Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est un peu la devise de Pat et Mat, deux voisins-copains qui adorent faire du bricolage.
Des as du bricolage…
L’un comme l’autre ont un savoir-faire approximatif mais une imagination débordante. Et toute expérience de la vie quotidienne se transforme en une catastrophe difficile à anticiper. Mais, heureusement, ce sont aussi leurs idées farfelues qui finissent par les sauver. Ou pas.
Qu’ils soient dans la salle de bains, dans leur jardin en train de manger des saucisses, de jouer aux cartes ou bien en plein ménage à passer l’aspirateur (ce qu’ils détestent) ou dans leur grenier à regarder les étoiles, rien au départ ne permet de présager ce qui va leur arriver et c’est tant mieux !
… Décalés
Ces cinq courts-métrages signés du tchèque Marek Benes, le fils du créateur des personnages nés en 1976 et toujours diffusée à la télévision, sont une suite de gags plus amusants les uns que les autres, mais traités avec le plus grand sérieux. Pat comme Mat sont deux marionnettes toute simples, vêtues à l’ancienne et coiffées pour l’un d’un bonnet rayé et pour l’autre d’un béret.
Et, justement, c’est le décalage entre leur allure banale, leur environnement classique et leurs idées farfelues qui crée cet humour burlesque et attachant. Vite de nouveaux épisodes qu’on continue à rire d’aussi bon cœur !
Quand Thomas (Dylan O’Brien) débarque de son monte-charge rouillé au beau milieu d’un terrain vague, cerné par un labyrinthe géant (le Bloc), il est accueilli froidement.
Seuls au monde
Comme lui, une centaine de jeunes garçons sont arrivés un jour sans explication et en ayant perdu toute mémoire. Eux ont fini par se structurer en une société bancale, avec un leader et tous un tas de rôle plus ou moins définis.
Le nouveau venu est convaincu qu’il peut s’échapper… Il tente donc sa chance au cœur même du labyrinthe dont la forme évolue chaque nuit. Parviendra-t-il à trouver une issue ? Survivra-t-il à cet étrange mal qui menace ses compagnons ? Qui est donc le dernier arrivant? Pourquoi est-ce une fille la seule fille? ?
Rescapés
Dans la lignée des adaptations de littérature adolescente à succès, ce « Labyrinthe » est aux garçons ce que « Divergente » était aux filles : un thriller post-apocalyptique à sensation forte, où l’intelligence et le courage d’un seul servira la cause de tous.
Pourtant, et même si l’intrigue de départ crée un suspense réel tant le labyrinthe est inhospitalier et qu’il paraît impossible d’y échapper, le film ne captive pas jusqu’au bout. Comme si le récit du roman de James Dashner était trop riche et qu’en le simplifiant pour en faire un film, il en avait perdu sa singularité. L’ennui monte et le pourquoi du sort de ces garçons perdus et pourtant enthousiastes n’a finalement plus beaucoup d’importance…
De Wes Ball, avec Dylan O’Brien, Thomas Brodie-Sangster, Kaya Scodalerio…
Les boxtrolls sont des (gentils) monstres qui vivent sous terre et ne sortent que la nuit pour récupérer les objets que les habitants de Cheesebridge ont jeté à la poubelle.
Petites boîtes
Ils doivent leur nom à leur carapace en carton, chacun étant désigné par l’ancien contenu de la boîte : il y a « chaussure », « allumette » ou « œuf », un boxtroll mi-humain, mi-monstre que « poisson » a élevé comme son propre fils.
Mais, à Cheesebridge, on les déteste. On prétend qu’ils sont voleurs et néfastes, qu’ils kidnappent les enfants. L’ignoble Trappenard a même fait de leur éradication un objectif personnel. Il sait que c’est à ce prix qu’il parviendra à se hisser dans la haute société, celle des chapeaux blancs et des mangeurs de fromage.
Polar pour enfants
Réalisé par le studio Laïka, à qui l’on doit déjà les très réussis Coraline et L’étrange pouvoir de Norman, les Boxtrolls est un habile conte pour enfants, à la fois mignon, intelligent et apeurant.
A la frontière entre plusieurs genres cinématographiques, ce film réalisé en stop-motion, est une véritable enquête policière menée par deux enfants dans une Angleterre Victorienne décrite de manière décalée et amusante. Une belle réussite qui ré-enchante avec brio l’animation américaine. Un conseil : restez jusqu’à la toute fin du générique !
D’Anthony Stacchi et Graham Annable, avec les voix de Ben Kingsley/Michel Vuillermoz, Elle Fanning, Isaac Hempstead Wright, Toni Colette…
Comment aborder les sujets les plus durs, et notamment le deuil dans les films animés pour enfants ? Certainement pas à la manière de Esben Toft Jacobsen, le réalisateur de L’Ours Montagne, qui se risque ici sur une pente dangereuse.
Retrouver sa mère morte
Johan est un jeune lapin qui vit avec son père sur un bateau, au milieu de l’océan, depuis que le Roi Plumes a emporté sa maman. Alors qu’il est seul à bord, Johan capte un mystérieux message et décide de partir retrouver sa mère.
Jusqu’ici, tout va bien, mais une fois qu’il arrive au royaume du Roi Plumes, le récit se gâte. Non seulement Johan finit par retrouver sa mère et par se serrer dans ses bras, mais l’histoire laisse entendre qu’il pourra continuer à converser avec elle, une fois revenu parmi les vivants.
Mensonges
Le sujet est trop grave pour être traité ainsi, à la légère. Les psychologues nous ont appris à ne jamais mentir aux enfants. Prétendre qu’ils peuvent, en se jetant à la mer (sans même savoir nager !), repartir embrasser des êtres aimés disparus, semble complètement irresponsable et peut-être même traumatique.
Pour ceux que cela ne rebuterait pas, le graphisme est agréable sans être extraordinaire et les voix des personnages agaçantes.
Trois ans après Intouchables (plus de 19 millions d’entrées en France), le trio Omar Sy, Eric Toledano et Olivier Nakache est de retour avec Samba. Avec de nouvelles têtes à leur côté et un sujet grinçant.
Sylvie Ohayon : « Aie une belle vie. Ce sera ta meilleure revanche »
Grandie à la Cité des 4000 de La Courneuve sans père mais dans une vraie famille juive, violentée et insultée par son beau-père, Sylvie Ohayon s’en est sortie grâce à son goût des mots, des livres et des études. Après une riche carrière dans la pub, elle écrit l’histoire de son enfance « Papa was not a Rolling Stone » , son premier livre publié en 2011, qu’elle adapte aujourd’hui en film.
Pourquoi ce titre ?
Dans la pub, je faisais tout le temps des titres. Mais,quand il a fallu titrer mon livre, j’étais bloquée. Un ami m’a dit : « ton père, c’était pas un Rolling Stone ! ». Et c’est le moins qu’on puisse dire ! Non seulement il m’était inconnu, mais il n’était pas rock n’roll.
Il n’y a pas de référence à la chanson des Temptations?
Si, on l’entend au début du film…
Je veux dire aux paroles de la chanson : un enfant demande à sa mère pourquoi il n’a jamais vu son père, un bad boy dont on comprend en sous-texte qu’il était en prison ?
Euh… Si, bien sûr, je le disais dans le livre que mon père était un prisonnier au long cours…
Est-ce que votre film est aussi autobiographique que vous le revendiquez ?
La réalité était plus intense, donc moins crédible. Oui, c’est mon histoire que j’ai criée, expulsée quand j’étais au plus bas, en plein divorce et sans boulot. C’est mon second mari qui m’a poussée à « cracher mon histoire en la camouflant sous le désinfectant roman ». Ca a été salvateur.
Pourquoi en faire un film ?
Quand j’ai fini de l’écrire, je suis allée voir Stella de Sylvie Verheyde, un film qui m’a bouleversée. Je lui ai envoyé mon manuscrit pour qu’elle le lise et s’il lui plaisait, qu’elle adapte au cinéma. Elle a accepté de m’aider mais pas de le réaliser. Et m’a dit que j’étais folle de vouloir confier mon histoire à quelqu’un d’autre. Elle a participé au scénario, au casting et je l’ai appelé tous les soirs du tournage…
Elle vous a donné des conseils techniques ?
Elle m’a surtout aidée à révéler mes sentiments et mes émotions. Elle m’a appris à lâcher prise, à laisser couler la sève et le sang. La technique est un faux problème. Il faut surtout un point de vue et de la volonté. J’ai tenu à tourner en 35mm, à l’ancienne, sans caméra numérique, comme dans les années 1980 durant lesquelles le film se passe.
A ce propos, la reconstitution des 80’s est très bien faite, mais pourquoi vos personnages parlent-ils comme aujourd’hui?
Pas du tout ! J’ai un rapport tellement fort à la langue –j’en parle dans mon deuxième livre d’ailleurs – que je peux vous assurer que toutes les expressions utilisées l’étaient à l’époque. A la Courneuve, on disait déjà relou, rebeu, mytho, mythologue. Chez nous, la langue était plus libre, plus fleurie. Ces mots se sont diffusés et ont ensuite été rattrapés par Paris, comme le Verlan dans les années 1960.
Est-ce qu’être une fille a été une chance dans votre parcours ?
C’est difficile à dire. Je sais que dans la pub, j’ai vraiment été recrutée sur mon cul. Ca a été une claque, moi qui avais tout misé sur mes diplômes ! Mais, je ne suis pas sûre qu’en banlieue, il y ait un déterminisme sexuel. Kamel –Ouali – s’en est bien sorti par la danse.
On a finalement peu de témoignages de fille sur la vie en cité.
Moi, j’ai surtout tenu à montrer des filles qui font des études, qui ont une sexualité normale, qui tombent amoureuses. A mon époque, les rebeu, les juives, les autres, on portait de shorts, on chantait dans la rue. C’est vrai qu’il ne fallait pas dire qu’on couchait, les filles se faisaient recoudre, mais on avait le droit d’aimer. Aujourd’hui, c’est plus compliqué : tout s’est radicalisé et paupérisé. Le voile a fait son apparition, des migrants qui ne parlent pas français sont arrivés. Or, la langue était notre lien intercommunautaire.
Retournez-vous à la Courneuve ?
Souvent ! J’en suis partie à 26 ans. Mais, je vais voir ma mère et ma grand-mère tous les week-ends et je suis restée amie avec mes copines d’enfance.
En revanche, vous dîtes qu’avoir grandi sans père a été une chance.
Du coup, je n’ai pas eu de limite. Je n’ai pas eu de figure d’autorité. J’ai bâti mes propres cadres, qui sont très cohérents avec ce que je suis vraiment.
Vous n’aviez pas de père, mais bien un beau-père. Atroce en plus.
Oui, il était violent, me tapait et m’insultait tout le temps. Mais, ça glissait sur moi, parce que justement, ce n’était pas mon père. Et avoir lu Fitzgerald m’a sauvée : « Aie une bonne vie, ce sera ta meilleure revanche »
Justement, tendez-vous la main à ceux qui comme vous voudraient échapper à leur condition ?
Ecrire des livres, c’est déjà tendre la main. La seule chose que j’enseigne, c’est que quand on te fout à terre, il faut te relever. Avance, donne-leur tort. Fitzgerald, encore. La vengeance n’est jamais gagnante, la revanche, si.
En quatre ans, vous avez écrit trois livres, réalisé un film. Et maintenant ?
J’ai un contrat pour adapter mes deux livres, Les Bourgeoises et Bonne à (re)marier, au cinéma. En janvier, sort mon quatrième livre, L’une contre l’autre, une fiction qui parle du racisme anti-français dans les cités et j’ai déjà commencé à écrire le cinquième.
Ce programme de cinq courts-métrages d’animation est l’occasion parfaite de découvrir une partie du riche patrimoine créatif de l’ancienne Europe de l’Est. Ces cinq films polonais ont été tournés entre 1954 et 1965 et ils ont tous, à leur manière, innové ou marqué leur temps.
Musical
Sans parole mais avec une musique judicieusement choisie, ils se moquent et s’attendrissent de la modernité de l’époque. « Le chapiteau sous les étoiles », exemple très soigné d’animation de marionnettes, mélange les numéros traditionnels du cirque avec la conquête spatiale.
« La surprise » confronte des jouets traditionnels, des peluches animés, à l’arrivée du Mecano. « Le petit quartet » oppose l’ennui de l’apprentissage de la musique classique avec l’émergence et la fluidité du jazz. C’est le seul film à mixer des prises de vues réelles avec de l’animation, celles des statues qui ornent les candélabres du piano.
Moderne
« Maluch la petite voiture » consacre à sa façon la société du tout automobile. Elle vante l’autonomie de ce nouveau moyen de transport mais met en garde sur la nécessité d’accepter des règles communes.
« Le petit western » parodie un genre cinématographique très en vogue alors en utilisant un dessin à base de tâches de peinture, encore très moderne aujourd’hui. Et ses bruitages, comme le reste, n’ont pas pris une ride !
De Wlodzimierz Haupe, Teresa Badzian, Edward Sturlis, Lucjan Dembinski, Witold Giersz.
Un petit garçon assiste désespéré au départ de son papa. N’écoutant que son envie de le retrouver, il part à l’aventure.
Le monde tel qu’il va
Au fil de son errance, il découvre toutes les belles facettes de son pays, Le Brésil : sa population riante, son carnaval, la richesse de ses paysages, la liesse du football, l’entraide…
Mais aussi tous ses problèmes : ses inégalités, ses injustices, sa agriculture et son industrie productivistes, la guerre, ses villes géantes et étouffantes où l’on crève de solitude, de pollution, de misère…
Un univers graphisme majestueux et varié
Cet ambitieux voyage initiatique, un peu confus dans son récit, vaut avant tout pour son extraordinaire graphisme.
Autant le petit garçon est dessiné en quelques traits et deux couleurs, autant son environnement est soigné et toujours savamment composé de jeux de couleur, de fonds noirs ou blancs peu à peu recouverts de traits multicolores, de figures qui deviennent géométriques (les champs de coton).
Multi-primé
Alê Abreu, le réalisateur a d’ailleurs mixé toutes les techniques possibles pour parvenir à ce brillant résultat : pastels, crayons, feutres hydrographiques, stylo à bille, collages et même prises de vues réelles.
Un festival pour les yeux (le film est quasi muet mais chaleureusement porté par de la musique brésilienne) qui a valu à son créateur, de recevoir les deux plus prestigieux récompenses au dernier Festival d’Annecy : le cristal du long métrage et le prix du public. Mérité.
Les BD (six tomes) ont été un vrai succès auprès des fillettes. Lou est une jeune fille de son époque, épanouie, un brin originale et élevée par une célibataire mère complètement loufoque.
Premier tome, premier film
Dans le premier tome, « Journal intime » qui est ici adapté au cinéma par son auteur et dessinateur, Julien Neel, Lou présente sa famille (notamment sa grand-mère revêche), sa vie quotidienne, se dispute avec Mina, sa meilleure amie, se lie avec une autre, est toujours amoureuse de Tristan à qui elle ose enfin parler et jette sa mère dans les bras de leur nouveau voisin.
Fidèle à son personnage, Julien Neel a pourtant opté, non pas pour un film animé, mais pour une fiction avec des acteurs bien vivants. Si la jeune inconnue Lola Lasseron est une charmante découverte, les autres acteurs forcent tous le trait et tombent dans une surenchère insupportable des travers de leurs personnages.
Trop barrée
Ludivine Sagnier est méconnaissable et complètement à l’ouest, Nathalie Baye, la grand-mère, trop austère, le voisin Kyan Khojandi insignifiant… Les décors, les situations sont tellement décrites sans nuances que le film devient vite un gâteau beaucoup trop sucré et donc indigeste.
De Julien Neel, avec Lola Lasseron, Ludivine Sagnier, Kyan khojandi, Nathalie Baye…
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour nous permettre de réaliser des statistiques de visites.AccepterConfidentialité