Bonne Année
Parce qu’il n’y a pas que la mode dans la vie mais aussi le cinéma!
Bonne année 2015 à vous tous.
Au plaisir de vous retrouver vite sur Cine-Woman.
Et merci à Calou pour son aide précieuse
Véronique Le Bris
Parce qu’il n’y a pas que la mode dans la vie mais aussi le cinéma!
Au plaisir de vous retrouver vite sur Cine-Woman.
Et merci à Calou pour son aide précieuse
Véronique Le Bris
Le film commence comme un coup de poing. Richard Dane, père de famille bien sous tous rapports, abat un homme qui a pénétré chez lui, une nuit. La police de la petite ville du Texas où il habite est particulièrement efficace. Le cambrioleur est aussi vite identifié qu’il est enterré.
Richard assiste à ses funérailles. De loin. Il est alors pris à parti par le père du cambrioleur, bien décidé à lui pourrir la vie à lui et à sa famille. Transi par la peur, Richard découvre bientôt que son cambrioleur n’est pas du tout celui qu’il croit…
C’est à un polar à tiroir, comme le sont certaines charades, que l’on assiste ici. Un polar sombre, parfois glauque même, mené tambour battant dans une première partie extrêmement efficace, où la vérité se dérobe à chaque fois qu’elle semble acquise.
Evidemment, Richard n’en sortira pas indemne, mais enrichi d’une amitié hors pair, virile, super virile même, et en même temps plein de doute sur les institutions qui l’entourent et étaient censés le protéger.
La seconde partie, après le rebondissement principal, n’est pas aussi bien construite, aussi profonde que la première. Là, Jim Mickle se laisse aller à une démonstration morale moins intéressante que la partie très réussie où le doute accapare un homme pourtant sûr de son fait.
Du coup, le film finit comme une sorte de jeu vidéo où la seule valeur en cours est la virilité, sans qu’aucun sentiment qui vaille ne vienne mettre en doute ce code d’honneur masculin. C’est un peu court et franchement décevant, même si fidèle au roman « Juillet de sang » de Joe R. Lansdale dont le film est adapté.
La réalisation de Jim Mickle reste pourtant convaincante, forte d’une reconstitution parfaite de la fin des années 1980 et d’un casting au diapason : Don Johnson et Sam Shepard, figures tutélaires de l’époque, l’un avec Miami Vice, l’autre en endossant une fois encore l’Etoffe d’un héros, mais aujourd’hui passés de mode qui donnent la réplique à Michael C. Hall, révélé plus récemment dans la série Dexter.
Belle idée, qui se reflète dans leur jeu un peu outrancier, renfermé et taiseux à l’extrême pour Shepard, bling bling pour Don Johnson, mais qui donne une couleur singulière et inattendu à ce polar pur jus.
2013 – Etats-Unis – 1h49
© BSM Studio
En 1942, Yoram Fridman, 8 ans, réussit à s’échapper du Ghetto de Varsovie. Seul. Sa famille a disparu et il doit désormais tenter de survivre.
Jusqu’à la fin de la guerre, sa vie sera une longue errance à travers la campagne polonaise. Il parvient à louer ses bras dans les fermes contre une soupe et du pain. Mais, la répression allemande est si forte qu’il se retrouve toujours en danger.
Il bénéficie parfois de l’aide et de la bienveillance de la population locale, est à d’autres moments trahi par ceux qui semblaient lui vouloir du bien ou abandonné par ceux qui devraient prendre soin de lui.
Yoram Fridman survivra à la guerre et c’est son histoire qu’a choisi de retracer ici le réalisateur allemand Pepe Danquart, en adaptant le livre qu’Uri Orblev lui a consacré.
Rebaptisé Srulik, puis Jurek pour faire plus polonais, Yoram Fridman est même parvenu des études et à enseigner les mathématiques après guerre.
Témoignage évidemment très fort sur la persécution des juifs, ce film a la délicatesse de rester très fidèle aux évènements de cette survie extraordinaire. Il se méfie tellement des émotions qu’il peut même paraître un peu froid, un peu distant.
Mais, il soulève judicieusement quelques thèmes forts : la perte d’identité, l’instinct de survie, la dualité humaine, l’incroyable mise en danger de certains pour sauver un inconnu…
2013 – France/Allemagne – 1h47
En partenariat avec Grains de Sel
Maud Weicherding-Chalupniczak est, à la fois, à la tête d’une maison de distribution, Iberifilms, et d’une salle de cinéma à Luchon.
C’est la première distributrice à avoir signé un partenariat avec Cine-Woman, sur le documentaire de Diego Galan, Con la pata quebrada, un film remarquable qui, par des extraits de films, montre l’évolution contrastée et inattendue du statut de la femme espagnole depuis 1930.
Voici son top 10 pour les films sortis en 2014. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est extrêmement féminin.
1. Bird People de Pascale Ferran
1. Mommy de Xavier Dolan
2. L’amour est un crime parfait d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu
3. Pas son genre de Lucas Belvaux
4. Con la pata quebrada de Diego Galan
5. White bird de Greg Araki
6. Timbuktu d’Abderahmanne Sissako
7. Still the water de Naomi Kawase
8. Les femmes de Visegrad de Jasmila Zbanic
9. Divergente de Neil Burger
10. La chambre bleue de Mathieu Amalric
Elle a beau être une fille, jeune, mais elle n’en aime pas moins le cinéma musclé. Voici donc le Top 10 de Dorothy Malherbe, directrice de l’Etoile Cosmos de Chelles (77), pour l’année 2014.
Chez les Bélier, on ne s’entend pas ! Et pourtant, personne ne parle… ou presque. A part Paula, la fille, tout le monde est sourd, mais ce n’est pas une raison pour ne pas communiquer. Et Paula est chargée d’échanger avec le monde extérieur.
Même si l’ambiance de la ferme où ils habitent est chaleureuse, enjouée, lourde aussi parfois, Paula a les préoccupations de son âge : le lycée, les garçons et sa nouvelle passion, le chant chorale.
Mais, comment faire comprendre à sa famille sourde qu’elle a une voix extraordinaire ? Et que si elle veut essayer de construire son avenir avec, c’est à Paris que cela se joue, c’est-à-dire loin des siens qui ont tant besoin d’elle ?
Avec un enjeu pareil, on pouvait s’attendre au pire et pourtant, c’est le meilleur qui surgit à l’écran. La Famille Bélier est un de ces très belles surprises qui va enjoliver la période des Fêtes. C’est avant tout une comédie très forte en émotions, où l’on passe sans cesse du rire aux larmes.
Ce film, qui mixte langue de signes et paroles, a, en plus, la chance d’être porté par de merveilleux acteurs, Karine Viard, François Damiens, qui ne disent pas un mot, Eric Elmosnino qui, lui, parle trop et la magnifique Louane Emera, à la voix sublime révélée par The Voice et au charme un peu bourru touchant. Et rythmé par des répliques efficaces comme « quand il n’y a plus aucun espoir, il reste Michel Sardou ». Joyeux !
2014 – France – 1h 45
En partenariat avec Grains de Sel
A la faveur de ses 7 César, Timbuktu ressort dans 300 salles ce mercredi 25 février.
En 2012, Tombouctou, ville érudite et tolérante du Nord-Mali, est tombée aux mains des djihadistes. Sous leur menace, la vie a changé du tout au tout : obligation pour les femmes de se couvrir entièrement, interdiction de fumer, de jouer au ballon, d’écouter de la musique…
Le 22 juillet 2012, à Aguelhok, toujours au nord du Mali, un jeune couple, parents de deux enfants, est lapidé pour ne pas s’être uni devant Dieu. C’est ce fait divers, tragique, peu relaté par les médias internationaux qui a finalement décidé Abderahmanne Sissako à prendre sa caméra pour dénoncer l’obscurantisme imposé aux habitants du coin.
Dans sa subtile chronique d’une région affectée, infectée, il s’oppose avec tact et en prenant soin de multiplier les angles de vues et les personnages concernés, et montre comment une poignée de désespérés vont semer la terreur sur des citoyens lambda. Pour rien, si ce n’est pas ignorance et par besoin d’exister.
Par la force, le poids des armes et sous couvert d’une religion que le responsable de la mosquée leur dénie, ils vont brutaliser cette ville, imposer des règles idiotes, terroriser les unes et les autres et sévir au travers d’un tribunal régi par on se sait quelle loi.
Toute occasion est bonne pour imposer leur diktat. Que cet éleveur Touareg ait tué un pêcheur parce que celui-ci avait supprimé sa vache préférée, prise dans ses filets, que ce couple vive sans le savoir dans le péché, que ces jeunes se détendent en chantant chez eux un soir… Eux, en revanche, abusent de leur pouvoir en toute impunité : ils fument, menacent les filles qui refusent de les épouser etc…
Ils sont pourtant bien faibles, ces « connards » comme les interpelle la folle du village. Il suffit souvent de les défier sur leur propre terrain pour qu’ils abandonnent la partie : l’imam les chasse de la mosquée, la vendeuse de poisson refuse de se couvrir les mains etc.
Sissako décrit ainsi avec douceur et sans ostentation la vie telle qu’elle est ici imposée. A tous. Même au Touareg qui vit sous sa tente dans le désert. Chronique d’une ville sous influence malsaine, il décrie cet enfer, cette terreur inutile, ces résistants en s’inspirant de cas réels tout en se moquant de la bêtise de ces pauvres types que le désespoir a conduit au pire.
Le film, très calme, superbement filmé, est salutaire, indispensable, parce qu’il exprime, représente ce que fut, ce qu’est toujours le quotidien atroce de milliers de gens. Au Mali ou ailleurs.
Pour cet exemple, pour ce qu’il dit au moment où il le dit, ce film aurait dû figurer au palmarès du Festival de Cannes 2014. Ce n’est pas le cas. Une occasion manquée qui malheureusement, risque de ne pas se représenter de sitôt. Sissako a su témoigner. Dommage de ne pas l’avoir mieux entendu. Voilà pourquoi aller voir ce film reste un acte militant. Allez-y!
2014 – France/Mauritanie – 1h37
©Les Films du Worso- Dune Vision
En 2009, Tomm Moore avait réalisé un premier film au graphisme celte splendide Brendan et le secret de Kells. Le voici de retour pour son deuxième conte, aussi beau, aussi celte que le premier mais sans doute un peu accessible, notamment aux plus jeunes.
Ben, un petit garçon vif, extraverti, vit avec sa petite sœur, Maïna et son père dans un phare, au large du continent. La mer est son quotidien mais il en a peur. Maïna, en revanche, ne craint ni les vagues, ni les phoques. Elle, ce sont les mots qu’elle n’arrive pas à exprimer.
Le soir de ses six ans, et alors que leur grand-mère vient les chercher pour aller vivre en ville, Maïna donne la preuve à son frère qu’elle n’est vraiment pas comme les autres. Ben découvre qu’elle est une Selkie, une fée de la mer et qu’avec ses pouvoirs, elle pourrait délivrer les créatures magiques du sort que leur a jeté la Sorcière aux hiboux. Pour Ben, l’aventure ne fait que commencer…
Inspiré de légendes irlandaises et nourri de l’imagination fertile de Tomm Moore, ce conte celte est aussi envoûtant pour son récit riche en rebondissements, pour la beauté extraordinaire de ses dessins que pour la voix cristalline de Nolwenn Leroy, qui joue la mère des enfants et chante en anglais les chansons phares du film. Splendide !
2014 – France/Irlande/ Luxembourg/Belgique/Danemark – 1h33
En partenariat avec Grains de Sel
© 2014 Cartoon Saloon – The Big Farm – Melusine Productions – Superprod – N√∏rlum Studios / Tous droits réservés
Le soir du Réveillon, Antoine part docilement se coucher et commence à rêver aux cadeaux qu’il découvrira le lendemain matin. A peine se met-il à somnoler qu’il est réveillé en sursaut par un drôle de bruit : le Père Noël vient de sauter sur son balcon !
Pour Antoine, cela ne fait aucun doute. Ce personnage, un cambrioleur pourtant peu recommandable, est bien celui qui réalisera son vœu le plus cher : l’emmener en traineau dans les étoiles afin qu’il puisse voir celle de son papa ! Déterminé et sans limite, Antoine suit coûte que coûte ce voleur qui va lui faire passer la nuit de Noël la plus inattendue, mais sans doute la plus exaltante de sa vie.
Pas facile de détourner la magie de Noël pour en faire un conte ancré dans la réalité actuelle où tous les enfants ne partent pas avec les mêmes chances dans la vie. Cette rencontre inattendue entre un voleur et un enfant sage mais en quête de père donne lieu à une aventure pleine de rebondissements.
Grâce à l’habilité de Tahar Rahim et à la spontanéité du petit Victor Cabal, cette histoire originale renouvelle la production traditionnelle de cette période de Fêtes. Pas complètement réussi, mais suffisamment politiquement incorrect pour faire rire et changer les habitudes. Pourquoi pas, donc ?
2014 – France – 1h20
En partenariat avec Grains de Sel