Sylvain Chomet, le réalisateur, s’était fait remarqué avec deux dessins animés particuliers : « Les triplettes de Belleville » et l’hommage à Jacques Tati, « L’Illusioniste ». Il délaisse cette fois l’animation pour une fiction avec de vrais acteurs tout en gardant le style qui est le sien, reconnaissable entre tous. Ses obsessions aussi, d’être mal inséré dans la société.
33 ans et pas un mot
« Attila Marcel » raconte la triste vie de Paul, 33 ans, mutique depuis la mort de ses parents, lorsqu’il avait deux ans. Ses tantes, deux vieilles filles aristocrates, l’ont pris sous leur aile et en ont fait un très bon pianiste, qui pour l’instant les accompagne lorsqu’elles donnent leur cours de danse. Le destin de Paul va pourtant basculer quand il rencontre Mme Proust, une excentrique qui l’aide à revenir sur le traumatisme de son enfance.
De sa période animation, on reconnaît aisément le goût de Sylvain Chomet pour des décors soignés et irréels, l’incroyable accumulation de détails et sa passion nostalgique pour les années 1950, 1960 et 1970. L’univers visuel est parfait.
Sans âme
Malheureusement, le scénario n’est pas à la hauteur et on s’ennuie ferme à regarder chacun de ses personnages truculents faire son numéro sans que l’histoire de ce garçon nous passionne. Les parties chantées ne sont guère plus séduisantes. On est toutefois ému en voyant Bernadette Lafont dans son dernier rôle.
De Sylvain Chomet, avec Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Laffont, Hélène Vincent…
Troisième (et on espère dernier) épisode de la pauvre petite famille riche de Mademoiselle Bruni-Tedeschi. Le récit s’échelonne sur trois saisons identifiées, l’hiver, le printemps et l’été et raconte pêle-mêle l’agonie puis la mort du frère atteint du sida, la vie sentimentale complexe de la sœur Louise (Valeria) qui n’a qu’une obsession avoir un enfant à 43 ans, l’étrangeté de leur mère, actrice d’un show permanent, les difficultés financières de cette famille industrielle italienne, qui possède beaucoup (un château en Italie notamment que le frère ne veut pas vendre, un Brueghel l’ancien etc) mais n’a plus les moyens de son train de vie…
Moi, moi, et encore moi
Valeria Bruni-Tedeschi prétend parler de l’intime, en fait, elle ne parle que d’elle-même sans se rendre vraiment compte d’autres individus existent, ni qu’ils méritent bien sûr la moindre attention.
Outre cet ultra-égocentrisme déjà malsain, l’autre aspect abject du film est son impudeur et son indécence permanentes. On ne sent aucune distance de la réalisatrice par rapport à ce qu’elle raconte et qui s’avère être sa vie. Et même si elle pratique un peu l’humour à ses dépends (quand elle est à l’hôpital pour sa FIV par ex ou à Naples pour s’asseoir sur un fauteuil qui favorise de fertilité), elle ne perçoit pas, semble-t-il, que ses démarches correspondent à des pulsions très égoïstes, à des caprices pour ne pas dire des passe-droits qu’elle s’arroge parce qu’elle est comme ça, issue d’un cocon gâté, richissime qui la coupe du monde et de la réalité.
En vase clos
On attendait plus de distance, plus d’intelligence aussi et beaucoup plus d’humour. Une des clés aurait été de confier les rôles de ses proches non pas à ceux (sa mère, elle, son mec Louis Garrel…) qui les ont tenu dans la vraie vie, mais à de vrais acteurs, qui, en se les appropriant, en auraient fait des personnages de fiction. La meilleure preuve en est que le seul personnage vraiment intéressant est Ludovic, le frère, évidemment confié à un acteur, Filippo Timi, mais dont le rôle n’est pas assez développé pour qu’on le comprenne au mieux. Non, ce qui compte c’est cette hystérie à vouloir un enfant à tout prix, thème déjà traité dans son film précédent, « Actrices » et cette complaisance à mettre en scène les disfonctionnements de cette grande famille en pleine dégénérescence.
D’autres, Visconti pour ne citer que lui, ont déjà traité le sujet de la faillite financière et morale de ces familles avec un autre pertinence, et cela bien qu’il en soit lui-même issu. Là, on la regarde le nez collé à la vitre d’un monde qui n’a aucune empathie pour nous, avec l’impression malsaine de les voir s’ébattre, se plaindre, dégénérer, parader aussi sans complexes. Comme si leur vie pouvait être plus intéressante que la nôtre. Mais non, elle est seulement pathétique et le regard de la réalisatrice, complaisant. Rien de plus.
Un bon point : la bande-son qui est à la fois touchante, nostalgique et originale. Ce film était le seul réalisé par une femme en Sélection Officielle au Festival de Cannes 2013. Quelle déception!
De Valeria Bruno-Tedeschi, avec Valeria Bruno-Tedeschi, Louis Garrel, Filippo Timi, Xavier Beauvois…
2013 – France/Italie – 1h44
Les autres sorties du 30 octobre traitées par cine-woman :
On ne vit l’extraordinaire que par amour. A la fin des années 1970, Alain rencontre Jasmine, une jeune iranienne qui étudie en France. En 1978, elle se décide à rentrer à Téhéran, juste au moment où le peuple iranien se soulève contre le Shah et son régime tyrannique.
La révolution iranienne vue de Téhéran
Une épisode d’espoir qu’Alain va vivre intensément. Il a rejoint Jasmine, habite au cœur de la capitale iranienne et regarde les habitants se battre pour un régime politique meilleur. Ils en appellent à Khomeiny, pensant que celui-ci les libérera du joug de la dictature. Quand Alain comprend que la libération annoncée va devenir une nouvelle aliénation, il fuit Téhéran, sans parvenir à convaincre Jasmine de le suivre. Il n’aura bientôt plus aucune nouvelle.
Ce film est étrangement construit : il progresse au gré d’images d’archives d’actualité, de la lecture des superbes lettres d’amour que Jasmine a envoyées à Alain avant qu’il ne la rejoigne à Téhéran et une fois qu’il en est revenu. Et aussi par la voix off qui incarne Alain, au gré de ses réflexions et des détails qui sont nécessaires à la compréhension de cette histoire.
De bric et de broc
Mais, leurs personnages prennent corps dans de drôles de bonhommes en pâte à modeler qui parviennent certes, à exprimer certaines émotions mais qui sont tellement schématiques, désincarnées qu’il devient difficile de s’y attacher. Bleus sont les Iraniens, beige est Alain. Ils se meuvent dans une ville complètement factice faite de polystyrène.
Le décalage constant entre les magnifiques émotions décrites dans ses lettres par Jasmine et l’aspect très conceptuel de la mise en scène de cette histoire d’amour est finalement malhabile. Peut-être que le dessin aurait été plus approprié.
Lettres d’amour magnifiques
Prenant place dans un contexte difficile, contrariant de la Révolution Islamiste iranienne, portée par des sentiments extrêmement forts et nobles, et par des voix très judicieusement choisies – Jean-Pierre Darroussin pour Alain, et Fanzaneh Ramzi pour Jasmine – cette histoire d’amour avait tout pour être bouleversante. Sa forme trop conceptuelle, pas assez charnelle en refroidit l’ardeur. Dommage…
Documentaire d’animation d’Alain Ughetto, avec les voix de Jean-Pierre Darroussin et de Fanzaneh Ramzi.
2013 – France – 1h10
Les autres sorties du 30 octobre traitées par cine-woman :
Le criquet ? La petite taupe ? Cela vous dit forcément quelque chose. Tous les deux ont un point commun, leur créateur : le réalisateur tchèque Zdenek Miller. C’est aussi lui qui a imaginé et donné naissance à Poupi, un petit chien sympa, curieux et intelligent qui découvre le monde.
Découvir le monde
En trois courts-métrages inédits d’une dizaine de minutes chacun, le tout jeune Poupi va comprendre, dans La Danse des grenouilles, qu’il n’a pas encore l’âge d’être papa, avec Le Goût du miel, ce que font les abeilles et quels efforts leur labeur demande et enfin, dans une Journée ensoleillée, à quoi sert le soleil et comment étancher sa soif en cas de grande chaleur
Si les situations sont quotidiennes, banales, la manière dont Poupi acquiert son expérience et sa compréhension du monde est à chaque fois très inattendue mais aussi très futée.
Une vraie leçon de vie donnée sans aucune parole, mais avec une musique expressive, des dessins tout simples et surtout un adorable héros aux expressions si sensibles qu’on a juste envie de le retrouver au plus vite. A voir et à revoir sans modération.
Alors, c’est comment là-haut ? A quelques 500 km au-dessus de la terre ? Dans le silence quasi-absolu et au milieu de cette grande immensité qu’est notre univers ? Jusqu’à présent, seuls quelques chanceux ont eu l’occasion de tester cette sensation inouïe de l’apesanteur et l’autre, encore plus audacieuse, de regarder la terre de haut, de très très haut.
Vu du ciel
Grâce à la caméra subtile d’Alfonso Cuaron, nous serons bientôt des centaines de milliers (des millions qui sait ?) à connaître ce détachement terrestre, cette impression de légèreté, celle de l’extrême lenteur des mouvements, du souffle court sans espoir de recharge d’oxygène, cette disparition quasi totale des repères physiques et visuels qui sont les nôtres habituellement.
Le film de Cuaron est avant tout une expérience sensorielle, celle d’être projeté dans l’espace et d’avoir l’impression extraordinaire d’y être vraiment. Comme l’est Sandra Bullock quand les attaches qui la retiennent à quelque station spatiale quelconque rompent brutalement et la projette dans le vide.
Vide sidéral
On descend en chute libre avec elle, sans retenue et sans moyen de freiner cette descente aux enfers sauf à prendre le temps d’admirer au passage l’immensité sombre, un lever de soleil ou bien encore les découpes des continents qui plongent dans les océans qui les bordent. En évitant bien sûr au passage une pluie de météorites ou en frissonnant à l’idée d’extrême solitude dans laquelle on est redoutablement plongé.
Jamais, et même dans toutes les attractions les plus sophistiquées qui soient, devant les écrans de simulation les plus récents, la sensation n’a été si parfaite, n’a semblé si proche de la réalité. Et c’est évidemment cette sensation extrême, extraordinaire et terriblement dangereuse qui fait tout le sel de ce film.
Imax si possible
Il semble désormais acquis le Gravity sera projeté dans les salles Imax dans lesquelles la sensation d’être dans l’espace devrait être encore plus forte. Il faut essayer de voir le film a minima en 3D, dans les meilleures conditions pour en maximiser les effets.
Le scénario ? Ah pardon ! Il tient en une ligne mais ce n’est pas l’essentiel : lors de sa première sortie dans l’espace, une scientifique en ingénierie médicale (Sandra Bullock qui, pour une fois, a oublié ses tics de comédie, son humour balourd, sa maladresse proverbiale pour un jeu relativement humble) doit faire face seule à un grave accident. Sans navette spatiale, sans co-équipier chevronné et avec très peu d’oxygène, elle va devoir essayer de regagner la terre… pour sauver sa peau. Y parviendra-t-elle ?
D’Alfonso Cuaron, avec Sandra Bullock, George Clooney…
2013 – USA – 1h30
Les autres sorties du 23 octobre traitées par cine-woman :
Grandir, documentaire familial de Dominique Cabrera,
« Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill » sortira le 23 octobre 2013. Mais, cela fait déjà presque cinq ans que la société de production Label Anim s’est mise à travailler à ce dessin animé. Un travail de longue haleine… Cinq ans? Une éternité! Détailler les différentes étapes de ce projet permet de comprendre un peu mieux pourquoi sa gestation est si longue…
1ère étape : le livre
Tout a commencé par un livre que Guillaume Galliot, producteur associé de Label Anim, découvre. Un vrai coup de cœur ! Guillaume s‘emballe pour l’histoire de Jean, ce petit garçon d’à peine six ans, qui rentre au CP et que l’on va suivre jusqu’à Noël.
Jean est très impressionné par sa nouvelle école, sa nouvelle maîtresse… Surtout il ne comprend pas où est sa maman et n’ose le demander à personne : pas à son père qui est un directeur d’usine très occupé, ni à son petit frère Paul qui n’en sait pas plus que lui, ni à ses grands-parents maternels chez qui il passe ses vacances de la Toussaint.
Seule Michèle, sa voisine de deux ans son aînée, lit des cartes postales du monde entier que sa mère lui aurait adressées. Alors l’imagination de Jean s’envole… et comme il a beaucoup d’imagination, sa vie devient une aventure.
2ème étape : le scénario
Fin 2008, Label Anim achète les droits du roman pour l’adapter en dessin animé. La première étape consiste à écrire lescénario auquel Jean Regnaud l’auteur de la BD et qui s’est inspiré de son enfance pour raconter l’histoire de Jean, participe. Le scénario connaîtra une dizaine de versions différentes.
Le scénario fini, la société de production parisienne Label Anim commence à chercher des financements et c’est au Cartoon Movie de Lyon que les premiers partenaires s’engagent. Le film trouve notamment un co-producteur luxembourgeois, Mélusine, et un distributeur (c’est lui qui s’occupe de sortir le film en salle quand il sera fini) Gebeka, aussi basé à Lyon.
3ème étape : l’entrée en production
Puisque le tour de table financier semble bien parti, que les partenaires sont suffisamment nombreux, il est temps d’« entrer » en production, un long processus où les étapes se suivent dans un ordre précis. C’est la fabrication du film en lui-même et le processus va durer au moins deux années.
La Bible
1) Les dessinateurs commencent à adapter les dessins du livre pour le dessin animé. Pour chaque personnage, ils font des planches d’esquisses et sélectionnent les visages qu’ils utiliseront.
2) Ils font ensuite le même travail avec ses différentes expressions.
3) Une fois les traits des personnages dessinés, les coloristes choisissent de manière très précise les couleurs choisies pour chaque dessin.
4) Enfin, est évaluée la taille respective des personnages dans les espaces où ils évoluent.
De toutes ces études naît une « bible », un document qui répertorie toutes les références nécessaires pour « dessiner » le film. Les détails fournis doivent être très clairs et très précis car l’animation et la coloration sont faites au Luxembourg et en Chine.
Une fois tous ces éléments déterminés, est construit le story-board, qui raconte l’intégralité du film en dessin, en suivant le scénario. Comme une bande dessinée sans paroles.
Les « sons »
Ensuite, les voix des personnages sont enregistrées. Cette étape se fait très amont afin que les animateurs puissent ensuite « caller » les actions des personnages sur ce qui a été enregistré, notamment pour ce qui concerne les mouvements de leurs lèvres (lips).
Maintenant que les personnages sont bien étudiés, que leur voix sont enregistrées, vient le temps de travailler sur les décors.
Les décors
Pour bien cerner l’ambiance que les dessinateurs veulent donner au film, pour bien respecter les proportions et les perspectives, ils repèrent des endroits réels qui vont les inspirer.
500 000 dessins
Une fois toutes ces bases choisies, reste alors à dessiner consciencieusement chaque image – et quand on sait qu’un film passe 24 images par seconde, ça fait beaucoup de dessins, environ 500 000 ! ) pour pouvoir ensuite les animer. Et certaines fois, les dessins du livre ne conviennent pas tout à fait à la manière dont l’histoire est racontée dans le film. Les dessinateurs l’adaptent. C’est le cas de cette scène, avec d’abord la version du livre et ensuite, celle du film.
Plus de deux ans de travail à Paris, au Luxembourg et en Chine auront été nécessaires pour achever « Ma Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill ». Il a été présenté au public pour la première fois le lundi 10 juin 2013 au Festival International d’animation d’Annecy où il était en compétition et a raflé une Mention spéciale. Il sortira en salle partout en France le 23 octobre 2013.
Inspiré du « Roman de l’investiture des Dieux » de la dynastie Ming, ce film reprend l’une des mythologies les plus populaires en Chine. Après une grossesse qui dura trois ans, nait dans une fleur de lotus, un petit garçon minuscule.
Génie
Il est pourtant choisi comme disciple du génie Tai Yi qui lui confie deux armes : un cerceau et une écharpe. A l’âge de sept ans, alors qu’il se baigne, Nezha comprend que le Roi Dragon de la mer de l’Est fait capturer des enfants pour les manger. Il se révolte et tue l’un des fils du Roi. La guerre est alors déclarée entre les Dragons et les humains. Pour ne pas sacrifier son peuple, Nezha va devoir être le plus malin…
Ce dessin animé chinois, créé dans le studio de Shanghai, était en 1979 l’une des premières manifestations du renouveau d’un art malmené sous la Révolution Culturelle. Sélectionné à Cannes en 1980, il ressort aujourd’hui et son charme est intact. Les jeux de couleurs sont magnifiques, les scènes de combat spectaculaires et cela, même si les décors apparaissent figés comme dans la plupart des mangas japonais. Et son histoire très belle, la preuve que l’avenir appartient aux enfants.
Sans doute que la saga Malaussène de Daniel Pennac méritait, au vu de son succès, de passer au cinéma. C’est Nicolas Bary, qui avait déjà réalisé le médiocre « Enfants de Timplebach », qui se colle à ce premier épisode et le résultat est décevant.
Toc
Rien de la magie du livre ne transparait : l’ensemble est à la fois trop appliqué et trop surfait pour être attachant. Tout l’univers foutraque de cette famille atypique fait toc, et cela malgré les efforts louables des acteurs.
Le résumé ? Malaussène travaille dans un grand magasin comme souffre-douleur. Son boulot est atroce mais il ne peut s’en passer, car il est chargé d’élever tous les enfants que sa mère a eu avant de repartir courir le monde. Dans son magasin, les morts tombent comme des mouches. Bien accusé, Malaussène décide d’enquêter, aidé en cela d’une journaliste aux moeurs libérées.
De Nicolas Bary, avec Raphaël Personnaz, Bérénice Béjo, Emir Kusturica, Thierry Neuvic, Mélanie Bernier
Pour toutes celles a qui ça aurait échappé, Carine Roitfeld, la papesse de la mode, la Anna Wintour française en plus sympa, a quitté Vogue après dix ans de bons et loyaux services. Que faire justement quand on a révolutionné l’image de la mode dans les années 1990? Quand on a inventé le porno-chic avec Tom Ford?
CR Fashion book
Carine Roitfeld, la parisienne, a décidé de s’installer à New York et d’y lancer un nouveau magazine, une sorte de mook sur la mode à la périodicité rare. Fabien Constant, le réalisateur, a justement eu l’idée de la filmer au moment où elle en jetait les bases.
On assiste donc à la première rédaction et finalement à toute la conception de ce magazine d’un genre un peu nouveau, qui choisit une thématique générale qu’il décline dans toutes ces photos de mode. « CR Fashion Book : issue 1 Rebirth » (c’est le nom du magazine) prend donc forme sous nos yeux, au gré des shootings réunissant toutes les vedettes de la planète mode, des créateurs aux photographes en passant par les mannequins.
Vie privée publique
Un peu comme l’était The September Issue, le film consacré à l’énorme numéro que publie chaque année le Vogue américain. Sauf qu’en plus de suivre la fabrication du journal, Carine Roitfeld se livre, mélangeant savamment sa vie familiale (en même temps que son magazine prend vie, sa petite fille naît) avec la gestation de son journal. Ses proches intervenant eux aussi en entretien filmé.
Ce parti pris au départ dérangeant finira par devenir le point fort de ce documentaire. Car, et même si elle a la réputation d’être accessible, au début du film, Carine Roitfeld est d’une arrogance rare. Mais, à force de se confier, à force d’inviter ses proches à parler d’elle, elle finit par devenir une personnalité attachante, certes extrêmement déterminée et consciente de sa valeur, pas très modeste mais pleine d’un enthousiasme et de valeurs qui méritent d’être partagées. Celles qui peut-être ont fait son succès eta la propulsent dans cette nouvelle aventure, très auto-marketée et auto-centrée.
Enfin, une question restera en suspens : pourquoi les rédactrices de mode sont-elles si souvent si mal habillées, mal coiffées et mal maquillées?
De Fabien Constant, avec Carine Roitfeld, Stephen Gan, Karl Lagerfeld, Tom Ford, Bruce Weber, Linda Evangelista, Karolina Kurkova…
2013 – France – 1h32
Les autres films du 16 octobre chroniqués sur cine-woman :
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