Troisième épisode consacré à sa vie privée, Mon chien stupide d’Yvan Attal dresse un bilan cruel, cynique d’un couple qui s’essouffle après 30 ans de vie commune. Parfois bien vu mais bof, ou beauf !
Chienne de vie
Faut quand même être un mec pour penser qu’un type qui préfère un vieux chien venu de nulle part à sa femme et à ses enfants a ses charmes ! C’est pourtant le sujet de cette adaptation moderne et française du roman de John Fante, Mon chien stupide.
Yvan Attal y campe donc Henri, un écrivain qui a très jeune connu le succès. Depuis, il s’est vautré dans une procrastination peu inspirée. A peine a-t-il écrit quelques mauvais livres ou scénarios depuis. En revanche, il s’est marié à une femme qu’il aimait avec qui il a eu quatre enfants.
Mon chien stupide : un remède à la dépression ?
Plus de 25 ans plus tard, le charme est rompu. Sa femme boit, ses enfants rivalisent d’ingéniosité pour rentrer à reculons dans la vie adulte. Personne ne supporte plus cet homme cynique, blasé, coincé dans la spirale de la récurrence de l’échec.
Un soir, dans le jardin de sa somptueuse maison du pays basque où il a installé tout le monde, arrive un énorme chien apathique. L’animal s’incruste. Il devient bientôt le meilleur compagnon de l’homme. Jusqu’à provoquer la dislocation de la famille et du mariage.
Hors sol
On ne peut difficilement reprocher à Yvan Attal d’avoir opté pour la facilité. Le roman de John Fante est réputé inadaptable au cinéma. Et le cynisme, la dépression d’un homme ne remplissent d’habitude pas les salles de cinéma. Son audace mérite d’être saluée. Le reste moins.
Pour se sentir plus à l’aise, il a délocalisé l’inaction en France, au pays basque – c’est bien vu – dans une somptueuse villa et avec un train de vie qui fait rêver. Ce qui reste improbable puisque personne ne travaille dans cette famille de six adultes. Lui roule en porsche.
Un film de mâle alpha
Qu’importe semble-t-il ! Le sujet est ailleurs, dans la dépression d’un homme de 50 ans revenu de tout et surtout de lui-même. Certes, mais cet écart est un des éléments de décalage qui met mal à l’aise à la vision du film.
L’autre c’est son cynisme extrême. S’il est représentatif de l’époque, est vraiment malsain. Enfin, et c’est sans doute le moins à propos, la fin n’est imaginable que si on est un homme. N’importe quelle femme fuirait à toutes jambes !
De et avec Yvan Attal, avec Charlotte Gainsbourg, Eric Ruf, Pascale Arbillot, Ben Attal, Adèle Wismes….
2019 – France – 1h45
Mon chien stupide d’Yvan Attal était présenté en ouverture du Festival du Film Francophone d’Angoulême.