Kai, un jeune faucon, en a sa claque de vivre juste avec son père, à l’écart de tout et tous. Par hasard, il apprend l’existence de Zambezia, la cité des oiseaux, une sorte de paradis dédié qu’il veut absolument connaître.
Père-fils
Contre l’avis de son père, il débarque là-bas pour vivre parmi les siens. Mais, la cité est bientôt menacée. Kai va donc devoir se mouiller quitte à découvrir sa propre histoire.
C’est drôle, joli, enlevé comme la plupart des films d’animation d’aujourd’hui. Aucun problème de tempo, ni faille graphique apparente, Drôles d’oiseaux a de la tenue et se laisse très agréablement regarder.
Vendu comme un hommage à l’Afrique, c’est en fait une sorte de méli-mélo culturel qui sonne parfois plus du coté des Caraïbes que de l’Afrique noire. Mise à part ces petites fautes de goût ou ces écarts à l’orthodoxie culturelle, les enfants adoreront cette sempiternelle histoire de relations père-fils, née sur des bases compliquées qui ont empêché un vrai épanouissement et du géniteur, et de la descendance. Mais tout finit par s’arranger bien sûr …
Pendant plus de 15 ans, un chat bleu au gros nez rouge a été martyrisé à la télévision par trois cafards intraitables. Les voici désormais au cinéma dans une histoire en quatre phases.
Cartoonesque
Le film commence à la préhistoire lorsque le Oggy, le chat, chargé de surveiller le feu de sa tribu, le perd quand les cafards l’éteignent. Il doit donc partir à la quête d’une nouvelle flamme. On le retrouve au Moyen-Âge, cherchant, cette fois, une femme, puis à Londres, lors du passage à l’an 1900 et enfin en héros d’un Star Wars un peu spécial.
A chaque fois, le principe est le même : les cafards sont les empêcheurs de tourner en rond, voire les méchants d’une histoire menée à un rythme d’enfer dans la plus pure tradition du cartoon à l’américaine. C’est –à-dire qu’il n’y a pas de paroles, seulement des bruitages et des gags visuels qui se succèdent à toute allure. Comme dans Tom et Jerry ou un dessin animé de Tex Avery.
Epuisant
C’est très bien sur un format court, épuisant quand on dépasse les ¾ du programme et presque ennuyeux à la toute fin. Du coup, si on regarde avec intérêt leur guerre du feu, on se lasse franchement du principe dans l’histoire londonienne, à peine rattrapée par la virgule Star Wars à la fin. Dommage !
Quatre ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Jacques Tati imposait son humour inimitable avec ce fameux Jour de Fête, son premier film. Déjà, il traitait d’un sujet qui sera celui de toute son œuvre : la confrontation entre la tradition et la modernité.
Et cela, avec les mêmes techniques : une observation fine du comportement de ses contemporains, qu’il exprime à travers de nombreux gags visuels et des bruitages astucieux, plus que par la parole.
Tournée à l’américaine
Ancré dans son époque, Jour de Fête a pour héros François, le facteur d’un petit village français. Tout le monde connaît François, puisqu’il apporte le courrier, et tout le monde se moque volontiers de lui dès qu’il a le dos tourné.
En pleines festivités du 14 juillet, on lui montre un film sur l’efficacité des services postaux américains. François le prend au pied de la lettre. Tout en restant terriblement français, François décide alors d’utiliser ces techniques révolutionnaires pour faire sa tournée… Dans un final ou plutôt un festival de gags qui reste dans la mémoire de tous ceux qui ont vu le film. Un délice…
De Jacques Tati, avec Roger Rafaf, Jcques Beauvais, Robert Balpo…
1949 – France – 1h16 (version restaurée en noir et blanc)
Il y a un peu plus de dix ans, les enfants découvraient Sulli, énorme masse poilue bleue aux pois rose et son inséparable ami Bob, une boule sur patte verte crue à un seul œil. Mais savez-vous seulement comment ils se sont rencontrés ? Et comment ils sont devenus les meilleurs terreurs d’élite de tous les temps ?
Avant Monstres et cie
C’est ce que raconte ce prequel (film d’avant le film). Depuis qu’il est enfant, Bob a toujours voulu intégrer Monstres & Cie, la fabrique qui recycle l’énergie générée par les cris des enfants apeurés.
Il a beau avoir un physique peu avantageux, il ne fait pas assez peur. Sulli, lui, est le descendant d’une lignée de terreurs d’élite, mais il est fainéant et peu motivé. A eux deux, ils vont franchir tous les obstacles que la célèbre Monstres Academy, l’université de la terreur, va mettre sur leur route.
Bien sûr, on peut voir ce film sans voir vu l’autre, mais il est évident qu’il fait pour qu’on (re)voit la suite. Etait-ce vraiment judicieux de revenir sur les fondements de cette amitié ? Rien n’est moins sûr car cela tue d’emblée le suspense. Et comme le scénario est un peu mou, que la succession des étapes est convenue, que les gags ne sont pas tous drôles, on ne donne à Pixar qu’un petit satisfecit. Peut mieux faire, donc !
De Dan Scanlon avec les voix françaises de Catherine Deneuve, Jamel Debbouze, Malik Bentalha…
Evidemment quand on voit un film après en avoir entendu parler (en bien et par des gens de confiance), on en attend beaucoup. Trop, parfois ! Frances Ha s’annonçait donc comme une belle promesse et à vrai dire, c’en est une. Mais, sans l’enthousiasme espéré.
L’historie est simple. Frances a 27 ans et se cherche. Elle a dû mal à quitter non pas l’adolescence mais sa jeunesse, ses repères, ses amis, son style de vie sans responsabilités pour rentrer dans le monde adulte. Elle rêve d’être chorégraphe mais mange la poussière en attendant : elle n’a pas d’argent, pas de mec, une roomate qu’elle adore et qui la quitte pour suivre sa propre route.
Modern girl?
Frances est fantasque, originale, un peu perchée même, mais c’est tout ce qui fait son charme et l’intérêt de son personnage. Elle est surtout interprétée par Greta Gerwig, déjà croisée dans « Damsels in distress » et une pléiade de films indies, et c’est la meilleure idée du film dont elle a contribué à écrire le scénario.
La seconde est de l’avoir tourné en noir et blanc, ce qui lui donne un côté arty, une saveur très 80’s dans la veine de « Nona Darling n’en fait qu’à sa tête » de Spike Lee ou même des premiers Jim Jarmush. Et puis, nous sommes à New York et cette ville supporte bien mieux que d’autres le blanc et le noir, en n’ôtant rien de son énergie emblématique. Référence 80’s encore revendiquée par le choix de la chanson de Bowie, « Modern Love », dans la bande son. La scène de danse devant la station de métro et dont est tirée l’affiche,devrait rester culte.
Trop positive
Alors que manque-t-il ? Peut-être une sincérité. J’ai lu quelque part qu’il s’agissait d’un vrai film de filles. Certes, mais filmé par un homme et ça change tout. Même si Frances est épatante, intrigante, stimulante, impossible de s’identifier un tant soit peu à elle. Trop posée, trop travaillée, trop positive sauf à quelques rares moments (évidemment les meilleurs du film) : le dîner où elle est insupportable, son voyage à Paris et son retour en taxi à New York.
Je ne vous dirai pas si elle parvient à ses fins, mais Frances aurait mérité d’être un peu plus cabossée par ses échecs. Sans en faire une « Sue perdue dans Manhattan », film magnifique d’Amos Kollek sur le rêve américain, on aurait aimé les coups la façonnent un peu plus. Que cet abandon inévitable de la jeunesse soit un passage, pas juste une étape.
De Noah Baumbach, avec Greta Gerwig, Mickey Summer, Michael Esper, Adam Driver
Voici dix ans que le chef d’oeuvre de Paul Grimault et Jacques Prévert n’avait pas fait l’objet d’une ressortie en salle. Furtivement, sa version définitive aujourd’hui numérique a depuis été montrée dans quelques festivals mais rien de plus. La faute à son histoire chaotique que cette ressortie devrait enfin enterrée.
Une histoire bousculée
En 1946, Paul Grimault et Jacques Prévert décident d’adapter au cinéma La bergère et le petit ramoneur, le célèbre conte d’Andersen. Le film qui sort en 1953 ne satisfait pas ses auteurs. Après de longues tractations, ils finissent par en récupérer les droits et le négatif pour revoir leur projet.
Ce n’est qu’en 1980 qu’arrivera enfin la version définitive sous le titre Le Roi et l’Oiseau. Du conte initial, il ne reste pas grand chose, juste le socle de l’histoire. Car, ce dessin animé mythique est surtout une violente diatribe contre la dictature (époque oblige). Si la critique politique a vieilli, la poésie des personnages, la qualité et la colorisation des dessins, entièrement restaurée grâce à la technique moderne en 2003, font toujours de ce dessin animé français une oeuvre poétique majeure, inventive à voir ou à revoir sans tarder.
D’après La bergère et le ramoneur d’Hans Christian Handersen
Weird ! Mais comment apprendre en vivre en marge du monde ? C’est le propos d’ « Electric Children », le premier film de la jeune américaine, Rebecca Thomas, qui s’est un peu inspirée de son histoire personnelle pour le réaliser.
Plongée mormone
Comme son héroïne, Rebecca a grandi dans une communauté mormone, du côté de Las Vegas et fréquenté dans son enfance dez fondamentalistes (ce qui n’est pas son cas). Normal donc que l’histoire proprement hallucinante de Rachel lui parle.
Le jour de ses 15 ans, Rachel, donc, une jeune mormone annonce à ses parents et à sa communauté de stricte obédience qu’elle est enceinte… et que c’est une cassette interdite de rock qui a provoqué cette grosesse. On décide donc de la marier. Elle s’enfuit à Vegas, à la recherche du groupe de rock de la cassette. Et c’est une autre facette de la vie qu’elle va découvrir…
Complètement hors du temps et hors des normes, ce petit film un peu bancal, un brin trop naïf pour sembler honnête parle d’une éducation d’un autre âge pourtant encore en vogue aux Etats-Unis. Sans la condamner puisqu’on peut finalement y échapper. Sans doute faut-il avoir l’innocence de l’adolescence pour y adhérer vraiment et être sensible à l’irrationalité de la religion pour s’en persuader. Car, sinon, la quête de Rachel semble désincarnée. Reste alors la confrontation de deux mondes, le mormon, et Las Vegas, un contraste dont on ne se lasse pas.
Avec Julia Garner, Rory Culkin, Liam Aiken, Bill Sage…
C’est ce mercredi 26 juin, à midi que Serge Toubiana, le directeur général de la Cinémathèque Française, a annoncé le programme des festivités à venir après l’été.
La saison reprendra des expositions temporaires reprendra à compter du 25 septembre 2013 par un hommage à Jean Cocteau, à l’occasion des 50 ans de sa mort puis, à partir du 16 octobre 2013, par Pasolini Roma, soit Rome vu par un des artistes les plus controversés du XXème siècle. elle sera bien évidemment accompagnée d’une intégrale de ses films, d’Accatone à Salo.
Les 100 ans d’Henri Langlois
Mais 2014, c’est aussi et surtout le centenaire d’Henri Langlois, l’infatigable créateur de la Cinémathèque et le père de la cinéphilie française. Plusieurs manifestations le consacreront dont une exposition baptisée Le Musée imaginaire d’Henri Langlois, à partir du 9 avril 2014. Avec évidemment force documents inédits, témoignages…
Autre temps fort, une expoistion là encore, consacrée à Amos Gitaï, architecte de la mémoire, à partir du 26 février, accompagnée là encore de son intégrale filmée.
Côté filmo
Quant aux rétrospectives qui sont la base même de la programmation de la Cinémathèque, se succèderont celels consacrées à l’ouvre de :
– Michel Piccoli (du 4 sept au 6 oct 2013)
– Bernardo Bertolucci (du 11 au 29 sept 2013)
– Ethan et Joel Coen (du 2 au 27 oct)
– Roger Allio (du 6 au 19 nov)
– Raymond Depardon (du 14 nov au 1er déc)
– Joao Cesar Monteiro (du 11 au 22 dec)
– Henry Hathaway (du 8 jan au 23 fev 2014)
– Jean-Charles Fitoussi (du 15 au 26 jan 2014)
Et cela avant de célébrer en 2014 Jean Epstein, Caroline Champetier, la Grande Guerre, Ozu ou Charlot, lui aussi né en 1914.
Evidemment, Cine-Woman reviendra sur chacun des évènements en temps voulu, mais comme il n’est jamais déconseillé de rêver un peu…
Voilà 18 ans qu’a commencé la love story de Céline, la petite française et de Jesse, l’américain en voyage en Europe. Ils s’étaient rencontrés dans un train, se sont quittés puis retrouvés à Paris et vivent désormais en couple ensemble en France.
Le mari, la femme, les enfants
Mais, cette fois, ils sont en vacances en famille en Grèce, avec leurs enfants, reçus par des amis, une bande d’intellectuels qui disserte, lors des repas, sur le sens de la vie, sur l’amour, sur le temps qui passe et évidemment sur le couple et donc sur les femmes et sur les hommes.
Alors qu’ils s’apprêtent à repartir, leurs amis leur offre une nuit dans un hôtel de charme, rien que tous les deux, Céline et Jesse, sans les enfants. C’est l’occasion de retrouvailles un peu forcées, un peu hors du rythme de croisière qu’a désormais pris leur couple et donc, comme toujours, celui d’une mise au point. Sévère, la mise au point.
Comme eux, nous avons vieilli, expérimenté la vie, l’amour, la déception et le bonheur, les bonheurs partagés ou non. Comme eux, notre romantisme a été échaudé par la routine, par la prise du pouvoir de l’intendance sur notre vie quotidienne auparavant si riche, si pleine d’élan et de découverte.
Donc, surtout si on les suit en terme d’âge, on ne peut qu’une fois de plus s’identifier au couple à la fois banal et si formidable que forment Céline et Jesse, un couple où la liberté de parole semble totale mais où certains non-dits ont fini par être lourds de conséquences.
S’aimer ne suffit pas
Bref, on a rêvé quand ils se sont rencontrés, quand ils se sont retrouvés et l’on constate avec eux un peu amèrement qu’il ne suffit pas de s’aimer pour être heureux mais que ça va quand même mieux en s’aimant! Et qu’il ne suffit plus de vouloir pour pouvoir…
Comme à chaque fois, le principe du film est extrêmement simple : une femme, un homme, chacun avec leur caractère bien trempé, discute d’eux et de leur couple (donc de leurs envies, de leurs désirs, de leurs freins, des faiblesses de l’un, des défauts de l’autre avec une mauvaise fois jubilatoire) en se promenant. Et leurs joutes verbale, extrêmement bien écrites, font toutes la saveur de cette trilogie amoureuse.
Evidemment, le film est du coup extrêmement et quasiment uniquement bavard. A la française, pourrait-on dire. Mais, c’est ce qui fait tout son charme, toute sa force. Il se vit donc plus comme un battle de répliques formidables, celles qu’on aurait adoré sortir quand on s’est retrouvé à leur place ou dans des situations similaires, quand justement la survie de notre couple, de notre histoire d’amour semblait reposer sur le brio qu’on mettait, chacun à sa manière, à la défendre.
Battle d’acteurs
Enfin, l’autre valeur du film tient justement au naturel des acteurs. A force de se voir, d’écrire ensemble, de partager les mêmes personnages et d’évoluer à leur rythme, Julie Delpy et Ethan Hawke, et évidemment le réalisateur Richard Linklater, forment un trio indissociable qui partage avec nous une tranche de leur vie qu’on sait très bien continuer à s’écouler hors champ.
Inutile d’avoir les deux épisodes précédents pour se délecter de celui-ci. Malgré tout, mieux vaut être averti du procédé pour apprécier cet échange et supporter leurs bavardages.
Gru, qui a été le plus méchant des méchants jusqu’à vouloir décrocher la lune, est désormais un gentil papa comblé. Ses trois adorables petites filles n’ont qu’une envie : qu’il partage enfin sa vie avec une « maman ». Mais, Gru est timide…
Des minions hilarants
Un jour, une certaine Lucy parvient à le kidnapper : on a besoin de lui pour repérer et se défaire un très méchant, autant que Gru l’étant avant. Grus se laisse convaincre et part dans de nouvelles aventures qui vont, à nouveau, changer sa vie…
On dit souvent que le deuxième film d’une série est le plus réussi de tous. Difficile d’anticiper sur la suite probable, mais ce deuxième opus est encore plus amusant que le premier. Les fameux minions, l’armée de personnages jaunes, improbables qui parlent une langue à la fois mystérieuse et compréhensible, prennent ici une place plus importante que dans le premier film et leurs interventions sont plus drôles les unes que les autres. Sans être original, le scénario ne souffre cette fois d’aucune faiblesse. Gru et ses filles sont devenus très attachants et on a hâte de les retrouver une nouvelle fois pour la suite de l’histoire. Restez bien jusqu’à la toute fin du film : le final est hilarant !
De Chris Renaud et Pierre Coffin, avec les voix françaises de Gad Elmaleh, Audrey Lamy et Eric Cantona…
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