One kiss
One kiss est la traduction littérale du titre original Un bacio. Dommage… car elle banalise une belle surprise et un film très touchant dans une veine inhabituelle au cinéma italien. A découvrir donc.
Un bacio
En 2002, un vent de fraîcheur avait, paraît-il, soufflé sur la production italienne dont on espère toujours qu’elle retrouvera la puissance des années 1960. L’ultimo bacio avait assuré un vrai succès à son auteur, Gabriele Muccino parti ensuite en réaliser le remake aux Etats-Unis. Son film était une agréable comédie de moeurs qui n’a toutefois par l’envergure de ce One kiss. En revanche, il lui a volé par anticipation son titre – le dernier baiser – et le titre français, Juste un baiser.
One kiss aura un succès plus confidentiel. C’est dommage parce que ce film-là mérite beaucoup mieux. Il est très soigné, parfaitement interprété par de jeunes acteurs incroyables et beaucoup plus grinçant. Mais moins universel.
One kiss et le monde s’écroule
Lorenzo est un adolescent différent, original qui ne cherche surtout pas à s’aligner sur les autres. Quand il débarque au lycée d’Udine, une ville moyenne d’Italie, il n’attend rien en particulier. Il continue à s’habiller et à se comporter comme bon lui semble, sans tenter outre mesure à s’intégrer.
Dans sa classe, il rencontre pourtant Blu, une jeune fille mise à l’écart, insultée. Il tombe aussi sur Antonio, un champion de basket taiseux. Marginalisés, tous les trois vont découvrir qu’ils ont chacun un lourd passé derrière eux. Mais, ce qui va les unir fortement va aussi devenir très fragile voire dramatique sous l’effet d’un simple baiser.
Un plaidoyer pour l’acceptation de soi
One kiss aborde frontalement mais de manière originale et poétique, la différence, le rejet, la difficile acceptation de soi… Quand Lorenzo surgit, des papillons s’envolent et le sol s’illumine.
Quand on lui oppose sa différence, il en fait une force, une revendication. Il se voit adulé, promis à un avenir plus grand que celui de ceux qui l’insultent. Et ces scènes oniriques sont formidablement mise en scène par Ivan Cotroneo, scénariste aguerri qui signe ici son deuxième long métrage à partir u livre qu’il a écrit.
Un film sur l’adolescence très réussi
Ses amis ont chacun leur manière de vivre leur singularité : si Lorenzo en fait une force en se projetant au-dessus de la mêlée, Blu s’enferme dans le déni et Antonio dans la culpabilité. A vrai dire, leur fardeau est trop lourd pour eux.
Sans être moraliste, ce film très réussi et porté par un trio de jeunes acteurs formidable, prône l’entraide, la communication, le recours aux adultes… sans quoi, les douleurs de l’adolescence et l’absence de recul à cet âge peuvent vite se virer au drame.
Adoubé par Mika et par le jeune public
Le chanteur Mika a composé pour le film un titre Nothing’s only words dont le clip a été tourné dans le même lyvée. Notons aussi que le film a été primé dans plusieurs festivals (Annecy, Bastia, Ajaccio, Toulouse). C’est mérité.