, frontalement. De même, la solitude quasi totale du policier fait face à l’isolement des familles dans la douleur, comme si, plus rien ne pouvait les atteindre. Et petit à petit l’étau se resserre autour d’un possible meurtrier, au gré de fausses pistes et de rebondissements qui finissent par se succéder dans une surenchère contre-productive.
Le mieux, ennemi du bien
A force de vouloir dissimuler puis retarder la résolution, le film n’en finit plus – il dure 2h33 !- et perd en réalisme, en émotion en nous forçant à supporter l’énième étape d’une intrigue à tiroirs. On en sort rincé, essoré même avec cette sensation intense que moins de surenchère dans l’horreur et dans les multiples personnes impliquées à tort ou à raison aurait été bénéfique à cette histoire. La pluie, le froid en moins, Incendies, le film précédent de Denis Villeneuve avait déjà ce défaut.
S’il s’est un peu calmé dans le léchage de l’image qui le caractérisait à ses débuts (Maelström ressemblait à une longue pub pour parfum), il compense désormais par une accumulation de situations, de sous-énigmes. Dès qu’il apprendra l’art de l’épure, Denis Villeneuve sera un grand réalisateur.
De Denis Villeneuve, avec Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Maria Bello, Viola Davis, Paul Dano, Melissa Leo…
2013 – USA – 2h33
Les autres sorties du 9 octobre sur cine-woman : La vie d’Adele d’A Kechiche, la Palme d’or de Cannes 2013, Vandal film frais pour ado d’Hélier Cisterne, le dernier Disney, Planes et la magnifique reprise Sidewalk Stories de Charles Lane.
Chérif, 15 ans, traverse une adolescence difficile. Avant qu’il ne bascule inéluctablement dans la délinquance, sa mère débordée se résout à l’envoyer chez sa sœur à Strasbourg, où le père de Chérif vit depuis leur divorce. Non pour l’éloigner, mais pour protéger son petit frère.
A couvert
Une famille structurante, un oncle autoritaire, un cousin de son âge, son père à proximité, Chérif semble armé pour réussir son CAP de maçonnerie. Sauf que Thomas, le cousin, cache un secret : la nuit,il « graffe ». Il risque sa vie pour recouvrir les murs de la ville de dessins et de lettrages. Un soir, il emmène Chérif avec lui qui découvre ainsi un nouveau moyen d’exorciser sa violence.
C’est un film simple, concentré et parfaitement tenu qui raconte le destin d’un adolescent turbulent. Sans jugement, mais avec une dynamique étonnante, ce premier long métrage se vit comme un arc tendu prêt à rompre à chaque instant tout en nous envoyant dans un ailleurs, le monde nocturne, feutré et périlleux des graffeurs où il est primordial de se faire un nom et de défier les lois de la gravité. A ses risques et périls. Mais, l’adolescence peut-elle être vécue sans se frotter au danger ? C’est en s’y risquant que Chérif (formidablement joué par le jeune Zinedine Benchenine) deviendra un homme complet, sensibilité et sans doute plus responsable.
Les autres sorties du 9 octobre sur cine-woman : Prisoners de Denis Villeneuve, La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, la Palme d’or de Cannes 2013, le dernier Disney, Planes et la magnifique reprise Sidewalk Stories de Charles Lane.
Brigitte Fontaine est tout à la fois une énigme et une rareté. Le beau documentaire que lui consacrent Benoît Mouchard et Thomas Bartel éclaire un peu cette créatrice audacieuse
Juliette, Bac + 5, a quitté son poste de prof pour tenter sa chance dans l’édition. Elle est d’ailleurs en course pour un bel emploi dans ce secteur. En attendant, elle va remplir comme elle peut, c’est-à-dire en faisant les courses, en s’occupant des enfants, en allant chez le coiffeur et en préparant un dîner, sa vie trépidante de femme de banlieue, exilée volontaire de la ville et de la vie active pour avoir choisi de suivre son proviseur de mari.
Remplir le vide
Ce résumé vous semble méprisant. Le film est à l’avenant. En voulant dénoncer la vie mollassonne de femmes au foyer de lointaine banlieue parisienne, la réalisatrice Isabelle Czajka a développé un parti pris contre-productif.
Non seulement, on ne parvient pas à plaindre ces femmes dans la quarantaine qui ont structuré leur vie autour des horaires de l’école et du retour du mari, qui regardent s ‘écouler leur journée en s’invitant à boire un café ou en allant faire du shopping, voire un peu de ménage. En grande partie parce qu’on ne comprend pas, à l’exception du personnage de Julie Ferrier qui a pris un ascenseur social ennuyeux (mais le confort semble à ce prix), pourquoi ces femmes ont choisi d’être les meilleurs fossoyeurs de leur vie. Elles ont épousé le conformisme (leurs maris sont gratinés, eux aussi) et finalement s’arrangent assez bien de cette frustration, suffisamment pour ne pas chercher à en briser le cercle.
Filmer l’indicible
En fait, le sujet aurait été passionnant si… la réalisatrice avait su donner du relief à l’indicible qu’elle a choisi de traiter. Ce n’est pas le cas. Le film ne raconte rien si ce n’est le vide de la vie de cette femme entre deux dîners où elle s’oblige à aller et qu’elle se force à préparer. Les personnages sont mal croqués, sans intérêt et ne représentent eux même pas grand chose. Une histoire secondaire de misère sociale est plaquée sur le récit principal, sans que rien de tangible n’en ressorte. Et je passe sur la démonstration de féminisme à la petite semaine de la scène de l’atelier littéraire.
Même la banlieue qu’Isabelle Czajka prétend filmer l’est sans talent. Pourtant, il suffit d’une seule visite à Val d’Europe et alentours pour mesurer la cinématographie des lieux. Des lotissements à l’américaine qui s’étendent à l’infini, des maison sans âme et toutes identiques, des parcours bien tracés, une vie sociale bien rangée, une Victoria Lane en copie conforme.. mais qui n’apparaît pas ici.
Loin des Desperate Housewives
C’est vrai qu’il est toujours difficile de filmer le rien, la médiocrité. Mais, la vitalité des Desperate Housewives prouve que c’est possible à condition de ne pas s’y prendre frontalement et en composant avec habilité des personnages charnels. Quant à la longue et pernicieuse descente en enfer dont seules les femmes sont capables, la manière dont elles parviennent à se résigner et à abandonner toute velléité d’épanouissement personnel, il a été filmé, et avec une autre ampleur, dans le magnifique « A perdre la raison » de Joachim Lafosse.
D’Isabelle Czajka, avec Emmanuelle Devos, Julie Ferrier, Helena Noguerra, Natacha Régnier, Laurent Poitrenaux…
Un film sur Diana ? Evidemment ! Elle qui a été la femme la plus connue et la plus photographiée au monde, elle qui fut l’icône de la fin du XXème inspirerait forcément un jour scénaristes, réalisateurs ou producteurs. Encore fallait-il attendre que l’émotion immense qui a suivi sa mort accidentelle, le 31 août 1997, se dissipe en Angleterre et ailleurs, que le deuil soit enfin fait et que la famille royale anglaise découvre d’autres bonheurs. Seize ans plus tard, « Diana », le film, tombe donc à pic.
Sulfureux
Il est plus étonnant que ce soit Oliver Hirschbiegel qui s’y colle. Connu pour avoir tourné « La chute », qui contait de l’intérieur les derniers jours de la vie d’Hitler dans le bunker, ce réalisateur allemand à la réputation de fait sulfureuse ne semblait pas sentimental, pas au point de consacrer un de ses films à une princesse adulée, à la reine de la presse people. Et puis, qu’allait-il nous apprendre qu’on ne savait déjà sur cette femme à la fois ultra-gâtée mais blessée par la vie, sur cette mère écartelée entre son devoir, les contraintes dues à son rang et des émotions qu’elle avait la réputation de ne pas bien savoir maîtriser ?
Plutôt que de retracer Diana à travers les grandes dates qui ont jalonné sa courte existence, Stephen Jeffreys, le scénariste, et Ecosse Films, la société de production qui a eu l’idée de ce récit, se sont concentrés sur l’épisode sans doute le plus paradoxal de sa vie. En 1995, alors qu’elle est en plein divorce d’avec le prince Charles, Diana est en train de se sculpter un nouveau personnage médiatique : elle n’est plus depuis longtemps la cruche blonde choisie pour son sang bleu comme potentielle représentante de la monarchie anglaise, ni l’empêcheuse de tourner en rond dans l’organisation huilée du palais, ni même l’épouse bafouée d’un prince qui ne l’aurait jamais aimée.
Reborn
Non, elle est une femme de son temps, amincie, épanouie, enfin jolie, qui semble en voie d’assumer sa personnalité et ses propres désirs. Sa notoriété est immense, sa popularité au top. Et pourtant, c’est au moment où elle occupe sans cesse le devant de la scène qu’elle va le mieux parvenir à dissimuler ce qui comptera le plus dans sa vie : son envie d’être utile et son amour le plus sincère.
Le film commence (après une scène de flash back sur sa dernière soirée à Paris) donc au moment où Diana, séparée, est en train de découvrir la liberté et surtout de se demander ce qu’elle pourrait bien en faire. Donner un sens sa vie, voilà la question. Une visite dans un hôpital va la guider dans ce choix. Elle y rencontre un chirurgien passionné par son métier, Hasnat Khan, avec qui elle ne tarde pas à débuter une liaison. Elle l’admire, il ne la traite pas comme une princesse, elle le respecte, il s’intéresse à l’être humain qui est en elle et lui fait comprendre comme utiliser à bon escient son statut, sa notoriété, bref son pouvoir à un peu plus que des bonnes oeuvres. Ce qui n’avait jamais été le cas jusqu’à présent… Diana s’engage alors dans ce qui restera son combat le plus pertinent : la lutte contre les mines antipersonnel.
A sa perte
Pourtant, même si leur amour est vraiment partagé, il va être sérieusement contrarié par des obstacles multiples : l’extrême médiatisation de Diana, qui ne facilite pas l’intimité, la tradition musulmane de la famille du médecin, l’impétuosité de leurs caractères respectifs, les contraintes de leurs occupations respectives… Au bout de deux ans et après plusieurs ruptures, le couple se sépare une nouvelle fois. Par dépit (selon la thèse du film) Diana accepte l’invitation de Dodi Al-Fayed à passer des vacances sur son yacht et invite les photographes à la rendre publique. On connaît la suite et sa fin tragique…
En révélant cette histoire d’amour plutôt discrète et surtout ce qu’elle a changé dans la personnalité et l’attitude de Diana, le film a l’intelligence d’éviter tous les travers d’une hagiographie qui n’aurait pas été palpitante. Certes, ce portrait n’est pas à charge, mais il a l’humilité de chercher à comprendre un personnage éminemment public à travers une histoire fondamentale dans son cheminement personnel mais qui aurait gagné justement à rester très privée. On s’intéresse de très près au destin contrarié de cette femme, apparemment puissante mais aux failles (notamment affectives) évidentes, à sa quête d’amour revendiquée, à sa perspicacité dans ce que le monde attend d’elle et ce qu’elle est capable de lui donner… On la découvre intuitive et finalement extravertie, peinant à desserrer le corset de son rang et de son éducation.
Se révéler à soi-même
A travers elle, le film aborde aussi et en finesse une problématique très féminine. Sans se poser plus de questions, Diana a d’abord vécu à travers les autres (son mari, sa charge, ses enfants, sa famille, son rôle dans la monarchie…). Son divorce lui fait prendre conscience qu’elle est une personne à part entière même si cette indépendance a un goût amer. Sa liaison avec ce chirurgien lui prouve qu’elle peut faire quelque chose de sa vie. A elle de décider désormais comment répondre à l’éternel questionnement entre le dévouement et l’accomplissement personnel!
Très bien documenté, conçu et mise en scène avec une précision méthodique, avec sérieux et sans folie, « Diana » est une très belle surprise. Impossible de rester froid aux tentatives de la vraie Diana pour être heureuse, à la conviction qu’elle met dans les projets qu’elle entreprend, à la générosité parfois maladroite dont elle fait part. Naomi Watts, qui l’interprète avec application, rend cette émotion plus que palpable. Et sans vraiment la mimer, elle a su s’approprier ses tics, son accent, l’ensemble de ses expressions. Un seul point faible dans cette recherche: sa démarche beaucoup trop banale.
Complexe
En se concentrant sur son sujet c’est-à-dire sur cette liaison méconnue, le scénario évite aussi tous les travers qui l’auraient rendu peu crédible : on voit à peine les arcanes de la monarchie anglaise, le lustre des palais et les obligations familiales ou « institutionnelles » qui rythment la vie de Diana. Et sa vie telle qu’elle est décrite ne porte ni au fantasme, ni à la pitié populaire. Un équilibre subtil, sensible dont Oliver Hirschbiegel a su se satisfaire et qui révèle au plus près une personnalité plus ambivalente que prévue.
De Oliver Hirschbiegel, avec Naomi Watts, Naveen Andrews, Douglas Hodge, Charles Edwards…
2013 – Grande-Bretagne/France/Belgique – 1h48
A consulter aussi sur cine-woman : la conférence de presse de Paris, avec Naomi Watts, Naveen Andrews, Oliver Hirschbiegel et le producteur Robert Bernstein.
Les tout-jeunes enfants se posent souvent plein de questions auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre. Ils appréhendent sans savoir en parler un évènement qui va les concerner pour la première fois de leur vie.
La première fois
Réussiront-ils à aller dormir chez leur meilleur ami sans avoir peur ? Sauront-ils accepter un nouveau copain au bac à sable ou un petit frère à la maison ? Apprendre à jouer tout seul, à se mesurer aux autres ou à ranger leur chambre? Et qu’est-ce que ça fait d’être malade et de devoir aller à l’hôpital ?
En reprenant ainsi des moments de la vie quotidienne, ce programme de huit petites histoires qui mettent en scène Nounourse, sa famille et ses copains, a tous les arguments pour aider à répondre à leurs interrogations et à désamorcer leurs angoisses. Grâce à une narration accessible, très réaliste, portée par la voix off chaleureuse d’Hippolyte Girardot, ces courts-métrages au dessin très simple, moderne, stylisé et épuré seront une aide plus que bienvenue pour accompagner les plus jeunes dans les premières expériences d’autonomie. C’est bien fait, éducatif, pédagogique et distrayant.
Les Américains prétendent que « Le magicien d’Oz » est le film le plus vu de tous les temps. Pour fêter ses 75 ans de carrière et le faire connaître aux nouvelles générations, le studio Warner a eu l’idée de le remastériser en 3D et propose cette nouvelle version au public sur grand écran.
en 3D
Si la profondeur de champ donne un relief plus accentué à ce conte de fées musical aux couleurs kitsch, l’histoire n’a évidemment pas changé.
Dorothy (Judy Garland) est toujours cette jeune fermière du Kansas, âgée de 16 ans qui est envoyée par une tornade dans le monde d’Oz. Elle y rencontre un épouvantail sans cerveau, un homme en fer-blanc sans cœur et un lion sans courage et y déjoue, grâce à son petit chien Toto, les pièges des sorcières du Nord et de l’Ouest. Elle poursuit son chemin (la longue route de briques jaunes) jusqu’à Oz, persuadée qu’il l’aidera à rentrer chez elle au Kansas. Mais, le veut-elle seulement ?
Voici donc une très belle occasion de (re)découvrir ce classique du cinéma mondial, un enchantement qui a, certes, un peu vieilli mais continue à charmer les petits et à faire rêver les plus grands, qui tous connaissent et reprendront en chœur « Over the rainbow » sans forcément identifier l’origine !
De Victor Fleming, George Cukor… Avec Judy Garland, Frank Morgan, Ray Bolger
Ah les femmes, la femme ! Tout au long de sa carrière de réalisateur, Woody Allen leur a consacré régulièrement de très beaux portraits qui, aujourd’hui, rejaillissent comme ses oeuvres les plus intéressantes, les plus sincères et donc les réussies.
Un réalisateur amoureux
On se souvient, émue, d’ « Annie Hall », vraie ode d’un homme amoureux à sa femme d’alors, Diane Keaton, de sa période Mia Farrow, (« Hannah et ses sœurs », « Alice » etc…) et de tant d’autres héroïnes… Bref, chez Woody Allen, la muse est forcément féminine, et il restera sans doute l’un des réalisateurs américains à avoir confié à ses actrices les rôles les plus riches et dans des histoires beaucoup plus variées que la production courante.
« Blue Jasmine » s’inscrit dans cette lignée. Et c’est peu dire que c’est une excellente nouvelle tant les derniers films de Woody Allen n’avaient pas été très convaincants. Par pudeur nous ne mentionnerons ni « To Rome with Love », ni « Minuit à Paris », deux errances insignifiantes bourrées de clichés touristiques… Il faut revenir à « Vicky Cristina Barcelona », qui opposait la brune incendiaire Penelope Cruz à la blonde ultra sexy Scarlett Johansson pour retrouver la verve qui fut la sienne. Encore une histoire de femme…
Déchue
Dans son nouveau film, Jasmine est une femme perdue. On fait sa connaissance juste après son divorce, quand elle est à la dérive complète d’une vie qui fut autre fois magnifique, pour ne pas dire luxuriante. Défaite, à terre, elle a quitté New York pour San Francisco où elle compte se refaire une santé (financière notamment) et retrouver une raison de vivre chez sa soeur, Ginger.
Elles n’ont pour ainsi dire aucun point commun, même pas l’affection qui pourrait les lier. Autant Jasmine est snob, superbe, anciennement riche et ayant appartenu à l’élite new-yorkaise, autant Ginger est une américaine moyenne, popu même, qui peine à joindre les deux bouts et qui se satisfait assez bien de sa condition, du moment qu’elle est aimée.
Factice
Jasmine, elle, aime le luxe, le style, l’épate, l’argent, les mondanités…. Son univers factice a beau s’être écroulé, elle ne changerait de repère pour rien au monde. Ginger, elle, a des enfants, des sentiments sincères qui la portent et c’est avec une bienveillance surprenante, une admiration sans borne et une patience hors norme qu’elle accueille sa sœur, chez elle. A durée presque indéterminée.
Pourtant, quand l’une et l’autre finissent par se rapprocher, par adopter quelques stigmates qui leur étaient auparavant étrangers, quand une éclaircie semble percer dans la grisaille de leur existence, Woody Allen s’amuse à déjouer nos pronostics les plus optimistes…
Sans rémission possible, Jasmine est condamnée aux artifices dont elle s’est toujours délectée et paiera cher son addiction au royaume de l’apparence. Sa sœur, plus sincère, s’en sortira forcément un peu mieux. Mais, c’est justement cette morale un peu facile qui condamne par avance le superficiel sur l’authentique qui est la faiblesse principale de cette fable, par ailleurs réussie. Woody Allen a autrefois été plus cruel (dans « Match Point » par exemple) et son film, son propos n’en étaient que plus fort.
Actrice hors norme
« Blue Jasmine » est toutefois un film puissant. Grâce à la prestation absolument époustouflante de Cate Blanchett. Dans ce rôle de snob new yorkaise déchue, de femme à la dérive, l’actrice australienne livre une performance parfaite, un sommet d’interprétation comme il existe peu. Rien que pour elle, ce film est incontournable.
De Woody Allen, avec Cate Blanchett, Alec Baldwin, Sally Hawkins, Peter Sarsgaard…
Six très courts-métrages sans parole, venus d’Italie, d’Angleterre, de Russie, d’Allemagne… vont permettre aux plus jeunes de découvrir le monde. Celui qu’ils voient et celui des créatures qui les entourent.
Rêves
Depuis la décharge où elle habite, « Chinti », la fourmi russe, rêve d’un autre univers que celui, harassant, de la fourmilière. C’est le Taj Mahal qui l’enthousiasme au point de passer sa vie à tenter de le reconstruire. «Dodu, le garçon de papier », tout en carton, s’ennuie tellement dans sa ville bruyante qu’il va suivre une amusante coccinelle quitte à se retrouver perdu au milieu des flots.
Le monde ne s’est évidemment pas construit en un jour comme l’illustre « La création », avec force matériaux différents ( tissu, dentelles, aquarelles…) et tout en couleurs chatoyantes. Et l’on peut se réjouir qu’il ne soit toujours pas fini. C’est le cas dans « Grand Frère », un petit film fascinant au parti pris très minimaliste où deux personnages s’amusent sur la planche à dessin dès que leur créateur a le dos tourné. Ou qu’un simple « feu follet » le ranime quand la lumière joue avec son propre reflet. Le monde gagne surtout à s’enrichir des uns et des autres, comme le prouve avec tendresse et poésie, « une bouteille à la mer », merveilleux dialogue à distance entre un bonhomme de sable et un bonhomme de neige. Un vrai coup de cœur !
Les sorties du 25 sept sur cine-woman : Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, Miele de Valeria Golino, Blue Jasmine de Woody Allen, Lettre à Momo de Hiroyuki Okiruya et The way- la route ensemble d’Emilio Estevez.
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