Natacha presque hôtesse de l’air
Une comédie féministe réalisée par une femme, avec de l’esprit et de l’ambition, ça existe ? Et oui ! Allez donc voir Natacha presque hôtesse de l’air de Noémie Saglio.
Une détective féministe
La parodie anachronique et engagée, basée sur une franchise – ici une BD– n’est pas l’apanage des réalisateurs. Avec Natacha presque hôtesse de l’air, Noémie Saglio semble avoir trouver un personnage à la mesure de son audace et de son humour. Comme le fit Michel Hazanavicius avec OSS.

Au début des années 1960, Natacha rêve de s’évader, de voyager et donc de devenir hôtesse de l’air. hélas, elle mesure 2 cm de trop et est recalée à chaque concours annuel. Il ne lui reste qu’une dernière chance pour y parvenir avant la limite d’âge. Evidemment, rien ne va évidemment se passer comme prévu.
L’aventure, c’est l’aventure !
Coincée au sol, elle va, par un concours de circonstances à découvrir sur grand écran, poursuivre un ministre véreux, couler puis retrouver la Joconde, traverser la France avec des cochons, tâter du pompon de marin, croiser Isabelle Adjani ou interpeller Fabrice Luchini…

Grâce à des dialogues savoureux, à la fois drôles et pertinents sur notre époque, Noémie Saglio signe une comédie bien enlevée au rythme trépidant, impulsé à la fois par l’aventure que traverse Natacha et un esprit parodique bien maitrisé. En l’ancrant au tout début des années 1960, la réalisatrice s’appuie intelligemment sur une esthétique forte, dans les décors comme dans les costumes, et un contexte patriarcal redoutable dont on sourit aujourd’hui, tout en le trouvant d’une actualité redoutable. Mais, justement, le décalage entre les dialogues actuels et les situations à priori dépassées donne tout son piquant à ces tribulations d’une hôtesse de l’air menées à vive allure.
Un duo de choc
L’autre atout majeur de Natacha presque hôtesse de l’air tient dans ses deux interprètes principaux : Camille Lou, actrice sportive et qui manie le second degré dans ses mimiques avec malice et Vincent Dedienne. Lui retrouve avec ce rôle de steward faussement sympa et surtout fort lâche, un emploi dans lequel il est imbattable. A leurs côtés, il faut féliciter Anne Charrier, qui joue avec grâce et sérieux la mère de Natacha, et Baptiste Lecaplain, impayable en marin devin complotiste.

Enfin, last but not least, Noémie Saglio ponctue son film d’idées nouvelles bienvenues. Par exemple, elle réinvente la voix off. Mais là on ne vous dira pas comment. Allez donc le découvrir sur grand écran, où Natacha presque hôtesse de l’air vous invite à partager un excellent moment. On se plait même à imaginer que Natacha pourrait vivre d’autres aventures pour notre plus grand plaisir.